Mérignac : comment le “Phénix” Prodec va flamber au Canada

Société girondine spécialisée dans le traitement de pièces de petites ou grande dimension, la PME Prodec Métal a mis un pied dans le marché du luxe, et l’autre… au Canada, où une usine pourrait voir le jour bientôt. Il faut dire que l’Etat nord-américain sait parler aux entrepreneurs…
spécialisée dans le traitement de pièces de petite ou grande dimension, la PME Prodec Métal, a mis un pied dans le marché du luxe, et l’autre… au Canada

Du 25 juin 2011, date d'un incendie qui avait détruit en grande partie ses bureaux et ateliers alors situés à Canéjan (33), Geneviève Benezech, dirigeante de la société Prodec Métal (Canéjan - 33), spécialiste dans le traitement de surface pour l'aéronautique et l'orfèvrerie, a fait une opportunité. En profitant du ralentissement forcé d'activité pour former et faire monter en compétence ses cadres et salaries, remettre à plat l'organisation, le management, elle et son équipe, sans jamais stopper complètement l'activité ni perdre un seul client, ont planché sur l'avenir de l'activité, les pistes de croissance, identifié les faiblesses de la société et mis en avant ses forces pour explorer de nouvelles pistes de développement.
Une réflexion qui débouche aujourd'hui, alors que Prodec Métal est désormais installée dans une usine flambant neuve à Mérignac, sur des décisions stratégiques importantes.

Cap sur le luxe...

Persuadée que "l'industrie française va encore beaucoup souffrir dans les années qui viennent" mais que "le salut de la France passera encore et toujours par sa capacité à intervenir dans le domaine du luxe", Geneviève Benezech, sans abandonner les secteurs pour lesquels sa société travaille depuis ses débuts, comme l'industrie, l'aéronautique, la monnaie, veut faire de Prodec Métal un spécialiste du traitement de produits de luxe. "Nous devons aller au-delà de la galvano, notre activité première. Notre histoire c'est aussi celle des traitements de surfaces par dépôt de métaux précieux. Nous sommes légitimes dans notre proposition de service !" Tellement que Prodec Métal vient de décrocher un très beau contrat avec une grande société spécialisée dans la bijouterie de luxe.

...et sur le Canada.

Ne souhaitant plus cantonner l'activité de Prodec Métal à de la prestation de services, la dirigeante compte optimiser son nouvel outil industriel en proposant des solutions innovantes à ses clients. Une innovation qui s'est professionnalisée et qui passe, depuis janvier dernier, par... Montréal.

"Jusque-là, nous innovions en permanence, mais sans être structurés pour cela. Chacun d'entre nous apportait ses solutions à des problématiques données... Nous avons décidé de professionnaliser la chose pour être plus proactifs sur les marchés, notamment à l'export. A l'issue de quelques voyages au Canada, j'ai conclu un partenariat avec Polytechnique Canada et créé un centre de R&D qui nous offre de nouvelles opportunités en Amérique du Nord. Là-bas, les grands donneurs d'ordres se réunissent régulièrement pour faire part de leurs problématiques, de leurs enjeux et donc de leurs besoin et attentes. A nous d'y répondre, voire d'anticiper leurs besoins. Notre centre de R&D, qui profite des conseils d'un spécialiste de l'innovation, Olivier Laville, sert à cela. Il travaille sur deux secteurs porteurs pour nous : l'aéronautique civile et la métallisation des composites."

Un prêt... à taux zéro pour une usine à Montréal

Cette visibilité américaine porte ses fruits pour la société, qui réalise à ce jour 60 % de son CA à l'export. "Pour le moment, les contrats que nous remportons sont réalisés à Mérignac, mais à moyen terme, nous devrions créer une autre usine à Montréal cette fois."
Une unité de production qui pourrait voir le jour dans moins de 18 mois, délai court qui doit beaucoup à l'efficacité des collectivités montréalaises dans ce domaine.

"C'est incroyable, on nous a proposé, pour financer notre installation, plusieurs millions d'euros à taux zéro ! Là-bas, les fonds des retraites sont mobilisés sur la création d'entreprise. Ils parient juste sur notre réussite et nos créations d'emploi pour obtenir un retour sur investissement."

L'efficacité du service de développement économique canadien est, elle aussi, redoutable : alors qu'elle est en phase, certes très avancée, d'étude du projet, Geneviève Benezech sait exactement quels seront ses besoins financiers pour acquérir le terrain, construire le bâtiment et l'équiper... Du coup, elle se projette déjà.

"L'usine canadienne nécessitera, dans un premier temps, un dizaine de recrutements, puis, à moyen terme, une vingtaine de personnes. Je souhaite qu'elles soient toutes formées à Mérignac qui restera quoi qu'il arrive notre vaisseau amiral. Notre développement outre-Atlantique ne déshabillera pas Mérignac. Au contraire, il va renforcer le site."

En attendant, et grâce en partie à ses décisions de diversifications, tant sur le plan des activités que des implantations, Prodec Métal s'apprête, cette année, à tourner définitivement la page de l'avant incendie.

"Notre référence en matière de CA c'était 5 M€ juste avant l'incendie. Nous cherchions, depuis 2011, à faire mieux, je suis sûre que ce sera le cas en 2014."

Et apparemment, eu égard au carnet de commande actuel, ce sera même beaucoup mieux...
 
Le site

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 09/10/2014 à 17:56
Signaler
Au Canada, les gens cotisent dans des REER (régimes enregistrés d'épargne retraite) qui sont en fait des fonds communs de placement. Le gros avantage, c'est qu'en cas de perte, le gestionnaire dégage sa responsabilité en disant que c'est pas sa faute...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.