En forte croissance, Belco déménage avec 6.000 tonnes de café

Leader national du café vert, Belco Courtage et négoce va investir 3 M€ dans son déménagement tout en restant à Mérignac (33). Chiffre d'affaires et effectif sont en forte croissance.
Les équipes de Belco (plus de 350 références) torréfient et dégustent tous les cafés verts que distribue l'entreprise.

"Nous y pensons depuis six mois et je devrais avoir la réponse d'ici demain ou après-demain. Belco reste à Mérignac mais s'installe sur une surface deux fois plus grande, soit 2.000 m2 d'entrepôt et 600 m2 de bureaux." précise Alexandre Bellangé, directeur général de Belco.

Il faut dire qu'en deux ans l'effectif de la PME a doublé pour atteindre la vingtaine de salariés, tandis que le chiffre d'affaires, qui était de 12,2 M€ en 2010, devrait atteindre 25 M€ en 2014.

Belco, qui s'approvisionne notamment auprès de coopératives de producteurs "dans toute la ceinture équatoriale", a développé son approche artisanale, axée sur les terroirs, au-delà de l'Hexagone et vend depuis deux ans ses cafés verts dans 16 pays européens. La PME girondine devrait ainsi commercialiser 6.000 tonnes de café vert en 2014, auprès de 850 torréfacteurs, dont 650 en France.

De la plantation à la parcelle

"Tout notre travail est dédié à la hausse des ventes des torréfacteurs, qui sont nos clients. A l'export, nous identifions d'abord les leaders d'opinion, ceux qui comptent dans le métier, puis grâce à eux nous organisons une série de réunions sur place. La semaine dernière nous étions en Grèce où nous avons organisé pendant deux jours des séances de dégustation et de présentation de Belco", résume Alexandre Bellangé

Ce dernier prévoit de réaliser cette année 10 % du chiffre d'affaires à l'export. Il souligne qu'au premier contact avec un client potentiel, il suit toujours une démarche éducative pour expliquer la stratégie café de Belco.

"Nous travaillons par thème, par région, avec une approche des différentes variétés botaniques, des sols, etc. L'idée c'est de faire du sur-mesure et de permettre au torréfacteur de se différencier du café industriel. Il y a quatre ou cinq ans nous étions centrés sur les régions productrices. Aujourd'hui, nous descendons à l'échelle de la plantation et même de la parcelle. Nos torréfacteurs peuvent ainsi proposer des cafés de plantation exclusifs, parfaitement tracés", explique Alexandre Bellangé.

La commercialisation de ce type de cafés de plantation est nouvelle et devrait atteindre 600 tonnes cette année, contre 300 l'an dernier. Belco a développé un centre de formation à Mérignac par où passent "environ 200 torréfacteurs par an". Pour chaque kilo de café vert acheté, ces derniers ont droit à un certain nombre de points, avec au bout du compte une formation éventuellement gratuite.

Salpa majoritaire

Fondée en 2007 par Nicolas Bellangé, le père d'Alexandre, Belco a ouvert en 2011 son capital à un actionnaire minoritaire, la Société alsacienne de participations agroalimentaires (Salpa) à Strasbourg, principalement engagée dans le négoce de thé et de chocolat, qui a acquis la majorité du capital de Belco en avril dernier, lors du départ de Nicolas Bellangé.

"Jean-Paul Burrus, le président de la Salpa, m'a fait confiance, ce qui est une grande chance pour moi et conserve à Belco son autonomie de décision. Nous n'avons pas été absorbé par un géant qui nous aurait digéré", se félicite Alexandre Bellangé.

Même si le segment de marché n'est pas du tout le même, le directeur général ne voit pas l'arrivée de Starbucks à Bordeaux comme une mauvaise nouvelle.

"L'important c'est que ça fait parler du café. Ils vendent des produits basiques à des prix gonflés par l'ultra marketing mais ça c'est encore autre chose. Nous avons de notre côté ouvert un site Internet, Art of coffee, qui présente la filière, nos torréfacteurs ainsi que différents types de machines pour préparer son café.", observe-t-il.

Belco, qui investit près de 20 M$ (environ 18 M€) par an dans l'achat de café, va poursuivre sa stratégie de montée en gamme.


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