Contrefaçons : dans deux mois, Bordeaux ne "trinquera" plus en Chine

A l’occasion de la visite officielle en France entamée hier par Li Keqiang, Premier ministre de la République populaire de Chine, les autorités chinoises ont annoncé la reconnaissance de l’indication géographique des vins de “Bordeaux”. La fin des contrefaçons ?
Le ciel se dégage sur le front des contrefaçons et pour le commerce des Bordeaux en Chine.

Elle faisait l'objet d'une discussion de longue haleine. En vérité, c'est en 2011 qu'ont commencé les discussions entre la France et les autorités chinoises pour la reconnaissance, par ces dernières, de l'indication géographique protégée "Bordeaux".

Mais une bonne nouvelle ne venant pas seule, hier, à l'occasion de la visite officielle du Premier ministre chinois Li Keqiang, le ministre de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt, Stéphane Le Foll, ainsi que le secrétaire d'Etat chargé du Commerce extérieur, le Lot-et-Garonnais Matthias Fekl, ont annoncé que c'est en fait l'ensemble des 45 appellations bordelaises de vins tranquilles rattachées à l'appellation Bordeaux qui devraient faire l'objet de la reconnaissance géographique. Les décrets chinois ont été publiés, ce qui devrait aboutir, sous deux mois, à leur protection effective sur le territoire de l'Empire du Milieu.

Pour Stéphane Le Foll et Matthias Fekl, il s'agit là "d'une avancée historique pour la protection des appellations bordelaises en Chine".

Pour Bernard Farges, président du Conseil Interprofessionnel du vin de Bordeaux (Civb), c'est également une avancée importante.

"Nous, Civb, avons beaucoup œuvré, avec l'Inao, les personnels de l'Ambassade de France pour faire comprendre l'importance de la reconnaissance de nos IGP. D'autres avaient de l'avance sur nous, je pense au Cognac, au Champagne et même aux vins de la Nappa Valley, mais nous sommes en train de rattraper le retard. Cette reconnaissance est le premier maillon, le plus important, d'une chaîne qui va nous permettre de faire du bon business, du business sain en Chine où les consommateurs, qui sont eux aussi victimes des contrefaçons, ont besoin d'être rassurés. Pour autant, sur le plan de la contrefaçon le combat n'est pas terminé. La lutte contre la contrefaçon nécessite d'autres maillons supplémentaires : les contrôles réguliers des autorités chinoises et aussi, il ne fait pas l'oublier, l'enregistrement de nos acteurs bordelais auprès de l'Inpi Chinois ! Commercialement il ne faut pas négliger le fait qu'à l'export, la Chine est le premier partenaire des Bordeaux; cette reconnaissance, qui je l'espère sera suivie dans deux mois des 45 autres appellations bordelaises, va nous permettre de commercer de manière plus sereine en Chine.


Au delà de la problématique bordelaise, une discussion plus globale a d'ailleurs été engagée avec la Chine dans le cadre de la conférence de Lisbonne où des discussions sont en cours afin d'aboutir à la reconnaissance mutuelle entre l'Union européenne et la Chine d'une centaine d'indications géographiques des deux pays.
En attendant, la visite du Premier ministre chinois, qui passe par Toulouse demain 2 juillet et Marseille ce 1er juillet, devrait être rythmée par la signature de pas moins de 53 accords étatiques entre la Chine et la France.

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