Vin de Bordeaux le CIVB espère renouer avec les volumes

Allan Sichel a tenu ce mardi sa première conférence de presse officielle en tant que président du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux. Il entend renouer avec des volumes plus importants afin d'intensifier la commercialisation.
Allan Sichel, président du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux
Allan Sichel, président du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (Crédits : LTB / Mikaël Lozano)

La feuille de route d'Allan Sichel était déjà connue. Lors de son élection à la présidence du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB), il avait déjà listé les sujets auquel il compte s'attaquer. Le premier concerne les enjeux environnementaux. Régulièrement ciblée pour l'utilisation des traitements phytosanitaires de la vigne, la filière bordelaise prend souvent cher. Allan Sichel rappelle que "45 % du vignoble bordelais est déjà certifié par une démarche environnementale - viticulture biologique, biodynamique, intégrée et raisonnée. Notre objectif, certainement réalisable, est d'engager la totalité du vignoble pour que ce soit 100 % des surfaces qui fassent l'objet de ces démarches."

Le président du CIVB, appuyé par le vice-président Bernard Farges, ne prévoit aucune contre-attaque médiatique d'ampleur. Il préfère miser sur la mise en valeur des mesures concrètes prises, comme les chartes de bon voisinage passées entre les viticulteurs et les riverains ou le Système de management environnemental mis en place en 2010, tout en poursuivant l'évangélisation des producteurs.

Les volumes de retour

Allan Sichel a également inventorié quelques nouvelles plutôt réjouissantes pour la filière. En premier lieu, un millésime 2016 "très prometteur" qui devrait conjuguer qualité et volumes. C'est un sujet de taille, après trois années de récoltes maigrichonnes. "La commercialisation de nos vins doit s'intensifier", souligne le président du CIVB, qui fixe l'objectif à 5,5 Mhl. Le challenge sera d'augmenter les volumes, ce que permettra le millésime 2016, sans sacrifier les prix. Allan Sichel n'exclut pas de voir le prix du tonneau baisser de 1.300 € actuellement à 1.200 €, mais pas en-dessous. Il note "l'intérêt toujours aussi vif de la Chine pour les vins de Bordeaux" avec + 22 % en volume sur 12 mois, arrêté à fin 2016, ainsi qu'une stabilisation des exportations vers les Etats-Unis et le Japon. Mais il met en exergue également "des parts de marché à reconquérir sur nos principaux marchés européens" et la situation de la France. Les ventes de Bordeaux en grandes et moyennes surfaces reculent de 3 % (contre - 2 % pour la moyenne des AOC françaises) mais en y regardant plus près, la tranche des vins de 4 à 6 € progresse de 2 % et celle de 6 à 15 € de 4 %. En revanche, la tranche de 3 à 4 € dégringole de de 11 %. Des chiffres cohérents avec le plan stratégique "Bordeaux demain" qui pousse le cœur de gamme.

Le dossier des cépages résistants avance

L'autre sujet d'actualité est l'inscription au catalogue français de cépages résistants aux maladies et déjà utilisés en Italie ou en Allemagne. Déplorant que l'administration française pousse à faire de nouvelles expérimentations très lourdes sur des cépages déjà inscrits dans les catalogues italien ou allemand, le président du CIVB note cependant que sur 25 propositions d'inscription de ces cépages au catalogue, 4 viennent de bénéficier d'un avis favorable. Ces 4 dossiers sont portés par la filière bordelaise. Allan Sichel espère ainsi "des autorisations dans les mois à venir". Rappelons que les viticulteurs ne peuvent avoir recours à ces cépages résistants hybrides sous peine de ne plus s'inscrire dans le cahier des charges des appellations d'origine contrôlée.

La filière bordelaise en chiffres

  • 1er employeur de Gironde avec 55.000 emplois directs et indirects (1 salarié girondin sur 10)
  • 6.600 viticulteurs
  • 65 appellations d'origine controlée (AOC)
  • 36 caves coopératives
  • 30 maisons de négoce
  • 112.200 hectares de vignes
  • 5,3 Mhl récoltés en 2015 soit 706 millions de bouteilles
  • 4,8 millions d'hectolitres, soit 640 millions de bouteilles, vendues en 2015 pour un chiffre d'affaires de 3,8 Md€

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