Pourquoi Sokoa trône toujours sur le siège de bureau

Fabricant français leader du siège de bureau, l’entreprise basque Sokoa a confirmé, en 2014, la croissance de son chiffre d’affaires par rapport à 2013. Dans un marché français qui est en recul (- 1 %), Sokoa progresse de 5,1 %. Investissements, export, productivité expliquent cette performance.
Sokoa mise notamment sur l'international et l'innovation

Les années 2011 et 2012 sont oubliées pour la société basque Sokoa (230 salariés sur son site industriel et son siège d'Hendaye, 450 salariés avec les filiales dont Eurosit à Nevers qui a connu une progression de son CA de + 30 % en 2014). Des années certes marquées, comme pour les autres entreprises du secteur, par la crise du secteur mais aussi, dans son cas, par un investissement qui stratégiquement était judicieux mais qui s'est avéré coûteux à l'usage avec la prise de participation dans Arféo (mobilier de bureau). Oubliée donc l'année 2012, année de la fin de l'aventure, qui a aussi été la seule année de non rentabilité de toute l'histoire du groupe Sokoa, créé en 1971.

2014 : un CA en avance sur les prévisions

Aujourd'hui, Pierre Odriozola, DG de Sokoa SA, peut présenter aux 790 actionnaires (dont l'ensemble de ses salariés) un chiffre d'affaires qui dépasse les prévisions. En 2014, Sokoa a réalisé 36,1 M€ de CA en hausse de 5,1 % par rapport à 2013 (34,38 M€). Elle en attendait 35,5.

"Nous n'avons pas vraiment de secret pour expliquer cette performance. Le marché est dur, surtout depuis que la crise s'est installée, mais nous n'avons jamais renoncé à notre politique d'investissements qui porte toujours sur le long terme, analyse Pierre Odriozola. Nous sommes propriétaires de notre capital, nous pouvons investir rapidement tout en sachant attendre le retour sur investissement. Nous sommes capables, rapidement, de nous adapter aux besoins des marchés. Nous n'avons jamais cessé d'enrichir notre gamme de produits qui va de l'entrée de gamme à notre siège de direction le plus élaboré, le M4 sur lequel nous allons beaucoup miser cette année."

M4 et Mendi, best-seller à l'export ?

Un M4, qui comme les autres modèles de la marque, résulte du travail collaboratif que Sokoa entretient avec des designers embarqués, ou non, comme Jean-Louis Iratzoki, Ilô Créatif, Alfredo Acevedo, l'italien Angelo Pinaffo ou encore l'allemand Martin Ballenda, et qui semble "taillé" pour le marché export.

"L'export représente aujourd'hui 20 % de notre activité. Il a progressé de 10 % en 2014 par rapport à 2013, explique Pierre Odriozola. Nous sommes particulièrement présents, dans l'ordre décroissant, en Afrique de l'Ouest (le groupe a créé une coentreprise Sokoa Chair center à Lagos au Nigéria) et en Afrique du Nord, au Moyen-Orient, en Scandinavie et au Benelux, Chili, Pérou et Colombie. Nous entendons booster l'activité export dans les mois qui viennent, notamment aux USA, au Moyen-Orient, au Royaume-Uni où notre M4 correspond aux attentes des marchés à forte valeur ajoutée."

Sokoa, qui vient de recruter sa troisième commerciale export, souhaite mettre l'accent sur l'Amérique du Nord (où le M4 a reçu un prix du design lors du dernier salon Chicago Athenaeum) et le Royaume-Uni. Sa nouvelle gamme de chauffeuses "softseating", baptisées Mendi et dessinées par Jean-Louis Iratzoki, pourrait également recevoir un bel accueil lors des salons professionnels à venir, comme celui de Dubaï dans quelques mois.

Process améliorés, management optimisé

Sans attendre un nouveau succès commercial, Sokoa a considérablement remis à plat son organisation interne. A l'issue d'un audit industriel, financé avec l'aide du Conseil régional, Sokoa a lancé une opération baptisée Hobeki (faire mieux en basque) qui modifie le process industriel et bannit l'historique séparation entre les ateliers de montage et de tapisserie.

Sokoa a, en parallèle, mis en place de nouveaux modes de management de la performance. "Nous espérons récolter les fruits de ces réorganisations en 2015" avoue Pierre Odriozola. En perpétuelle recherche d'optimisation, Sokoa traverse la grave crise qui touche le marché du mobilier de bureau sans flancher.

"Nous ne sommes pas particulièrement confiants dans l'avenir car l'environnement économique, en Europe, est plombé par la crise. Moins de recrutements, cela signifie pour nous moins de renouvellements de sièges de bureaux mais nous avons bâti un budget 2015 prudent, qui table sur un CA 2015 d'un peu plus de 37 M€. Nous ne sommes plus, désormais, dans les années de stagnation. Notre CA est reparti à la hausse, principalement grâce à la dynamique commerciale à l'export."

Sokoa, un des moteurs de l'économie basque

Salariés, actionnaires, dirigeants... qui souvent sont les mêmes, ont tout intérêt à voir Sokoa continuer de performer. Ils ne sont pas les seuls, car Sokoa est aussi un des moteurs de l'économie régionale en général, et du Pays basque en particulier. Entre ses filiales et ses différentes participations dans d'autres activités locales, la société, certifiée depuis 2011 Iso 26000 (responsabilité sociale et environnementale), est au centre d'un pôle qui compte plus 3.500 emplois.

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Commentaires 3
à écrit le 30/01/2015 à 12:00
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merci Raven de cette intervention.

à écrit le 28/01/2015 à 20:53
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Je suis client de ces "petites gens" dont on ne parle pas, qui ne font pas de chichis et s'évertuent à bien faire leur métier. .. Bon vent et bon courage!

à écrit le 28/01/2015 à 20:53
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Je suis client de ces "petites gens" dont on ne parle pas, qui ne font pas de chichis et s'évertuent à bien faire leur métier. .. Bon vent et bon courage!

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