Yooji s'ouvre les portes de la grande distribution et lève des fonds

La jeune marque de nourriture infantile Yooji, installée à Bordeaux et Agen, est en train de décoller après des mois d'évangélisation auprès des acteurs de la grande distribution. Ses aliments surgelés et bio seront disponibles dans plus de 200 points de vente et de retrait en France d'ici quelques semaines. La phase d'accélération commence et une seconde levée de fonds est en cours pour débloquer le verrou industriel qui freine encore l'entreprise.
Frédéric Ventre dirige la startup Yooji, spécialisée dans les aliments infantiles surgelés bio et sans gluten

La belle histoire de Yooji se poursuit. La startup fondée par Frédéric Ventre produit des purées de légumes pour bébé présentées sous forme de petites portions surgelées, facilement dosables, en poches souples refermables. Progressivement, la gamme, revue récemment, s'est étoffée avec la déclinaison du même concept innovant pour les protéines. Concept qui commence à séduire la grande distribution :

"Nous avons décroché le référencement dans toutes les enseignes de Système U, énumère Frédéric Ventre. Nous serons fin mai dans 35 Auchan, dans 25 à 30 hypermarchés Carrefour, et sommes déjà présents sur tous les Chronodrive. D'ici quelques semaines, nos produits seront donc disponibles dans 200 points de vente et de retrait en France. Toupargel nous ouvre également son catalogue, nous donnant la possibilité d'être bientôt livrés chaque mois dans 35.000 villes."

Un gros coup d'éclairage sera également apporté par l'enseigne U, qui récompensera un prix gagné par Yooji se traduisant par la présence de ses produits dans 1.000 magasins pendant quelques jours en juin.

Une place au milieu des géants

Ce développement est le fruit d'un long travail mené par une jeune marque cherchant à se faire un nom au milieu des géants tels que Nestlé, qui s'accaparent l'essentiel du marché de l'alimentation infantile. Positionnées en termes de tarifs sur le segment milieu - haut de gamme, les purées 100 % naturelles de Yooji ont des atours à faire valoir et leur packaging est malin. Restait encore à séduire les gros distributeurs.

"Il y a deux grandes étapes, analyse Frédéric Ventre. Les acteurs de la grande distribution observent d'abord. Et plus ils sont gros, et plus ils observent longtemps. Certaines enseignes sont plus faciles à aborder que d'autres : Leclerc est un groupement d'entrepreneurs qui ont de la latitude, alors que Carrefour par exemple est un réseau qui compte beaucoup de procédures. Mais quand ils ouvrent leurs portes à vos produits, ils l'ouvrent en grand ! La distribution est marquée par un instinct grégaire : les premiers entraînent les autres qui ont peur de voir leur clientèle partir vers un magasin mieux achalandé."

Parallèlement à ces relations commerciales, Yooji a intensifié sa communication fin 2014 auprès de la presse, de la communauté des blogueuses... Ses produits seront ainsi testés dans l'émission de France 5 "Les Maternelles", qui fait figure de référence, lors d'une diffusion programmée fin avril.

Yooji purées

La gamme va s'étendre, notamment du côté des protéines : bœuf, nouveaux poissons... (crédit photo Yooji)

Levée de fonds en cours

Reste que si la croissance se maintient, l'outil industriel installé à l'Agropole d'Agen-Estillac touche du doigt ses limites. Frédéric Ventre aimerait quitter les 220 m2 actuellement utilisés pour récupérer l'ancienne usine Boncolac toute proche.

"1.800 m2 nous attendent, explique le dirigeant. C'est pourquoi nous travaillons sur une 2e levée de fonds que nous voulons boucler d'ici l'été, après celle d'1,5 M€ réussie en mars 2014. Elle sera cette fois de 2,5 M€. Les fonds réagissent plutôt très bien et nous comptons plusieurs interlocuteurs autour de la table. Cette opération doit nous donner de nouveaux moyens pour convaincre les banques, le Conseil régional d'Aquitaine, Bpifrance de nous donner le "go" aux études de rénovation de l'ex-usine Boncolac puis à sa rénovation pour la création d'un site opérationnel début 2016. Il nous faudra également investir 2 M€ dans l'équipement pour soutenir notre croissance."

Dans l'immédiat, Yooji a fait passer ses équipes de production en 3/8 pour absorber la charge de travail. L'entreprise emploie 25 personnes plus une douzaine d'intérimaires. Une moitié de l'équipe est localisée à l'Agropole, dont les 3 personnes en charge de la R&D, l'autre étant installée dans la pépinière de Darwin à Bordeaux, ou sur la route pour 7 commerciaux.

Une vitrine connectée en projet

En lice dans le cadre de l'appel à projets Fodali consacré à l'innovation en distribution alimentaire, Yooji travaille également sur un projet qui lui tient à cœur. En l'occurrence, sur un secteur où on ne l'attendait pas : les objets connectés. La startup s'est associée à Dreamtronic, spécialiste de la technologie de l'image et des surfaces de projection transparentes, pour mettre un point une vitrine réfrigérée connectée et tactile. Yooji a déjà ses propres vitrines en magasin, ce qui la différence des autres marques au rayon nourriture infantile. Cette couche de technologie supplémentaire permettra de livrer des informations à la demande au consommateur, mais aussi au responsable du rayon (température de la vitrine, niveau des stocks, etc.).

"Nous présenterons une maquette à Fodali mais toutes les briques technologies existent déjà, précise Frédéric Ventre. Si une enseigne volontaire s'associe à notre projet, son déploiement peut aller très vite."

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