Le Lot-et-Garonne, futur Eldorado du Goji ?

Par Pascal Rabiller  |   |  579  mots
Des baies de goji séchées
Le SIAL, Salon de l’industrie agroalimentaire qui a démarré hier à Paris, est un lieu idéal pour détecter les nouvelles tendances et innovations. Un exposant aquitain, le Lot-et-Garonnais, La Panacée des plantes, y présente ses innovations mais aussi ce qu’il espère voir devenir une nouvelle tendance : le développement de la culture de la baie de goji en Lot-et-Garonne. Son PDG a les marchés pour écouler 30.000 kg de cette baie originaire de l’Himalaya, considéré comme un trésor national en Chine. Il lui faut juste convaincre les agriculteurs de se lancer dans son exploitation.

Créée en 2007, après trois années de recherche et développement, par l'ingénieur agronome Nicolas Oger, la SAS La Panacée des plantes s'est spécialisée dans la fabrication et la commercialisation d'aliments santé bio incorporant notamment des extraits de plantes.

"J'ai créé la société sur le concept de transformation de plantes médicinales que l'on retrouve dans beaucoup de produits alimentaires, raconte Nicolas Oger. Aujourd'hui, nous avons deux activités, la production de compléments alimentaires, des produits vitaminés, des nutriments dosables, et une production alimentaire comme les jus de superfruits bio, les fruits moelleux bio, les cocktails plantes et fruits bio..."

Des produits commercialisés sous la marque Fructivia, dans les magasins spécialisés bio et les pharmacies, en France où la société réalise 85 % de son chiffre d'affaires (1,3 M€) et en Italie, Bulgarie, Grèce. La Panacée des plantes commercialise aussi sa production Fructivia via son site de e-commerce : www.espritsante.com

Au fil du temps, la société, qui compte 10 salariés à ce jour et surfe sur une progression annuelle à deux chiffres de son activité, est devenu leader sur le marché français, voire même européen de la baie de goji bio. Cette baie, produite par un arbuste himalayen, le lyciet, fait l'objet d'une forte demande, "notamment en Chine, où la production bio est absente, et où cette baie est considérée comme un remède efficace contre le diabète, contre le vieillissement des cellules et renforçant les défenses immunitaires, explique Nicolas Oger. Un marché où nous commençons à décrocher des marchés et où nous souhaitons nous renforcer dans les années qui viennent".

En 2015, La Panacée des plantes participera à un important salon à Shanghai où elle espère marquer des points sur le plan commercial. En attendant, la société se mesure à un challenge de taille. Bien placée, pour évaluer l'intérêt du marché pour la baie de goji, La Panacée des plantes, en partenariat avec Invenio, centre de recherche et d'expérimentation de la filière fruits et légumes, a planté, il y a quatre ans, 2.000 lyciets en Lot-et-Garonne.

Potentiel commercial

"Le résultat, après un beau travail réalisé par Invenio sur les boutures, est excellent. La plante, habituée à des climats hostiles, s'adapte quand même parfaitement au climat et au sol du Lot-et-Garonne. L'arbuste produit entre 3 et 6 kg de baies en fonction de son âge et la valeur nutritionnelle de la baie obtenue en Lot-et-Garonne est la même que dans l'Himalaya et en Chine."

Cet arbuste et ses fruits pourraient représenter un bon relais de croissance pour l'agriculture du département selon Nicolas Oger.

"Désormais, nous lançons un appel à candidature. Nous cherchons des agriculteurs souhaitant planter des arbustes. Nous avons d'ores et déjà les marchés pour en écouler 30.000 kg par an !"

Une production à forte valeur ajoutée est donc potentiellement intéressante. Généralement, la baie de goji bio séchée est vendue environ 50 euros le kilo.

Sans attendre le développement, espéré, de la culture de l'arbuste en Lot-et-Garonne, Fructivia présente en ce moment le fruit des premières récoltes expérimentales lors du SIAL. Pour marquer le coup, la société agenaise a décidé d'innover en révélant au marché une première mondiale, une confiture allégée aux baies de goji.