Pour le robot Vitirover, le temps des vendanges est arrivé

La viticulture intelligente dispose d’un nouvel atout : Vitirover, un petit robot autonome énergétiquement capable de tondre, mais aussi de piéger les insectes, voire de micro-traiter la vigne. Huit ans après avoir été imaginé, il prend possession de vignobles.
Désormais totalement autonome et au point, Vitirover, le robot né à Saint-Emilion, peut commencer à débouler, au pas, dans les vignobles du monde entier

Les primeurs viennent tout juste de s'achever.  5.500 acheteurs  et prescripteurs du monde entier vont déguster un millésime 2015 apparemment exceptionnel... mais devront patienter jusqu'à fin 2017 pour pouvoir le livrer au marché. A Saint-Emilion, en marge de toute l'agitation de la planète vin, un petit robot "vigneron" : Vitirover n'a plus à attendre pour rencontrer son public.

Il faut dire qu'il a dû patienter cinq années, et endurer de longues périodes de développement, de tests, de mises au point, pour que ses créateurs l'autorisent enfin à débouler... à 3 km/h dans les rangs de vignes du monde entier.

"Avec Xavier David Beaulieu, à l'origine du concept dès 2008, et vigneron à Saint-Emilion, nous avons traversé des périodes compliquées. Au-delà de l'idée, il nous a fallu inventer un modèle économique, trouver les moyens de financer, sur du long terme, le développement du robot. Résoudre avec les cinq ingénieurs mobilisés sur le projet des problématiques techniques énormes... mais cela valait le coup" assure Arnaud de la Fouchardière, directeur général de Vitirover.

Au départ pensé comme un robot tondeuse, capable d'entretenir la vigne et de maîtriser son enherbement sans recours à la chimie, l'équipe de développement a fait évoluer le concept après avoir sué sang et eau pour régler la problématique de son autonomie énergétique.

Le graal de l'autonomie énergétique à 1 watt/kg

"Nous avons décroché la clef économique de notre projet quand nous avons atteint ce Graal technologique : parvenir à une consommation de 1 watt par kilogramme," explique Arnaud de la Fouchardière.

Dès lors, le petit robot totalement autonome grâce à ses cellules photovoltaïques, et donc écologique, a pu voir ses domaines de compétences étendus.

"Nous en avons fait un robot micro tracteur, que l'on peut, en fonction des besoins, équiper de bras dotés de pièges à insectes, de capteurs... " souligne Arnaud de la Fouchardière.

Depuis le printemps de cette année, Vitirover est capable (avec une année de retard par rapport à ses prévisions initiales) de livrer ses premiers clients. Et d'ici la fin de l'année, 50 à 100 robots made in Coutras (près de Bordeaux) par AssysProd, sillonneront des vignobles français pour certains, (comme les vignes de Pape Clément, propriété de Bernard Magrez, pendant les primeurs, ou encore celles d'Ausone à Saint-Emilion) mais surtout étrangers.

"Le coup de projecteur offert par Bernard Magrez à notre robot pendant la campagne des primeurs aura sans doute beaucoup de retombées économiques pour nous. Mais pour le moment, c'est surtout à l'étranger que nous concrétisons des ventes. Nous avons notamment signé un contrat d'équipement portant sur 40 Vitirover pour une très importante propriété du Chili."

Il s'agit selon nos informations de la propriété Vino Cousino Macul, et ce contrat témoigne de l'ambition commerciale de Vitirover.

100 robots dans les vignes d'ici fin 2016 ?

"Nous voulons prendre une part importante de ce marché de la robotique agricole qui pèsera bientôt plusieurs milliards d'euros. Nous souhaitons être présents dans 50, voire 80 pays" ajoute Arnaud de la Fouchardière.

Après avoir lutté pendant des années pour gagner en crédibilité sur un marché qui ne les attendait pas, l'équipe de Vitirover voit son avenir s'éclaircir.

"Nous réaliserons environ 1 million d'euros de CA cette année, nous serons alors proches de l'équilibre. Mais il faut savoir que nous n'avons pas encore prospecté commercialement. Nous ne faisons que répondre à des appels entrants désormais. Nous étions arrivés trop tôt sur le marché avec notre concept, mais désormais, notre produit semble prêt au meilleur moment. Les contraintes de limitation des produits phytosanitaires, la lutte contre le dépérissement de la vigne, parfois liée aux blessures que le travail leur inflige, la maîtrise des coûts d'entretien de la vigne alors qu'un Vitirover, c'est 900 €/ha par an seulement, font que la pertinence de notre robot est désormais autant agronomique qu'économique !" affirme Arnaud de la Fouchardière.

Ce qui donne, donc, deux fois plus de chance de voir ce petit robot vigneron, mais pas que, car il peut trouver des applications dans la culture fruitière notamment, coloniser l'agriculture de précision.

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Commentaires 5
à écrit le 16/04/2016 à 11:10
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"autonome grâce à ses cellules photovoltaïques, et donc écologique,". Grande nouvelle : les cellules photovoltaïques poussent à présent dans les vignes et n'ont plus besoin d'être couplées à des batteries au lithium. La société Vitirover va-t-elle in...

le 17/04/2016 à 11:55
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Encore un râleur, jamais content de rien. Concernant les saisonniers, il t'a longtemps que l'immense majorité de ces personnel ne sont plus Français ( trop fatiguant)

le 17/04/2016 à 11:58
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les saisonniers devront se recycler.... ça fait partie des progrès avenir

à écrit le 16/04/2016 à 8:37
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Très belle histoire... merci a la tribune de nous la faire partager. C grace a ces initiatives que l'économie francaisefb peut s'en sortir.

à écrit le 16/04/2016 à 8:37
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Très belle histoire... merci a la tribune de nous la faire partager. C grace a ces initiatives que l'économie francaisefb peut s'en sortir.

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