
"Nous devions faire construire une usine mais cela aurait pris 18 mois donc, pour faire face à l'urgence, nous avons installé notre unité de production dans des locaux existants explique-t-il. L'investissement s'élève à 500.000 euros sur trois ans avec éventuellement une option d'achat. La phase d'industrialisation pourra démarrer avec une capacité de production qui sera multipliée par douze, soit un million de litres produits par an au départ et un objectif de 3 à 4 millions par la suite."
1,5 million d'euros levés cet été
Une dizaine de recrutements d'ingénieurs agronomes et de docteurs en biologie sont également programmés, en 2021, pour atteindre 25 salariés contre 15 actuellement (six embauches depuis mai) puis un effectif de 35 collaborateurs en 2023. "On ne peut plus se contenter d'innover, on veut devenir un industriel, créer des emplois sur ce territoire et grâce au plan de relance, nous allons gagner trois ans assure-t-il. L'agriculture aura aussi besoin de sécuriser ses intrants, nous devons sécuriser nos premières matières en conservant notre souveraineté nationale, c'est pourquoi nous avançons nos investissements pour aller chercher des marchés."
Un laboratoire d'Axioma pour développer ses biostimulants (crédits : Axioma).
Après une première levée de fonds de 500.000 euros en 2017, le second tour de table de 1,5 million d'euros a été bouclé cet été et divisé par deux suite à aux bons résultats commerciaux. Axioma avait obtenu, en octobre 2019, des autorisations de mise sur le marché en France pour quatre de ces biostimulants à base de plantes à savoir, "Activ'nutrition" pour les prairies et "Rézist 30" pour les céréales, la vigne et le maraîchage. Composés de plantes, ces actifs naturels offrent une alternative intéressante aux agriculteurs qui veulent passer à une culture raisonnée voire biologique. "Nous avions prévu de lever trois millions d'euros à l'été 2019 mais, entre temps, nous avons commercialisé nos produits grâce aux autorisations de mise sur le marché et enregistré du chiffre d'affaires, nos besoins de trésorerie étaient donc plus limités." Via la plateforme de financement participatif Sowefund, 850.000 euros ont notamment été collectés, l'autre moitié étant apportée par des partenaires bancaires.
Une technologie sans équivalent
Longues et coûteuses à décrocher, ces autorisations ont donc fait décoller ses ventes cette année et marqué un virage après des années de R&D pour la TPE créée en 2012. "Nous avons investi trois millions et attendus cinq ans précise-t-il, ces autorisations sont dédiées à des grands groupes qui ont le temps et les moyens. Nous avons développé une technologie unique en Europe. Axioma est donc la seule entreprise homologuée à vendre ses produits sur un marché des bio-solutions en plein boom." Ses biostimulants accompagnent les cultures en les aidant à résister au stress climatique et en les protégeant des champignons et agresseurs.
Une cinquième autorisation est attendue au premier semestre 2021 pour le maïs. Cette technologie de rupture arrive à point nommé puisque de plus en plus de produits chimiques ne peuvent plus être utilisés. Les agriculteurs sont donc contraints de faire évoluer leur modèle s'ils veulent maintenir leurs rendements. Mais la méfiance est souvent de mise face à l'arrivée de nouveaux produits. Pour gagner leur confiance, Axioma a renoncé à la vente directe préférant trouver des relais locaux auprès des coopératives. "Les agriculteurs ont souvent été déçus par des produits qui étaient de la poudre de perlimpinpin, constate le dirigeant. Les coopératives testent et prescrivent nos produits après formation par nos ingénieurs agronomes."
Des partenariats avec des fabricants d'engrais
Avec 450.000 agriculteurs en France, le potentiel de développement est important. D'autant que l'heure de la transition écologique se rapproche face aux enjeux de développement durable et à la pression sociétale pour une agriculture plus vertueuse. Un message entendu par les plus importants acteurs mondiaux du secteur, les fabricants d'engrais, avec lesquels des partenariats industriels sont en cours. Ces derniers souhaitent intégrer dans leurs produits les actifs d'Axioma.
En outre, la TPE a été retenue en février dans le cadre du concours d'innovation I-NOV pour son projet Forti'Vign. Le but : étudier comment la vigne se défend contre les stress dus au dérèglement climatique (gel, sécheresse, fortes chaleurs), une action financée à hauteur de 1,1 million d'euros. Cette année, le dirigeant mise sur un chiffre d'affaires de 600.000 à 700.000 €euros et 1,5 million d'euros en 2021, son seuil de rentabilité.
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