C'est à l'occasion de ses premiers vœux, mardi 19 janvier, que Luc Servant le nouveau président de la Chambre d'agriculture de Nouvelle-Aquitaine, a présenté ses priorités pour la filière en 2021. "En 2020, l'agriculture a été marquée par une évolution des modes de consommation induite par la crise sanitaire, avec des consommateurs qui se tournent fortement vers la production locale. Je crois que c'est une force sur laquelle il faudra capitaliser dans les années à venir", a-t-il indiqué
Une mauvaise année pour les récoltes
De quoi redonner espoir à la filière, qui a connu en 2020 de mauvaises récoltes en raison des aléas climatiques, et a vu ses ventes impactées par les divers confinements et restrictions sanitaires. La production de pommes, ou encore de céréales et oléo protéagineux, enregistre ainsi les volumes les plus faibles en dix ans.
Du côté des ventes, la mise à l'arrêt de la restauration hors domicile a notamment pénalisé la demande en viande : alors que les morceaux à cuisiner ont eu plus de mal à trouver preneur, le haché consommé à domicile a connu une augmentation des ventes de 65 % lors du confinement printanier. Les difficultés des éleveurs ont également été aggravées par la résurgence de la grippe aviaire dans le Sud-Ouest, en particulier dans le département des Landes.
Miser sur les circuits-courts
Le monde agricole entend donc miser sur les changements de comportement des consommateurs pour rebondir. Une demande qui devrait être renforcée par la loi Egalim du 30 octobre 2018 qui fixe des exigences aux restaurateurs et aux cantines en matière d'approvisionnement en produits locaux et bio à partir de 2022. Pour Luc Servant, l'enjeu portera notamment sur les prix : "nous devons pouvoir répondre à tous les marchés et pas seulement monter en gamme", a-t-il indiqué, ajoutant que producteurs auront besoin d'être accompagnés dans la transformation et la vente directe. C'est précisément l'un des objectifs du pacte alimentaire régional signé il y a quelques jours.
La transition écologique : grand chantier de 2021 ?
Après une mauvaise année pour les récoltes se pose la question de la gestion des aléas climatiques : dans le cadre du plan de relance, des aides à la mise en place de systèmes d'irrigation en cas de sécheresse, de protections antigel et anti grêle devraient ainsi être déployées.
En ce qui concerne la réduction de l'utilisation des produits phytosanitaires, Luc Servant défend qu'il faut "accompagner la prise de risque des agriculteurs" en leur offrant "un réel intérêt" financier à ces changements de pratiques et non en compensant simplement les pertes. L'agriculture pourrait également jouer un rôle afin de limiter les émissions de gaz à effet de serre et de carbone, en les stockant dans les sols et végétaux. De quoi, selon le président de la chambre d'agriculture régionale, renouer le lien entre citoyens et producteurs après "quelques années d'agribashing".
Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !