Cliniques : en quittant Bordeaux Nord Aquitaine, l’ex-DG fait les comptes

Il n’était plus dans les plans de la famille Delpech, propriétaire du groupe. Après 16 années de présence, dont 12 à la direction générale, pendant lesquelles il a participé à la mutation générale du groupe Polyclinique Bordeaux Nord Aquitaine (PBNA), Yves Noël s’installe, dès lundi prochain, à Reims où le groupe Courlancy lui confie un challenge de très haut niveau : participer à la construction d’une des plus grandes cliniques de France. En attendant, Yves Noël a accepté de revenir sur les succès, les doutes aussi, de son long bail bordelais.
Un nouveau challenge important attend Yves Noël : participer à la construction d’une des plus grandes cliniques de France du côté de Reims

Il le reconnaît aisément. Si Yves Noël avait bénéficié de la même confiance que celle qui lui a été accordée pendant 12 ans de direction générale du groupe Polyclinique Bordeaux Nord Aquitaine (150 M€ de CA annuel, 2.200 collaborateurs) par Guy-Paul Gichard, un de ses fondateurs, il serait toujours bordelais. Il ne s'apprêterait pas, dès lundi prochain, à prendre place au sein de la direction du groupe rémois Courlancy (6 cliniques, 1.100 lits, 160 M€ de CA annuel).

"La relève de Guy-Paul Guichard ne m'a pas inclus dans ses projets d'avenir pour le groupe. Cela a été dur de l'admettre, car si effectivement grâce à l'équipe de direction et au conseil d'administration, nous avons pu mener à bien de très nombreux projets structurants pour le groupe PBNA, le chantier est toujours en cours. Il reste encore des challenges. Je n'en suis plus... et cela a été dur pour moi de m'y faire."

Clinique "géante" à construire à Reims

A l'issue d'un arrangement entre avocats, une indemnité conséquente, dont le montant a été fixé hier, Yves Noël, qui avait retrouvé une mission moins de 24 heures après avoir compris (le 5 janvier) qu'il n'était plus dans les plans de la présidence du groupe, peut dès lundi 20 avril se consacrer entièrement à ses nouveaux challenges de directeur des projets immobiliers et des études du groupe hospitalier privé Courlancy.

Un challenge de taille puisqu'il doit réaliser l'objectif ambitieux que s'est fixé ce groupe rémois, qui, à lui seul, représente 2/3 de l'activité santé de l'agglomération de Reims.

"Je dois finaliser un projet de création d'une des plus importantes cliniques de France. Elle fera 40.000 m2, se situera sur un terrain stratégique, à Bezannes, à proximité immédiate du centre-ville, de la gare TGV et de l'autoroute."

Un projet à 130 M€, le plus important financièrement qu'il ait jamais eu à coordonner.

"C'est un beau projet, un challenge passionnant, pour lequel l'essentiel est à faire... notamment le bouclage financier !"

Depuis trois mois, la clinique d'Arcachon gagne de l'argent !

Dans ce domaine, Yves Noël a beaucoup appris à la tête de PBNA. Un apprentissage sur lequel il a souhaité revenir... avant de partir. Au chapitre des grandes satisfactions, figure depuis peu le Pôle de santé d'Arcachon. Depuis peu, car ce chantier, qui a mobilisé 95 M€ d'investissements, a d'abord été une source d'angoisses...

"C'était un pari audacieux, risqué même, et l'an dernier, j'avais encore des doutes sur sa pertinence économique. Je pars enfin rassuré car les comptes du premier trimestre 2015 sont bénéficiaires. La clinique est autosuffisante. Nous dégageons des bénéfices alors que nous perdions entre 400 et 500.000 euros l'an dernier sur ce même trimestre !"

La stratégie marketing, via le recrutement d'un délégué médical en charge d'expliquer aux praticiens locaux les atouts techniques et humains de la clinique d'Arcachon, s'est avérée payante.

Autre pari risqué mais réussi, d'Yves Noël et de son équipe, c'est rive droite de Bordeaux qu'il faut aller le chercher.

Le pari réussi de la clinique Bordeaux Rive droite

"Quand au début des années 2000, plus personne ne voulait soutenir les cliniques de Cenon et des quatre pavillons, qu'elles étaient promises à la disparition, nous avons fait le pari de les réunir en construisant, rénovant, agrandissant une seule clinique."

Pari gagnant. Au prix d'un investissement de 30 M€ environ, le groupe s'est doté d'un outil compétitif, attractif. Les deux anciennes cliniques réalisaient un CA de 6 M€. La polyclinique Bordeaux rive droite en réalise 40 aujourd'hui...

Concernant le vaisseau amiral du groupe, la clinique de Bordeaux Nord, Yves Noël, qui a participé à la construction de 45.000m2 de bâtiments hospitaliers en 10 ans, avoue partir un peu frustré.

"C'est un chantier important que son agrandissement, sa réorganisation, mais si je n'en verrai pas la fin, on peut dire que tout est sur les rails. En 2016, la clinique, qui occupera 12.000 m2 à terme, sera à la pointe technologique sur le plan du plateau technique, de la réanimation. Elle aura les moyens de répondre aux enjeux de la santé aujourd'hui : une concentration de compétences, une prise en charge complète des patients, des séjours raccourcis..."

"Cinq ans pour participer à faire de Courlancy un groupe pérenne"

Pas de frustration en revanche pour l'ex-DG concernant son travail dans le domaine de la logistique et des fonctions support des entités du groupe.

"La création de la société Alium, société de restauration filiale du groupe mais qui rafle des contrats bien au-delà de ses besoins, est une réussite qui réalise 3,5 M€ de CA annuel. Nous avons aussi réussi un bon coup en lançant, en 2011, notre plateforme logistique à Blanquefort. Aujourd'hui, nous récoltons les fruits financiers de ces choix, de notre puissance d'achat qui nous permet en centralisant les achats de négocier de bons prix pour l'ensemble des cliniques."

Fort de son bilan et de sa notoriété dans le monde des cliniques, "qui a été rendu possible par la confiance de la famille Guichard dans la prise de décisions et aussi de parole face aux médias", Yves Noël, qui est par ailleurs président fondateur du groupe coopératif SantéCité (80 cliniques, 1,7 Md€ de CA cumulé, 10 % des cliniques françaises adhérentes), dit aborder cette nouvelle étape professionnelle avec plus d'assurance.

"La fin prématurée de ma mission bordelaise m'a permis de constater que j'avais acquis, avec l'aide de l'équipe qui m'entourait et que j'ai pu constituer au fil du temps, une vraie valeur ajoutée professionnelle. C'est grâce à elle que j'ai pu rebondir instantanément. Aujourd'hui, je pars pour un challenge de cinq ans hyper enthousiasmant. Mon objectif est clair : organiser le groupe Courlancy de manière à lui assurer la pérennité économique."

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Commentaires 3
à écrit le 25/07/2019 à 17:57
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joli resultat groupe en faillite ,vente annoncéé perte des meilleurs elements en encadrement et direction !!!pas de quoi etre fier le bordelais....recyclage dans les fossoyeurs avec sa clique de bordelais

à écrit le 16/04/2015 à 13:33
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bravo et bon courage … que de la réussite . Attention aux bulles de Reims !

le 16/01/2017 à 19:41
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M.NOEL est parti me son nom est souvenir - présent au sein du GBNA, référence de qualité, réussite , et humanisme. Bravo et bonne continuation!

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