Made in Bordeaux, le jeu Sbires séduit les USA

En février dernier le premier jeu de société de Jocus, maison d’édition bordelaise, a levé 72.000 euros sur la plateforme Ulule alors qu’il en espérait 12.000… C’est sur Kickstarter cette fois que la startup a lancé son jeu en version anglaise, rebaptisé "Henchmania". La partie s'est avérée victorieuse…
Après avoir séduit les gamers français, Sbires, rebaptisé Henchmania pour eux, part à l'assaut des joueurs anglophones. Aux USA tout particulièrement, le jeu bordelais semble faire mouche.

Elle a gagné une fois, alors elle a rejoué. La toute jeune maison d'édition de jeux de société Jocus, créée en 2015 par Jean-Pierre Nicolas, ancien cadre chez Cdiscount, a réussi, en février dernier, un très beau lancement pour son projet de jeu de société : Sbires, qui permet à 4 voire 5 joueurs de jouer pendant 45 minutes en moyenne à un jeu de société qui les immerge dans une ambiance médiévale et très drôle située à mi-chemin entre Game of Thrones, Kaamelott ou "Sacré Graal" des Monty Python.

Ulule : 12.000 € espérés, 72.000 € récoltés

A l'époque, Jocus souhaitait lever 12.000 euros pour lancer la production de son jeu. Elle a séduit 2.000 joueurs qui lui ont accordé 72.000 euros.

"Un résultat qui nous a permis de produire, en France, un jeu fait main, très enrichi sur le plan de la qualité et du scénario, bref, amélioré par rapport à l'idée de départ qui était déjà très aboutie", explique Jean-Pierre Nicolas.

Une campagne de recrutement d'investisseurs-joueurs réussie qui repose en partie sur la puissance de la plateforme de financement participatif, mais aussi et surtout sur les visuels du jeu, son univers dessiné par Laurent Nicolas, réalisateur de films d'animation, créateur de la série Lascars.

"Je crois en effet que la qualité des visuels est pour beaucoup dans ce succès. Elle a donné envie aux gameurs d'avoir envie de payer pour voir et pratiquer ce jeu", reconnaît Jean-Pierre Nicolas.

Une réussite qui a donné, à la maison d'édition bordelaise des envies de "rejouer".
Ainsi, au cœur de l'été, c'est sur la plateforme Kickstarter que Jocus tente de séduire à leur tour les joueurs anglosaxons.

Sur Kickstarter, Sbires (Henchmania) a déjà gagné


Cette fois encore, la partie se solde par une victoire.

"Nous recherchions 6.000 euros pour produire la version anglaise, rebaptisée Henchmania, mais à 10 jours de la fin de la campagne, nous étions déjà à plus de 44.000 euros levés de la part de 1.378 contributeurs qui sont américains, majoritairement, australiens, asiatiques, mais aussi francophones du monde entier car la campagne Kickstarter permet aussi d'acheter la version française Sbires !"

Une campagne triomphale puisque Jocus a pu finalement lever 94.343 euros, un exploit dans un secteur d'activité aux chiffres de ventes modestes et surtout qui ne bénéficie pas de larges marges.

"Dans ce business, qui est avant tout un monde de passionnés, on ne peut guère espérer faire plus que 20 % de marge sur chacune des boites de jeu. Aussi, ces deux levées de fonds vont nous permettre de poursuivre l'activité tout au long de l'année qui vient, et nous permettre de mettre la dernière main à de nouveaux jeux."

Dans ce domaine, très rude, de l'édition de jeux de société, on estime qu'il faut trois jeux en catalogue, avec des ventes moyennes de 3.000 boites par an pour garantir la pérennité de la société éditrice bordelaise.

Vers une mini série d'animation "Sbires" ?

"Les campagnes de levées de fonds réalisées nous offrent du temps à consacrer au développement de notre portefeuille de jeux, nous en avons deux en préparation. Elles nous donnent du temps et des moyens pour rencontrer les distributeurs pour les différentes versions du jeu. En France, nous finalisons la négociation avec un distributeur qui devrait permettre à Sbires d'être présent dans les rayons de jeux à Noël, ou, au plus tard, en février au moment du Festival international du jeu de société, à Cannes", explique le directeur de création de Jocus.

Lui, comme Vincent Jouanneau, co-créateur de la société, continue de travailler (conception de sites Internet pour l'un, gamification de l'expérience visiteurs à Cap Sciences pour l'autre) en marge de l'aventure Jocus.

Une situation économique qui pourrait bien évoluer si les contacts avec des distributeurs américains et australiens notamment, s'avèrent concluants dans les prochains mois.
En attendant, c'est sur une déclinaison en mini série d'animation qu'aimeraient bien travailler également les créateurs de Sbires.

"L'univers du jeu Sbires - Henchmania, les visuels de ses personnages, leur environnement, qui ont réussi à convaincre les joueurs d'investir leur argent sur un projet qui s'avère, en plus, les premiers retours des joueurs le confirment, drôle et intéressant à jouer, pourraient être facilement déclinés en série d'animation. Si un producteur a envie de se lancer, nous ferons tout pour lui faciliter la tâche", assure Jean-Pierre Nicolas.

Du côté de Paris, ou plus près de nous de la Nouvelle-Aquitaine et de la ville d'Angoulême, connue pour son écosystème lié à l'animation et à ses métiers,  l'idée d'une déclinaison animée de Sbires pourrait bien séduire...

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