L'immobilier haut de gamme à la peine au Pays basque

Entre les nouveaux comportements des acheteurs et ceux de vendeurs pas toujours en phase avec la réalité du marché, le secteur de l’immobilier haut de gamme connaît des turbulences entre océan et montagnes basques.
Vue aérienne de Biarritz

Catherine Thomine-Desmazures, directrice de l'agence Barnes Côte basque, l'affirme : "Les transactions sont au ralenti". Alors qu'une fenêtre d'opportunité se présentait au printemps dernier avec l'abattement supplémentaire de 25 % sur les plus-values réalisées sur les résidences secondaires, force est de constater qu'elle n'a pas eu les effets escomptés cet été. "Les transactions ont été très ralenties, voire quasiment inexistantes", constate-t-elle. Et nombre de notaires acquiescent en se plaignant du faible volume des ventes, témoignant selon eux de la difficulté des futurs acquéreurs à obtenir un crédit bancaire.

Pour certains biens haut de gamme, la chute des prix peut atteindre les 30 % au Pays basque. Ainsi, une villa, vendue en 2010 près de 5 M€, peine aujourd'hui à trouver preneur à 3,5 M€. Comme le commente avec réalisme Catherine Thomine-Desmazures : "Le problème est que si l'offre est bien là, la demande ne l'est plus."

Du choix mais des acheteurs plus exigeants

Côté ventes, il y a le choix.

"Nous avons de plus en plus de biens à la vente, notamment plus de biens d'exception. Les propriétaires aisés continuent à alléger leur patrimoine en France pour résider à l'étranger. La tentation du Portugal est parfois grande pour les retraités ou futurs retraités, et la Belgique reste très attractive pour les plus grosses fortunes", poursuit la directrice de l'agence immobilière biarrote.

Côté acheteurs, en revanche, les critères deviennent plus exigeants.

"Les acquéreurs sont très informés du marché et ont de plus en plus de choix. Leur projet est mûrement réfléchi. Quand ils trouvent le bien qui leur correspond, ils savent se positionner sérieusement, avec peu de négociation, quand celui-ci est proposé au prix du marché", précise cette experte de l'immobilier haut de gamme.

Quand la campagne n'a plus la cote

Par ailleurs au Pays basque, le marché s'est encore davantage scindé en deux. D'un côté, le littoral et ses fameuses « 1res lignes » de Biarritz à Saint-Jean-de-Luz et de l'autre, les terres intérieures avec ses demeures traditionnelles. Même proche de l'océan, la campagne peine à séduire et Sare ou Ainhoa n'ont plus trop la cote. Même les fermes basques, très bien rénovées et avec du terrain, ont de plus en plus de mal à trouver preneur. "Aujourd'hui, notre clientèle a une vie très active et un mode de vie très urbain tourné vers le tout à pied", indique Catherine Thomine-Desmazures.

Cette nouvelle génération d'acquéreurs est aussi à la recherche de biens différents, sans travaux et accessibles. Et comme dans la mode, l'immobilier a ses cycles. Ainsi constate-t-on un accroissement de la demande de propriétés ou d'appartements des années 30. Les années 70 ont aussi le vent en poupe tandis que les nouvelles constructions à l'architecture beaucoup plus internationale et bénéficiant de très larges ouvertures, sont de plus en plus prisées.

L'exceptionnel se fait rare

Sur le littoral, les différences de prix sont également de plus en plus importantes. Ainsi, les « 1res lignes » face à l'océan résistent très bien "mais à condition que les prix soient ajustés au marché", précise la dirigeante de Barnes Côte basque. Certains secteurs redeviennent également à la mode comme Chiberta ou Bidart. Cette demande urbaine est aussi liée à une répartition plus équilibrée entre les transactions au titre de résidence principale et celles de résidence secondaire. Côté prix, la plupart des transactions est dans la fourchette de 600.000 € à 1,3 M€. Toutefois, un frémissement semble s'opérer pour des ventes entre 1,5 M€ et 2 M€. Les ventes au-delà de 5 M€, comme celle du Château d'Ilbarritz, il y a quelques mois, à Bruno Ledoux, le président du conseil de surveillance de Libération, restent très exceptionnelles.

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Commentaire 1
à écrit le 21/11/2014 à 15:15
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La devise actuelle c'est tout est trop chère.Demain la bulle explose et l'immobilier sera moitié prix .Il faut attendre.Sauf que demain l'état aura tout pris en impôts.

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