Transport public : les chiffres 2015 valident le “ticket” Keolis/Bordeaux

Hausse de fréquentation, chute de la fraude, fluidité, fréquences et confort renforcés… les chiffres concernant le transport public dans l’agglomération bordelaise qui viennent d’être présentés semblent valider la stratégie de développement mise en place par le délégant Bordeaux Métropole et son exploitant Keolis Bordeaux Métropole. Gros plan sur les recettes de ce ticket gagnant.
Les feux sont au vert pour le réseau TBC exploité par Keolis Bordeaux pour le compte de Bordeaux Métropole.

Ils visaient 130 millions de voyages en 2015, et c'est en partie pourquoi ce midi, Christophe Duprat, vice-président de Bordeaux Métropole, et Hervé Lefevre, DG de Keolis Bordeaux Métropole, affichaient un large sourire au moment de présenter les chiffres de la délégation de service public qui les lie, à savoir le réseau de transport de Bordeaux Métropole.
Un tout petit plus d'un an (janvier 2015) après s'être succédé à lui-même, l'exploitant du contrat, Keolis Bordeaux Métropole affiche en fait 133,3 millions de voyages au compteur du réseau TBC des bus, tram, bateaux, vélo en prêt, à l'issue de l'année 2015.
Une performance sanctionnée par une progression de 3,8 % par rapport à 2014, et qui permet surtout à l'agglomération bordelaise de progresser dans une proportion beaucoup plus forte que toutes les autres agglomérations françaises dans ce domaine.

Le service partiel, pleinement efficace ?

"Même le réseau Batcub, que l'on donnait pour mort il y a deux ans, connaît un succès énorme avec 243.000 voyages sur la Garonne, soit une augmentation de 30 % entre 2014 et 2015 ! Ces chiffres, c'est autant de déficit en moins pour un contrat qui représente un investissement de 208 M€/an pour des recettes commerciales de 64 M€ en 2015. Au fil du temps, si l'on suit le tableau de marche fixé avec le délégataire, le ratio comptable ira toujours en s'améliorant...", se réjouit le maire de Saint-Aubin-de-Médoc, en charge du transport et du stationnement pour Bordeaux Métropole.

La stratégie de développement du réseau mise en place par Keolis avec l'aval de Bordeaux Métropole repose en partie sur une réorganisation profonde du plan de circulation, notamment autour du goulot d'étranglement de la place Gambetta, désormais desserré, et une réponse intelligente aux problèmes de rames de tram bondées aux heures de pointe sur certains parcours : le service partiel qui accélère les fréquences de rames de manière ultra ciblée.

"Avant ce système, nous comptions 30 % de rames bondées sur certains parcours. Aujourd'hui, le ratio est tombé à 10 %", assure Christophe Duprat.

Ces stratégies de développement s'avère payantes, au sens propre comme au sens figuré, puisque les abonnements, qui témoignent, de fait, d'une confiance des usagers quant à la fiabilité du service, ont bondi de 5,9 % (190.000) en 2015.

1 % de fraude = 600.000 € de recette perdus

Autre stratégie gagnante : la lutte contre la fraude.
Après des campagnes plutôt soft voire humoristiques, Keolis a mis en place récemment une campagne de sensibilisation plus anxiogène.

"Nous rappelons désormais que la fraude a des retombées financières, voire économiques, très importantes pour l'usager pris en défaut", explique Hervé Lefèvre.

Outre la campagne de communication plus hardcore, la sensibilisation des voyageurs par les conducteurs(trices) sur la validation des titres lors de leur montée, et le renforcement de l'équipe de contrôleurs, passée de 106 à 120 dans l'année avec la mise en place d'équipes en civil (environ 20 % des contrôleurs), fait évoluer  ladonne. Entre 2014 et 2015, la fraude a reculé, passant de 11,2 à 10,1 %.

"Nous sommes encore en deçà des objectifs fixés par Bordeaux Métropole" précise Hervé Lefèvre.

Des objectifs contractuels qui fixaient ce taux à 9,5 % en 2015, 9% en 2016 et... 7 % en 2020, 2022 (date de fin de la Délégation de service public actuelle).

"C'est extrêmement difficile de faire descendre le taux de fraude, mais j'estime que le travail réalisé paye et puis 7 % est un objectif d'excellence, surtout sur un réseau aussi long", tempère Christophe Duprat.

La lutte contre la fraude reste un enjeu majeur pour l'exploitant et son délégataire car, comme le précise Hervé Lefèvre, chaque point de fraude représente 600.000 euros de perte de recette.

Nouvelle billettique, nouveaux tarifs solidaires et nouvelle augmentation programmée

La remise à plat totale de la billettique du réseau de transport (TBC), d'ici début 2017, devrait permettre d'améliorer la fréquentation et les statistiques du réseau.
Le contrat d'équipement des véhicules et des stations, d'un montant de 13 M€, raflé par Thales va se traduire par des tests dès cet été. Le changement officiel et total de billettique, avec billet sans contact, machines à valider plus rapides... interviendra début février, au même moment que le lancement d'une nouvelle tarification dite solidaire, qui s'appuiera sur les revenus réels des familles les plus en difficulté pour adapter des tarifs. Reste que pour l'ensemble des usagers, la hausse programmée du billet, à savoir +3 % par an jusqu'à la fin de la DSP actuelle, s'appliquera, "mais elle fait tout de même de TBC un des réseaux de transport public métropolitain les moins chers de France avec 1,5 € le titre de transport", assure Christophe Duprat vice-président d'une Métropole qui fixe les tarifs appliqués par Keolis.

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