Du melon, des prunes, des kiwis, des fruits rouges, des pommes, des aromates, de la salade, des pommes de terre, des haricots verts ou encore des champignons, du chou, des aubergines et des asperges. Six organisations de producteurs de Nouvelle-Aquitaine, qui représentent 700 producteurs viennent de lancer Coo'Alliance : un nouvel acteur de l'approvisionnement en fruits et légumes frais pour la restauration collective de Nouvell-Aquitaine.
"L'idée de départ, c'est le regret de ne pas ou peu voir de pommes du Limousin dans les repas de nos cantines, et c'est un sentiment commun aux coopératives de fruits et légumes de Nouvelle-Aquitaine. La difficulté que nous avons au niveau de Cooplim, c'est que nous sommes mono-produits, donc nous ne pouvons pas répondre aux marchés de la restauration collective. Nous pouvons passer par des grossistes mais ils nous rétorquent très souvent que nous sommes trop chers, car sous signe de qualité... Donc on nous boude !
Dans le contexte de la loi Egalim de 2018 qui impose au moins 50 % de produits de qualité et durables, dont au moins 20 % de produits biologiques, au 1er janvier 2022, nous nous sommes dit, entre coopératives, que c'était peut-être le moment", d'avancer sur ces questions, explique à La Tribune Françoise Besse présidente de Coo'Alliance, présidente de Cooplim en Corrèze et arboricultrice.
S'appuyer sur une plateforme existante
Six coopératives (Cooplim, Scaap Kiwifruits, Sica Maraîchère Bordelaise /SMB-FL, Socave, Vallée du Lot / Marmandise, Rougeline) ont ainsi décidé de s'associer en s'appuyant sur la plateforme logistique déjà existante de la Sica Maraichère Bordelaise à Eysines, dans la métropole bordelaise, ce qui permet dans un premier temps de limiter les coûts. "Quand nous aurons plusieurs tonnes de produits à livrer par semaine sur la métropole bordelaise, nous les transporterons jusqu'à la Sica Maraichère Bordelaise qui fera ensuite la distribution. Les six coopératives fonctionneront de cette manière", détaille Françoise Besse. En attendant, un commercial qui aura pour mission de répondre aux appels d'offres va être recruté.
Coo'Alliance, qui sert d'ores et déjà 16 lycées livrés depuis septembre, se limite pour le moment à la métropole bordelaise. "On commence petité, mais l'idée sera ensuite de reproduire le modèle sur d'autres territoires de la région si cela fonctionne bien, éet même, pourquoi pas, d'ouvrir la structure à d'autres coopératives", explique Françoise Besse qui a tout à y gagner : "La restauration collective qui est très importante représente zéro pour nous", confie-t-elle.
Convaincre les acheteurs de payer plus
Pas question pour autant de brader les produits. "L'enjeu, c'est de convaincre les acheteurs de mettre un petit peu plus cher pour avoir ces produits-là, mais on ne peut pas dire qu'il faut du beau et du bon et les refuser parce qu'ils sont trop chers. Notre objectif c'est de rémunérer le producteur au moins de façon à ce que ce soit encore intéressant d'être agriculteur. Il ne s'agit pas de le sur-rémunérer !", insiste Françoise Besse.
Les six coopératives réunies représentent 75.000 tonnes de fruits et légumes produites par an, dont 25.000 tonnes de produits qualitatifs. Parmi eux : l'AOP pomme du Limousin, le Label Rouge kiwi de l'Adour, le Label Rouge Prune Reine-Claude, la fraise IGP du Périgord & la fraise Label Rouge.
"Qu'on puisse retrouver nos produits sur nos territoires dans les cantines de la restauration collective, il me semble que c'est au minimum ce qu'on devrait faire depuis des années. Ce n'est pas le cas", conclut Françoise Besse.
Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !