Une année 2014 soldée par les destructions d’emplois pour les TPE

2014 aura été moins mauvaise que 2013. Pour autant, cela n’a pas empêché un état de forte fragilité des très petites entreprises, qui continuent de détruire des emplois pour assurer leur pérennité. En 2014, 19 % des employeurs ont diminué leur effectif contre 11 % qui l’ont augmenté. Tels sont les résultats de la 57e édition du Baromètre des TPE, l’enquête de conjoncture trimestrielle réalisée par l’Ifop pour Fiducial.
Après des records de pessimisme en octobre 2014, l'hémorragie a été stoppée. Pour autant, des difficultés persistent

Année noire pour les très petites entreprises en termes d'emplois. Le dernier trimestre 2014 est le 6e trimestre consécutif de destructions d'emplois. Jamais le baromètre n'avait enregistré une aussi longue période de destructions d'emplois, démarrée au 2e trimestre 2013. Malgré tout, sur le dernier trimestre 2014, 13 % des entreprises ont recruté (il faut remonter au 3e trimestre 2013 pour retrouver un tel niveau d'embauche), dont 6 % de création de postes. Une embellie toutefois contrecarrée par une suppression de postes dans 8 % des entreprises. Résultat : la création nette d'emplois s'établit sur cette période à - 2 contre - 0,5 anticipé au mois d'octobre. Sur 2014, 19 % des employeurs ont diminué leur effectif contre 11 % qui l'ont augmenté.

Si les patrons de TPE anticipent une faible reprise (+ 1) de l'emploi au 1er trimestre 2015, seuls 9 % envisagent de créer des postes pérennes au cours de l'année. 85 % des entreprises pronostiquent une stabilisation de leur effectif. Sur la question du chômage, 2 % des dirigeants pensent que la baisse interviendra en 2015 alors que 60 % d'entre eux estiment qu'elle n'aura lieu qu'en 2018 voire plus tard.

Un quart des TPE sont dans le rouge

Après des records de pessimisme en octobre 2014 (score le plus bas enregistré depuis la création du baromètre), les patrons de TPE expriment un léger regain d'optimisme en ce début 2015. 27 % d'entre eux sont plutôt optimistes sur le climat général des affaires en France (+ 15 points) et 46 % dans leur propre activité (+ 7 points). Cette recrudescence d'optimisme se retrouve dans la confiance accordée au gouvernement Valls qui gagne 6 points en trois mois, même si à 24 % d'opinions positives, la méfiance reste de rigueur.

Sur le plan de la croissance, l'activité a cru pour 52 % des entreprises et 21 % d'entre elles ont enregistré une croissance supérieure à 2 %.

"Malgré une inflation nulle (+ 0,1 % pour 2014, contre + 0,7 % en 2013), plus de TPE ont enregistré une croissance de leur activité en 2014 qu'en 2013, explique Jean-Marc Jaumouillé, directeur des techniques professionnelles de Fiducial. Certes l'hémorragie a été stoppée, mais c'est insuffisant pour redynamiser l'économie des TPE. Elles sont encore trop nombreuses à constater un recul de leurs ventes et la croissance des autres entreprises ne leur permet pas de reconstituer correctement leurs marges."

Côté trésorerie, l'indicateur de situation financière (pourcentage des TPE constatant une amélioration de leur situation financière par différence au pourcentage de celles enregistrant une dégradation) demeure largement négatif à - 23 au dernier trimestre 2014 et 28 % des dirigeants jugent toujours préoccupante la situation économique de leur entreprise. Un quart des TPE ont une trésorerie dans le rouge pour 46 % qui sont à l'équilibre, un niveau qui ne permet pas d'affronter le moindre aléa ou un repli des ventes. Ces dernières connaissent également des difficultés dans l'accès au financement. 58 % de celles ayant effectué une demande déclarent avoir subi au moins une mesure de durcissement de l'accès au crédit (+ 11 points par rapport à octobre 2014). Dans ce contexte tendu, la moitié des dirigeants (50 %) déclarent n'avoir aucune visibilité sur les perspectives de leur entreprise en 2015.

50-50 pour la loi Macron

La loi Macron, passée en force au sein de l'Assemblée nationale qui entame son round 2 au Sénat, divise les patrons de TPE. 50 % y sont favorables (5 % très favorables) contre 50 % qui y sont défavorables. 55 % pensent qu'elle ne changera en rien l'économie française, 32 % qu'elle va dans le bon mais pas encore assez loin et 8 % qu'elle met en péril les équilibres économiques, sociaux et sociétaux.

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