Crise aviaire : Euralis remonte la pente

Le groupe palois Euralis n’a pas échappé à l’onde de choc des deux crises aviaires mais remonte la pente en 2017, tandis que la production régionale est proche de l'effondrement.
Le siège d'Euralis à Pau.

Le groupe coopératif Euralis, à Pau, présidé par Christian Pèes, vient lui aussi de communiquer ses chiffres clés au titre de l'exercice 2016-2017. Comme Maïsadour, à Haut-Mauco (Landes), la seconde crise de grippe aviaire n'a pas épargné le groupe palois, lui aussi très impliqué dans la filière des palmipèdes à foie gras. C'est ainsi que son chiffre d'affaires a reculé de 22 M€ pour s'établir à 1,4 Md€, avec 4.740 salariés. Un choc plutôt bien amorti d'autant que son bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement (Ebitda en anglais), proche de l'excédent brut d'exploitation, est remonté de +1 M€ au cours de l'exercice 2016-2017, à 48 M€. Mouvement positif qui entraine à la hausse le résultat d'exploitation, qui passe à 26 M€ (contre 20 M€ à l'exercice précédent) et refait passer au vert le résultat net d'Euralis, à +1,7 M€ (contre -6 M€ en 2016).

"Face à deux crises successives, qui représentent une perte de chiffre d'affaires total de 44 M€ pour Euralis (22 M€ en 2017, 22 M€ en 2016), le groupe coopératif met en place un haut standard de sécurité sanitaire à tous les niveaux de la production de canards. En suivant les règles édictées par l'Etat, nous avons renforcé nos critères et nos exigences sanitaires auprès de nos partenaires accouveurs et transporteurs" observe notamment la direction du groupe, qui fait ensuite un point chiffré sur les efforts consentis et l'impact régional de la crise.

Une production régionale à -45 %

"L'investissement global pour ce renforcement des mesures de biosécurité s'élève cette année à 9,5 M€. Le groupe coopératif a investi 4,5 M€ dans le soutien aux producteurs dans la mise en place des mesures de biosécurité. Cette année une trentaine d'éleveurs et de gaveurs coopérateurs vont réaliser 5 M€ d'investissements" complète la direction d'Euralis.

Plus globalement, et comme l'avait annoncé en début d'année le président de la Chambre régionale d'agriculture de Nouvelle-Aquitaine, Dominique Graciet, le Sud-Ouest a payé un lourd tribut aux deux crises aviaires, jouant peut-être un rôle de bouclier pour les autres régions productrices.

Lire aussi : Crise aviaire : les éleveurs du Sud-Ouest sacrifiés pour protéger ceux de l'Ouest ?

Concentrée dans les départements des Landes et de Dordogne, puis le Gers et les Pyrénées-Atlantiques, la production de canards du Sud-Ouest a chuté de 45 % entre 2015 et 2017, reculant de 3,3 millions à 1,8 million de têtes, tandis qu'elle ne baissait que de 15 % en Pays-de-la-Loire et Bretagne, passant de 4,5 millions à 4 millions de têtes. Après trois ans d'affaiblissement des agriculteurs (Euralis en fédère 12.000), Christian Pèes annonce une impulsion pour créer de nouveaux débouchés. "Cette année nous investissons dans Sojalim, une filière de soja non-OGM intégralement produit dans le Sud-Ouest pour l'alimentation animale" indique notamment le président. Une façon d'en finir avec l'importation de tourteaux de soja OGM ?

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