Lionel Zinsou : "Il y a un marché en Afrique pour les startups françaises ! "

L’économiste et banquier franco-béninois, président du fonds d’investissement PAI Partners et de la fondation AfricaFrance, Lionel Zinsou était de passage à Bordeaux vendredi et samedi à l’occasion de la 3e édition de la Journée nationale des diasporas africaines. Il est revenu pour La Tribune - Objectif Aquitaine sur la place des venture capitalists en France, le développement du numérique en Afrique et les opportunités qui s’y trouvent pour les startups françaises.
Lionel Zinsou a participé à la 3e édition de la Journée nationale des diasporas africaines, organisée par la Ville de Bordeaux et le Club Bordeaux - Cameroun - France

On pourrait qualifier Lionel Zinsou de sage. Il y a 20 ans, on riait de lui quand il vantait le potentiel de croissance du continent africain. Il y a 10 ans, on disait qu'il se bornait dans son "Afroptimisme". En 2010, ceux qui riaient quelques années auparavant se disaient que peut-être que son optimisme était justifié. Aujourd'hui, tout le monde loue son regard réaliste et objectif sur l'Afrique. Dans les faits, l'Afrique subsaharienne affiche une croissance annuelle moyenne de + 5 % depuis le début des années 2000 portant le PIB du continent autour de 2.200 milliards d'euros en 2014. La population devrait doubler et atteindre les 2 milliards de personnes d'ici à 2050, ce qui générera une classe moyenne solvable de 1,4 milliard d'individus, selon les estimations de la Banque africaine de développement.

Après avoir écouté la vingtaine de startups africaines et françaises pitcher dans les locaux de ConcoursMania suite à l'invitation de Samir Abdelkrim, fondateur de StartupBRICS, et de l'association Bordeaux Entrepreneurs, Lionel Zinsou s'est dit heureux de son âge "avancé" par rapport aux jeunes pousses présentes ce vendredi. Heureux de voir le dynamisme français et africain et l'envie d'entreprendre, chose plus difficilement réalisable il y a quelques années. A 60 ans, Lionel Zinsou préside le fonds d'investissement PAI Partners et la Fondation AfricaFrance, lancée en juillet 2014 et qui a à charge de structurer le dialogue entre les secteurs public et privé français et africain et de promouvoir les relations économiques.

Lire aussi >> "En Afrique, on n'entreprend pas parce que c'est hype !"

Entre quelques encouragements et conseils adressés aux startups présentes et les réponses aux sollicitations diverses, l'économiste et banquier est revenu pour La Tribune - Objectif Aquitaine sur les difficultés des startups françaises à procéder à des levées de fonds de plusieurs dizaines de millions d'euros, l'essor du numérique en Afrique et les opportunités sur ce marché pour les startups françaises.

- Aujourd'hui, où en est-on en matière d'investissement dans les startups en France ?

"Je ne peux pas parler au titre de PAI Partners (qu'il préside - NDLR) qui n'est pas investisseur en capital risque mais spécialisé dans les LBO (leverage buy out) dans des entreprises plus "mûres" et qui génèrent du cash. Ce que je peux dire, c'est que les venture capitalists (investisseurs en capital risque - NDLR) sont plus développés dans les pays anglo-saxons notamment aux Etats-Unis mais ils tendent à l'être de plus en plus en France. Les startups françaises sont capables de mieux se financer et de procéder à des levées de fonds de plusieurs millions d'euros pour certaines d'entre elles. Maintenant, le problème commence quand ces levées concernent des sommes qui se comptent en dizaines de millions d'euros. La France a amélioré le début de vie des startups mais a tendance à les perdre en milieu de vie."

- Pour en revenir à l'Afrique, le continent est aujourd'hui en ébullition numérique. Les grands groupes internationaux y sont très présents et de nombreuses startups innovantes y prennent racines. Quels sont les secteurs les plus dynamiques ?

"Les 1res rencontres d'entrepreneurs du numérique Afrique-France, qui ont lieu à Bordeaux vendredi 24 avril, sont un parfait exemple du dynamisme numérique de l'Afrique. On y voit des sociétés se développer dans les télécoms, la formation avec des Mooc (pour massive open online course ou cours en ligne ouverts à tous - NDLR), la télémédecine avec l'exemple du Cardiopad, les services financiers... Il faut dilater l'écosystème pour amener vers l'Afrique."

- Selon vous, y a-t-il un marché en Afrique pour les startups françaises ?

"Bien sûr qu'il y a un marché sur le continent africain pour les startups françaises. Aujourd'hui, la géographie n'existe plus. Le continent est en plein développement. La population devrait doubler d'ici à 2050 et l'Afrique va devoir faire face à des problématiques de logement. Aujourd'hui par exemple, il y a très peu d'agences immobilières en Afrique alors quand j'entends Switcharound.com et son service de sous-location temporaire de logement entre étudiants via le web, je me dis que des projets comme cela ont leur place en Afrique où tout passera par Internet."

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Commentaires 3
à écrit le 28/04/2015 à 10:24
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6% de croissance quand on part de presque zéro, quelle vaste blague , cette croissance est artificielle, annulé en grande partie part la démographie galopante et liée à l'augmentation des prix des matiéres premiéres due aux achats trés importants de...

à écrit le 27/04/2015 à 17:17
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C'est du pipeau ..il y a surtout de l'argent a perdre ...!

le 28/04/2015 à 9:39
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Oui mais c'est tellement politiquement correct !

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