C'est fait. Trois ans après la présentation officielle du projet de centrale géothermique aux habitants de Lons par les ingénieurs de Fonroche Géothermie, filiale géothermie (implantée dans Hélioparc à Pau) du groupe agenais Fonroche, acteur majeur en France des énergies renouvelables, l'Ademe vient de donner le coup d'envoi du futur chantier.
Ce chantier à 80 M€ devrait permettre, à l'horizon 2017, à partir de la géothermie profonde (3 à 6 kilomètres) et de la chaleur de la terre qui permet aux puits de remonter une eau à plus de 150°, de produire 5,5 MW d'électricité et de chaleur.
Seul projet français retenu dans le cadre de l'appel à manifestation d'intérêt de l'Ademe, ce qui était jusque-là un projet baptisé Fongeosec va prochainement devenir un chantier de création de centrale qui va bénéficier d'une enveloppe d'aide de 30 M€. L'essentiel du reste de l'investissement étant assumé par Fonroche Géothermie, filiale, installée à Pau, du groupe lot-et-garonnais Fonroche.
"La conduite de ce projet est l'illustration parfaite du fait que même quand un dossier est porté par des PME, parfois très petites d'ailleurs, il peut néanmoins être assez bien monté techniquement et surtout financièrement pour aboutir... même s'il s'agit d'un très grand projet. En France, on a plutôt le réflexe de privilégier les grands groupes pour ce type d'installation. Cela n'a pas été le cas ici, et c'est très encourageant", explique Gilles David, président de la société Enertime (22 salariés, siège à Courbevoie) qui est un des membres du consortium porteur du projet.
Le groupe Fonroche prêt à investir 400 M€ dans la géothermie
Enertime fournira la technologie de production d'électricité et de chaleur (via des centrales à vapeur à cycle organique de Rankine, autrement baptisées ORC) de Fongeosec, la future centrale qui sortira de terre à l'horizon 2017. Une centrale qui pourrait bien être le coup d'envoi, le vrai cette fois, de l'émergence d'une filière géothermique française. Une filière qui, jusque-là, à la différence de l'énergie photovoltaïque et éolienne, n'a pas bénéficié de programme de soutien de la part de l'Etat.
"Ce programme, pour Fonroche Géothermie qui souhaite, à terme, produire 200 MW d'énergie geothermique est un premier pas dans cette ressource renouvelable dont le potentiel mondial est estimé à 200.000 MW sur les 50 prochaines années, dont 800 MW en Europe", assure Gilles David.
Le chiffres semblent vouloir lui donner raison. S'il nous a été impossible d'avoir confirmation de cette information par Fonroche lui-même, le groupe lot-et-garonnais annonce régulièrement vouloir doter sa filiale Fonroche Géothermie d'une capacité d'investissement de 400 M€ pour prendre des positions majeures sur ce marché dans les années à venir. Ce projet d'envergure semble idéalement taillé pour donner les moyens à la filière géothermique française de développer et perfectionner une technologie exportable dans le monde entier.
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