Pruneau d’Agen, les secrets d’un business tonique

Depuis quelques années, les bonnes nouvelles s’enchaînent pour la filière du pruneau d’Agen. Aux difficultés de la concurrence mondiale, à la hausse des cours et de la demande s’ajoutent des perspectives réjouissantes concernant la récolte 2016. Le Pruneau d’Agen c’est l’agriculture qui gagne.
Dynamique, la filière du pruneau d'Agen profite des difficultés de certains concurrents étrangers, mais elle récolte aussi les fruits de sa stratégie de développement mise en place en 2013.

Dire que la filière du pruneau d'Agen est tonique, ce n'est pas seulement faire référence à une ancienne campagne de promotion de la filière. Le pruneau d'Agen se porte bien, c'est un fait.
Jusqu'à l'an dernier, la production chilienne, et même californienne, représentait une concurrence inquiétante pour la bonne tenue des cours du pruneau. Attirés par une forte demande mondiale concernant ce fruit, le Chili, qui annonçait encore il y a peu vouloir dépasser les 100.000 tonnes de production annuelle, menaçait d'inonder le marché mondial et donc de bousculer la production française, qui se situe, elle, entre 35 et 40.000 tonnes par an.
Hélas pour les Chiliens, les mauvaises conditions météo ont mis à mal leurs prévisions.  La production ne dépasse pas les 60.000 tonnes, et les fruits sont très petits alors que le marché aime les gros fruits charnus. Idem pour les Californiens qui attendaient 90.000 tonnes et ne récolteront, au mieux, que 45.000 tonnes de prunes.
La nature ayant horreur du vide la place laissée par ces pays producteurs devrait  être avantageusement prise par la production française.
C'est en tout cas ce qu'espère l'interprofession (Bureau national interprofessionnel du pruneau) représentée par son président Jacques Pomiès.

"Les aléas climatiques et nos efforts en termes de production et d'innovation, vont continuer de payer pour le pruneau d'Agen" souligne ce dernier.

1.200 producteurs se partagent 70 M€

Les efforts, c'est notamment le plan de reconquête de la production, lancé en 2013, qui favorise la mise en plantation de 500 à 700 hectares supplémentaire chaque année pendant sept ans.

"Ce plan devient effectif dès cette année, avec 400 hectares supplémentaires ajoutés aux 10.000 actuellement en production (sur 11.900 plantés actuellement. NDLR). C'est au meilleur moment pour nous, car notre production a vraiment le vent en poupe" ajoute le président de l'interprofession.

La filière, qui exporte près de 40 % de sa production, emploi, en direct, 7.000 personnes, génère 2.000 emplois indirects supplémentaires, principalement en Lot-et-Garonne (75 % de la production), en Dordogne, Tarn et Garonne et Gers dans une moindre mesure. Le chiffre d'affaire annuel pour les 1.200 producteurs s'élevait à 70 M€ en 2015. Il sera supérieur en 2016.

"Nos prévisions de récolte sont très bonnes. Nous savons que nous ramasserons 38.000 tonnes de pruneau d'Agen de très bonne qualité. Mon bon sens terrien me pousse à ne pas en espérer plus... mais je sens que nous allons faire mieux... et pourquoi pas, atteindre notre plus haut historique à 40.000 tonnes," ose Jacques Pomiès.

La filière, qui, au cumulé (amont et aval) réalise 200 M€ de chiffre d'affaires, baigne dans l'optimisme et cela se sent même dans les velléités d'installations des jeunes agriculteurs.

"Le pruneau d'Agen peut se targuer d'avoir la moyenne d'âge des exploitants la plus basse de toute l'agriculture" assure Jacques Pomiès.

Le business du pruneau d'Agen semble pouvoir tout se permettre. Même d'être sélectif.

"Nous n'arrivons que difficilement à répondre à la demande des marchés export que sont, pour nous le Royaume Uni, l'Espagne, le Bénélux, l'Italie, l'Algérie...  comme nous ne pouvons satisfaire tous nos clients,  nous privilégions les marchés les plus rémunérateurs pour notre production..."

Un choix qui sera moins compliqué à l'issue du plan de développement de la production qui permettra au pruneau d'Agen de pouvoir constituer les stocks nécessaires, à savoir entre 15 et 20.000 tonnes de stock pour cela. Un problème de riche diront certains, mais, à ce jour, c'est le seul que connaît la tonique filière du pruneau d'Agen.

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