Véhicule sans chauffeur : Robosoft pilote son industrialisation

Lancée en 1985, la société basque Robosoft est désormais dotée depuis quelques mois d’un nouvel actionnaire majoritaire, le très discret chef d'entreprise français Gilbert Gagnaire. La société pionnière des solutions robotisées (transport, assistance aux personnes, services…) est en train de se doter des moyens de transformer sa R&D en aventure industrielle. Au programme : coentreprise avec Ligier, embauches et installation supplémentaire à Toulouse.
Le robot d'assistance Kompai (compagnon en basque), dont voici la V1 (la V2 est en cours de finalisation), fait partie du catalogue d'une société qui met le cap sur l'industrialisation de véhicules sans chauffeur avec Ligier

En 2014, la société Robosoft, créée en 1985 par un pionnier de la robotique, ancien chercheur de l'Inria, persuadé à juste titre qu'à partir de ses algorithmes de vision artificielle il pouvait faire bouger des véhicules sans chauffeur, a franchi un cap dans son histoire.

Jusque-là très ancrée dans la R&D, porteuse de nombreux projets innovants en matière de robotique, et tout particulièrement en solutions logicielles dédiées à la robotique, la société a changé d'actionnaire majoritaire avec l'arrivée de Gilbert Gagnaire, Pdg de Fermat (éditeurs de logiciels), de structure... et aussi d'ambitions.

"Depuis l'arrivée de cet investisseur français avec une forte culture en matière de robotique, mais qui souhaite pour le moment être discret dans son approche, nous nous sommes structurés en plusieurs entités. Robosoft Service robot (RSR) développe et commercialise des robots de service, des robots indoor en quelque sorte. L'activité outdoor, Robosoft Driverless Solutions (RDS) s'occupe, elle, d'équiper en logiciels et modules dédiés des véhicules sans chauffeur" explique Vincent Dupourqué, fondateur de Robosoft et aujourd'hui président.

Avec EasyMile, Ligier embarque Robosoft

A cette nouvelle organisation, s'ajoute depuis peu une joint venture, coentreprise créée par la holding qui chapeaute l'ensemble du groupe, avec la société Ligier. Baptisée EasyMile, cette société, dont le capital est partagé à 50/50 entre le constructeur français et Robosoft,  est chargée de concevoir et de vendre toute une gamme de systèmes de transport automatisés.

"On peut dire que jusque-là, à partir de nos technologies éprouvées, nous bricolions des systèmes de transport sans chauffeur, comme c'est le cas sur le parc d'attractions Vulcania par exemple. Mais là, avec notre partenaire Ligier, Easy Mile va avoir les moyens d'aller encore plus loin en associant nos technologies robotiques à l'expertise d'un constructeur de véhicules. Nous passons avec Easy Mile le cap de l'industrialisation. L'offre de véhicules de marque Easy Mile sera complémentaire de celle de Robosoft" souligne Vincent Dupourqué, qui sait qu'une des forces de Robosoft réside dans le fait que depuis sa création il a fourni, pour les services, les armées..., plus de 1.000 robots mobiles.

Entre 10 et 20 recrutements programmés cette année

Des robots issus de son catalogue ou conçus "sur-mesure" qui, par leurs activités, constituent sa principale vitrine. A l'image par exemple, du célèbre robot laveur des vitres de la pyramide du Louvre, qui depuis 13 ans accomplit sa tâche sans faillir.

Sous la houlette de son nouvel actionnaire majoritaire, Robosoft se prépare à voir son activité fortement se développer, et ce dès cette année. La société, qui compte 35 salariés, devrait recruter entre 10 et 20 personnes avant la fin de l'année 2015.

"Les profils recherchés sont des techniciens, des ingénieurs, des informaticiens, spécialisés en robotique, bien sûr. L'idée, c'est aussi de se structurer encore un peu plus en recrutant des profils seniors car nous voulons étoffer notre équipe de développement."

Robosoft se pose aussi à Toulouse

Un développement qui passe aussi par Toulouse. Présente à Bidart, son siège, et à Grenoble, Robosoft va ouvrir un établissement près de Toulouse, à Balma.

"Nous recherchons de la place pour pouvoir tester nos produits. Nous voulons aussi nous positionner dans une région où il est plus facile de trouver les compétences dont nous avons besoin... et de les conserver !"

La société qui n'a jusque-là jamais été rentable, "nous étions uniquement ou presque qu'un bureau d'ingénieurs, une société de recherche sous contrat", voit donc s'allumer un nouvel étage de sa fusée avec l'industrialisation qui doit lui permettre, rapidement, de dégager ses premiers profits.

"Nous devons transformer notre savoir-faire et nos acquis en chiffre d'affaires. Nous sommes en train de devenir un acteur de l'industrialisation de la robotique. Notre évolution naturelle nous oriente vers trois grands secteurs : la fourniture de solutions logicielles robotiques pour robots de service, la fourniture de véhicules de transport sans chauffeur, avec EasyMile et son premier modèle baptisé EZ 10, et les robots indoor d'accompagnement et d'assistance de personnes âgées ou à mobilité réduite, à l'image du robot Kompaï dont une V2 est en cours de finalisation."

Réorganisée, renforcée, la société Robosoft entend maintenant lancer ses robots à la conquête du monde... des affaires. Dans l'œil électronique de ses robots : l'Asie, où semble t-il, la société basque a décelé de belles opportunités.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.