Boissons bio : pourquoi Vitamont investit dans Manufacture Bordeaux

L’entreprise de jus lot-et-garonnaise Vitamont, filiale du groupe Léa Nature, devient l’actionnaire majoritaire de Manufacture Bordeaux qui développe des boissons pétillantes bio à partir de fruits et d’infusion de plantes sous la marque Unaju. Retour sur les raisons de ce rapprochement.
Unaju propose douze saveurs de boissons bio, dont yuzu-concombre, fraise-basilic, mandarine-romarin.
Unaju propose douze saveurs de boissons bio, dont yuzu-concombre, fraise-basilic, mandarine-romarin. (Crédits : Manufacture Bordeaux)

"C'est une association plus qu'un rachat !", insiste d'emblée Eric Bocquier, le directeur général de Vitamont qui compte 50 collaborateurs pour 27 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2021. Mais le fabricant de jus bio lot-et-garonnais, filiale du groupe Léa nature, a investi et détient bien désormais 60 % du capital de Manufacture Bordeaux. Cette entreprise développe et commercialise, sous la marque Unaju, une gamme de boissons finement pétillantes associant jus de fruits et infusions de plantes bio. "L'idée d'Unaju au départ était de proposer une alternative non sucrée et naturelle aux apéritifs sans alcools", explique François Delmas Saint Hilaire, co-fondateur de Manufacture Bordeaux créée à Bordeaux en 2015.

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Résultat, sept ans plus tard, Manufacture Bordeaux emploie cinq salariés et table sur 500.000 bouteilles vendues cette année à près de 900 clients professionnels : des magasins spécialisés bio, des cavistes, des épiceries fines, des primeurs et des cafés, hôtels et restaurants. "Nous sommes sur une croissance de 20 % depuis le début de l'année", annonce François Delmas Saint Hilaire qui vise un million d'euros de chiffre d'affaires en 2022. Mais si, jusqu'à présent, l'entreprise a fait ce qu'elle a pu avec ses moyens, travailler avec Vitamont va lui permettre de faire grandir sa marque Unaju, encore très ancrée dans le sud-ouest de la France.

Des synergies logistique et commerciale

En s'adossant à Vitamont, Manufacture Bordeaux va ainsi bénéficier de la force de frappe commerciale, logistique et financière de Vitamont. "Alors que nous sommes implantés dans de nombreuses chaines de distribution, nous présenterons leurs produits conjointement aux nôtres", confirme Eric Bocquier, avant de poursuivre :

"Mais cette alliance sera bénéfique dans les deux sens. Vitamont n'est pas très présente dans l'hôtellerie restauration en région. Ce n'était pas notre secteur de prédilection contrairement à Unaju qui a déjà fait un joli travail de ce côté là. J'insiste, c'est l'histoire d'une association, ce n'est pas je rachète et je sais tout. C'est le contraire."

"Brasser des savoir-faire"

Ce qui a séduit Vitamont, "c'est d'abord la personnalité des fondateurs qui se sont lancés dans un marché qui est loin d'être facile pour ceux qui innovent et, évidemment, les produits", confie Eric Bocquier.

"Vitamont est une PME qui aura 40 ans en 2025. Nous avons eu un développement important au cours des dix dernières années, porté par l'évolution du bio qui est devenu central en matière d'alimentation. En revanche, nous ne pouvons pas être présents sur tous les segments de marché. En nous associant à Manufacture Bordeaux, nous allons brasser des savoir-faire, créer de nouveaux produits, de nouvelles marques et pourquoi pas agréger plus tard d'autres sociétés, d'autres startups dans d'autres segments des boissons bio respectueuses de l'environnement pour avancer dans un club des producteurs de boissons bio. C'est l'ambition à moyen terme", confie Eric Bocquier,

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Manufacture Bordeaux a d'ores et déjà quelques projets dans les cartons dans la catégorie boissons alternatives naturelles. "Des projets sur 12-18 mois pour les plus avancés", précise Eric Bocquier. Mais personne n'en dira davantage, si ce n'est qu'il s'agira de boissons innovantes.

"Nous avons la particularité d'agir dans des marchés sélectifs. Pour attirer de nouveaux clients, les magasins bio doivent produire un taux d'innovation important, et dans le contexte, la distribution va être de plus en plus exigeante sur l'intérêt du produit. Il s'agit donc à notre niveau, d'être malin, d'avoir les bonnes propositions, et d'être capable de les porter rapidement auprès des clients. La greffe ne prend pas toujours. Mais de temps en temps il y a de belles aventures, comme Unaju", déroule Eric Bocquier.

Etre plus fort à plusieurs

Cette association pourrait également présenter un avantage qui n'avait pas été anticipé : "Alors que tout augmente, les coûts industriels, les emballages, peut être qu'en nous associant, nous accèderons à un petit peu plus de retenue de la part des fournisseurs dans la mesure où nous représenterons une puissance d'achat supérieure", avance Eric Bocquier.

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