Maïsadour va vendre en direct au consommateur

Maïsadour lance une nouvelle marque de magasins de vente au détail. Président de ce groupe coopératif, mais aussi de Coop de France, Michel Prugue souhaite que l’interprofession du foie gras puisse, comme le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux, réguler la production.
Michel Prugue, président de Maïsadour et de Coop de France

Le groupe coopératif agricole et agroalimentaire Maïsadour, à Haut-Mauco (Landes), a présenté ce lundi matin, en marge de la Foire internationale de Bordeaux à laquelle il participe, sa feuille de route jusqu'à 2026. Cette dernière est en particulier marquée par la création d'une nouvelle enseigne de vente au détail baptisée "En direct de nos producteurs", dont le prototype devait être inauguré à la Foire internationale de Bordeaux ce lundi par Alain Rousset, président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine. Objectif pour le groupe coopératif : ouvrir un canal de vente en direct du producteur au consommateur.

"Avec ce projet il s'agit de proposer aux clients une expertise dans la consommation de proximité. Faute de pouvoir aller chez le producteur, ils pourront trouver ses produits dans notre enseigne ce qui leur permettra de suivre le circuit le plus court. D'ici trois ans nous comptons déployer dix à quinze de ces magasins, dans des zones aussi bien rurales qu'urbaines" éclaire Michel Prugue, venu en compagnie de son directeur général, Philippe Carré.

L'activité reste bien orientée

Le groupe coopératif landais a une longue expérience de la vente au détail puisque c'est en 1973 qu'il a créé les Jardineries Maïsadour. Désormais au nombre de 37, ces points de vente ont rejoint depuis 2016 la franchise nationale Gamm Vert (1.000 magasins), enseigne du groupe InVivo en négociation pour le rachat de Jardiland. Les magasins Gamm Vert de Maïsadour sont répartis dans les Landes, en Gironde, Gers, Pyrénées-Atlantiques et Haute-Garonne. Le groupe landais est un acteur économique régional de premier plan et emploie 5.543 salariés. Maïsadour s'appuie sur quatre pôles d'activité : agricole (675 M€ de CA - 2.290 salariés), gastronomie (414 M€ - 2.005 salariés), volailles (196 M€-794 salariés), jardineries-motoculture (50 M€ - 305 salariés) et revendique trois positions de leader.

Le groupe landais se situe ainsi comme le premier collecteur européen de maïs spéciaux (développés sous forme de semences pour l'industrie, avec en particulier les maïs blancs, rouges ou vitreux), le leader du foie gras français et le premier groupe volailler du Sud-Ouest. "Nous bouclons notre exercice en juin aussi je ne peux pas encore vous donner les résultats 2018, mais nous poursuivons sur notre lancée positive. Malgré les deux crises d'influenza aviaire, qui ont frappé la filière volaille et canard gras, Maïsadour continue à progresser en termes d'excédent brut d'exploitation et de résultat net", indique Philippe Carré.

11 M€ investis au total pour la biosécurité

En juin 2017, Maïsadour affichait un bénéfice net consolidé de 4,8 M€ malgré une baisse du chiffre d'affaires de -8,8 %, à 1,3 Md€, avec un excédent brut d'exploitation en hausse de +10 %, à 39,3 M€. Les deux crises de grippe aviaire ont entrainé la mise en place de mesures de biosécurité qui se sont soldé par un investissement de 3 M€ de la part du groupe.

"A cela il faut rajouter les investissements consentis par les éleveurs, les transporteurs, les abattoirs, qui représentent un total cumulé de 8 M€, complète Michel Prugue. Nous sommes désormais capables, poursuit-il, de savoir dans quel état se trouvent les animaux avant d'être déplacés ainsi que le statut sanitaire d'une zone, ce qui est très important. Dès qu'il y a la moindre suspicion nous bloquons tout déplacement."

Malgré la chute de 40 % de la production de canards gras à l'issue de la deuxième crise aviaire, la profession fait aujourd'hui face à un véritable retour de flammes.

Créer le CIVB du foie gras

"Avant la deuxième crise aviaire on comptait à peu près 37 millions de canards élevés en France. Chiffre que l'épidémie a réduit de 40 %. Et bien aujourd'hui nous sommes déjà remontés à 31 millions de canards, essentiellement à cause du boom de la production dans le Sud-Ouest", souligne Philippe Carré, qui appelle, avec Michel Prugue, les producteurs de la région à se montrer raisonnables. Dans deux jours Michel Prugue doit rencontrer le ministre de l'Agriculture auquel il va proposer de doter la filière foie gras d'un statut d'association d'organisation de producteurs (AOP) pour pouvoir mieux réguler la production et la commercialisation de foie gras dans le Sud-Ouest, un peu à la façon du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB).

Le président de Maïsadour est également revenu sur le déploiement d'ici 2020 de 13.000 m2 de panneaux photovoltaïques au siège social de Haut-Mauco par la société Valénergies, tout en rappelant la mise en service d'une centrale de cogénération au bois chez Delpeyrat, avec une économie d'énergie de 14 % à la clé. Les deux crises aviaires et l'impact des difficultés climatiques ont poussé Maïsadour à remettre à plus tard son alliance avec le groupe coopératif lot-et-garonnais Terres du Sud.

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Commentaire 1
à écrit le 14/05/2018 à 19:44
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Et le bio vous vous y mettez quand sérieusement svp ? Et pas du bio importé de Pologne dans lequel on tamponne tout et n'importe quoi bio. Vous vous rendez compte qu'il y a plus de demande que d'offre dans ce domaine ? Quel secteur économique peu...

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