La Fédération des vignerons indépendants de Gironde a tenu son assemblée générale le 17 février au siège de la fédération régionale à Artigues-près-Bordeaux (Gironde). Regroupant des vignerons qui cultivent leur vignoble, vinifient leur vin puis les commercialisent eux-mêmes, cette fédération s'est forgée une image de marque forte ancrée dans les esprits grâce au très évocateur logo du vigneron stylisé portant son tonneau à l'épaule. Régis Falxa préside la Fédération des vignerons indépendants de la Gironde, qui compte 550 adhérents pour un total national de 7.000 entreprises.

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L'arrachage primé et définitif de la vigne, revendication portée par le mouvement des viticulteurs girondins Viti33 qui ont manifesté dans les rues de Bordeaux le 6 décembre dernier, accompagnés par de nombreuses organisations syndicales paysannes et des élus, n'est pas au centre des préoccupations des adhérents de la Fédération des vignerons indépendants.

Repartir à l'export

Si les viticulteurs en difficulté n'arrivent plus à boucler leurs fins de mois à cause de l'effondrement des cours en vrac voire aussi des ventes en bouteille, les vignerons indépendants de Gironde souffrent beaucoup moins et ne croient pas que tout espoir soit perdu.

« La diversification c'est important pour avoir un complément d'activité. Pour arracher la vigne il faut penser polyculture en diversification. Nous avons certainement des adhérents en difficulté mais le fait que l'on ait pris notre destin en main modifie la donne. Nous sommes moins exposés. Le Covid a mis en exergue les difficultés du métier, avec l'inflation et la déconsommation. Si on pouvait aller prospecter en Chine ce serait bien mais le pays s'est refermé. Il faut repartir en Amérique du Sud, il y a beaucoup de choses à faire là-bas, par exemple au Pérou. Il faut aller voir un peu partout. Parce que si l'étau se desserrait à l'export ça irait », déroule Régis Falxa, convaincu que, malgré l'importance des difficultés, le marché du vin pourrait encore se retourner dans le bon sens.

Régis Falxa n'est pas foncièrement opposé à la suspension par le CIVB de la cotation des vins de Bordeaux en vrac fin 2022 car il estime que « si c'est pour présenter des cours et saper le moral, ce n'est pas bon... ».

Le président girondin de la Fédération se félicite que l'assemblée générale ait permis de vérifier, dans le cadre « de l'enquête nationale des salons et de l'état d'esprit vigneron indépendant », que cette formule de commercialisation et de contact avec le public traverse le temps avec efficacité.

« L'enquête montre qu'il y a toujours un intérêt pour les salons des vignerons indépendants et que depuis 2022 c'est la reprise. Les gens viennent. Le prix moyen de la bouteille monte et à peu près 10 % des visiteurs intéressés achètent une trentaine de bouteille. Ces clients urbains sont des prescripteurs de nos appellations, pour eux les vignerons indépendants sont un gage d'authenticité », décrypte Régis Falxa.

Comme on le souligne en interne, le nombre des adhérents dans la Fédération des vignerons indépendants de Gironde a fortement augmenté en 2020, avec quarante-cinq nouvelles entrées, tandis que ces dernières étaient au nombre de douze en 2022.

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