L’unique drone des situations explosives est français !

A Pau, Xamen Technologies développe et vend les seuls drones industriels capables d’évoluer dans des atmosphères explosives (ATEX). Unique au monde, cette compétence lui ouvre des marchés dans le monde et ses perspectives de croissance sont fortes. Seule la France lui résiste encore.
En s'intéressant de près à son drone "ATEX" unique au monde dont il fait un des axes de son plan d'innovations, le géant des mers et du pétrole Maersk a mis un gros coup de projecteur sur la PME béarnaise Xamen Technologies qui intéresse désormais les industries sensibles dans le monde entier.

Quand la plus grande entreprise du Danemark, le géant des mers et du transport de pétrole et de gaz au chiffre d'affaires annuel de 40 Md$, se penche sur l'expertise d'une petite PME de Pau, en général, cela finit par se voir. En tout cas, le grand intérêt manifesté par le groupe Maersk pour les drones certifiés ATEX (Atmosphères EXplosives) mis au point et produits en Béarn par la société Xamen Technologies, a récemment donné envie au ministre français des Transports, Alain Vidalies, de lui rendre visite.

"Il a souhaité assister à un vol, puis il a également regardé le film des tests réalisés en mer sur les pétroliers de Maersk (1) avec lequel nous sommes en phase de projet dans le cadre d'un vaste programme d'innovations pour le groupe tout entier. Il est resté avec nous deux heures, ce qui nous vraiment surpris", assure Philippe Barthomeuf, dirigeant de l'entreprise.

>> Visionner le film Maersk - Xamen Technologies

En 2012, c'est entouré de cinq profils experts de la filière drone et de l'industrie, que  Philippe Barthomeuf s'est lancé dans l'aventure du drone en pariant sur une niche désertée par la plupart des acteurs de cette filière : l'industrie.

"J'ai toujours aimé aller où les autres ne vont pas, et je dois reconnaître que le fait de travailler sur un drone unique capable d'évoluer dans une atmosphère explosive, et donc d'adresser des marchés industriels du pétrole, du gaz, de la chimie... a représenté un challenge énorme mais fascinant pour moi et l'équipe."

Le "père" du drone bluffé ?

Un challenge relevé qui suscite l'admiration de quelques cadors mondiaux du secteur, comme les équipes de l'israélien David Harari, père du drone, qui lui a confié, lors d'un voyage organisé en Israël par le ministre français de l'Economie Emmanuel Macron : "J'avais pensé à tout concernant les drones, mais pas à une technologie permettant de les faire évoluer dans les atmosphères explosives", aurait-il lâché à l'issue d'une présentation de Xamen Technologies.

"Nous, nous en avions eu l'idée très vite car nous avions senti qu'il y avait là une opportunité unique de décrocher de beaux marchés. La mise au point de cette technologie nous permis de décrocher la certification ATEX en mai 2015."

Il faut dire que la société béarnaise prône l'innovation et la créativité tous azimuts.

"Nous n'avons pas de service R&D puisque tout le monde en fait chez nous. C'est cette stratégie qui nous permet de préparer une nouvelle génération de drone qui prendra la suite des cinq qui figurent déjà dans notre catalogue. Nous innovons en permanence pour renforcer le temps d'avance que nous avons sur une éventuelle concurrence qui lorgnerait sur les marchés que nous adressons. Nous avons, c'est notre force, la capacité à mettre au point des solutions qui n'existent pas sur catalogue. Cela a aussi été le cas avec la mise au point dans un temps record, huit mois, et avec un peu de chance il faut bien le reconnaître, de bras "plugables" sur nos drones, qui ajoutent encore un peu plus d'intérêt. Nous allons, dans quelques mois, lancer de nouveaux produits qui vont, eux aussi, révolutionner l'usage des drones dans l'industrie", promet le dirigeant.

Xamen Technologies

Certifié Atex, le drone de Xamen Technologies marque des points auprès de grands acteurs industriels... étrangers.

La chasse aux coûts passe par les airs

Une industrie, comme dans le cas de Maersk, impactée par la baisse du coût du pétrole, la crise économique, qui cherche tout ce qui peut réduire ses coûts. Les missions réalisées par les drones capables d'évoluer en atmosphères explosives de Xamen, vendus environ 60.000 € l'unité hors contrat de maintenance, peuvent diviser par 10 les coûts de maintenance et de surveillance de certaines installations ou infrastructures.

Si le chiffre d'affaires 2015 est purement anecdotique (230.000 euros) puisque la société ne disposait pas de service commercial, Xamen Technologies qui compte désormais 12 salariés mais qui s'apprête à recruter, se prépare à un décollage ascensionnel de son chiffre d'affaires.

Dans la traîne de Maersk, groupe qu'elle pourrait accompagner dans le monde entier (il est présent dans 80 structures portuaires dans le monde, rayonne dans 130 pays), la société béarnaise suscite l'intérêt de grands acteurs industriels, aux USA ou en Chine par exemple où Xamen Technologies devra sans doute, ouvrir des filiales.

"Nous savons que pour répondre à l'intérêt suscité par les industriels de ces pays, nous devons devenir des acteurs économiques présents sur place. Nous nous y préparons en travaillant sur notre structuration, notre assise financière."

Opérations de croissance externe en vue

Après avoir levé 2,3 M€ en deux ans, Xamen Technologies, s'apprête donc à ouvrir un peu de son capital, détenus à 84 % par ses créateurs actuellement.

"Nous visons, à terme, une valorisation de 15 à 20 M€" assure Philippe Barthomeuf qui ne cache pas des velléités d'opérations de croissance externe sur deux ou trois sociétés françaises de son secteur.

Le ministre Vidalies a sans doute eu du nez en visitant, il y a quelques jours, les installations de Xamen Technologies. Tout comme le président de Région, Alain Rousset, quand il a été un des premiers soutiens d'une société accompagnée également par le Réseau Entreprendre Adour. En fait, il ne manque plus grand-chose pour que la pépite du drone industriel décolle vraiment... sauf peut-être, après celui de l'industrie étrangère, l'intérêt de certains groupes industriels français...

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Commentaires 3
à écrit le 04/01/2017 à 12:55
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Technologie grand public DJI pour le controleur de vol ( 850€) Helices bois ( 20€ unité) Moteur ( 800€) Chassis alu ( 200€) Batterie lipo avec prises anti etincelles ( 200€ unité) Peut on m expliquer les 60 000€ à la vente...Cette techno n a r...

à écrit le 31/03/2016 à 12:11
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Tous les multirotors peuvent etre certifiés Atex, la seule source possible d’étincelle étant lors du branchement/débranchement des batteries.

à écrit le 30/03/2016 à 19:22
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Moi je dis bravo en espérant que cette spciété reste française et fasse parti du CAC40 un jour après avoir grandi en devenant un groupe mondial !

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