Michelle Gilbert, Facebook : "L'ère de l'après-mobile a commencé"

Progression constante de l'audience, implication dans le développement économique des startups, intérêt pour les TPE et PME, avenir du réseau social... Entretien avec Michelle Gilbert, directrice de la communication de Facebook France.
Michelle Gilbert, directrice de la communication de Facebook France

Quels sont aujourd'hui les chiffres de Facebook en France ?

"Nous comptons désormais 28 millions d'utilisateurs actifs en France. 20 millions de personnes se connectent au moins une fois par jour à leur compte Facebook, dont 14 millions grâce à leur smartphone."

Si l'on en croit la dernière étude Ipsos Digital Affluents, Facebook n'est pas qu'un réseau d'adolescents comment certains peuvent encore le penser...

"Les gens ont souvent des a priori mais effectivement, avec 28 millions d'utilisateurs, nous touchons l'ensemble de la population. Facebook est le média qui touche le plus de CSP+ en France : sur les 7 millions de personnes aisées en France, 3,3 millions se rendent sur Facebook tous les mois, soit 47 % de toute la population aisée... ce qui en fait le média le plus populaire auprès des CSP+, devant les grands quotidiens et la presse spécialisée. C'est un public très connecté, notamment parce qu'il possède souvent plusieurs terminaux, et qui présente un reach (nombre de personnes touchées par le message d'une marque, NDLR) important."

Facebook mène au plan mondial une politique de rachats de startups très dynamique. Comment les identifiez-vous ?

"Nous participons aux forums, aux conventions, nous animons des événements... Les talents émergents se voient vite. Nous avons une équipe d'experts dédiée à cette question. Nous ne faisons d'ailleurs pas que racheter des startups. Facebook est également dans une logique d'accompagnement. Prenons l'exemple de Blablacar : son modèle de développement est quasi-exclusivement basé sur Facebook. Ou encore le développeur de jeux Pretty Simple, qui était une boîte parisienne de cinq ingénieurs et qui s'est imposée au Brésil. Nous leur donnons des outils, nous les accompagnons sans forcément les racheter, pour les aider à acquérir une stature internationale."

Les régions françaises vous intéressent-elles ?

"Nous voulons justement multiplier nos efforts en région, notamment auprès des PME et TPE. Je sors justement d'une rencontre en mairie de Bordeaux où nous avons travaillé sur des ateliers ponctuels que Facebook pourrait animer afin d'aider ces entreprises à se créer une présence sur notre réseau, comme nous le faisons déjà à Lille par exemple. En février dernier, nous avons initié une action baptisée « Les PME recrutent » avec la CGPME, destinée à mettre en lumière des offres d'emploi sur Facebook. Pôle Emploi vient de se joindre à nous et c'est une vraie reconnaissance. Pôle Emploi et Facebook, c'est un couple inattendu, non ?"

On voit que les métropoles françaises se sont engagées dans une rude compétition pour décrocher le label French Tech. Vu de la Silicon Valley, est-ce que tout cela à un sens ? Ce label peut-il accrocher le regard des gros acteurs mondiaux du numérique ?

"On ne peut que féliciter une initiative qui vise à soutenir le monde du numérique. Un label, c'est très bien, cela donne de la visibilité mais il faut surtout mettre en place des actions, et cela commence dès la formation. La France a beaucoup d'atouts, à commencer par des ingénieurs de très bon niveau et de nombreuses idées. L'incubation des startups fonctionne. Il faut maintenant les aider à franchir les étapes suivantes et leur donner des conditions de développement favorables. N'oublions pas de regarder ailleurs ce qui marche : en Israël, à Berlin, des écosystèmes sont nés et performent. Et par pitié, arrêtons d'essayer de trouver qui sera la prochaine Silicon Valley ! A chaque territoire d'inventer sa propre voie."

Un mot sur Oculus et son casque Rift, société que vous avez rachetée. Comment préparez-vous l'après-mobile et donc les interfaces immersives, la réalité
virtuelle ? Quelle place peut prendre Facebook dans cet univers ?

"L'ère de l'après-mobile a déjà débuté, effectivement. Oculus nous a semblé une bonne opportunité pour préparer l'avenir. Facebook a dû changer totalement sa stratégie avec l'avènement du téléphone mobile, donc nous préparons la prochaine phase sans négliger celle qui se déroule en ce moment-même. Il est encore difficile de dire comment Facebook s'insèrera dans ces nouveaux univers. Nous continuerons à développer des applications en fonction des usages. Chaque application a son usage, c'est notre philosophie et c'est par exemple pour cela que nous avons récemment sorti Messenger de Facebook. Les choses changent tellement vite. Que ferons-nous et que sera la technologie dans cinq ans ? J'aimerai bien le savoir..."

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