Dopée par l'immobilier, la Gironde affiche une bonne santé financière

La hausse des prix de l'immobilier en Gironde ne fait pas que des malheureux. Le département a ainsi perçu 23 M€ de taxes supplémentaires en 2017. Malgré le poids des aides sociales, la collectivité peut ainsi aborder sereinement l'exercice 2018, comme le souligne Standard & Poor's.

"La stratégie financière claire, prudente et efficace du département de la Gironde lui permettra de continuer à limiter son recours à la dette et à présenter une situation de liquidité forte", écrit Standard & Poor's, dans une note datée du 17 novembre 2017. L'agence de notation américaine confirme la note AA-/A-1+ du département et lui attribue une perspective stable ce qui équivaut au "maintien d'un pilotage budgétaire de qualité" et "d'indicateurs d'endettement favorables dans les deux prochaines années". Un satisfecit pour le socialiste Jean-Luc Gleize qui a pris la suite de Philippe Madrelle au printemps 2015.

La mine d'or du marché immobilier

Il faut dire que, porté par la hausse des prix de l'immobilier ainsi que par le nombre croissant de transactions, en particulier à Bordeaux, le département de la Gironde a encaissé davantage de recettes fiscales que prévu. Le produit de ces DMTO (droits de mutation à titre onéreux) perçus sur chaque transaction immobilière ont progressé de 11 % en Gironde en 2016 (+31 M€), contre +8 % en moyenne nationale. Depuis 2013, cette ressource a bondi de 55 % pour atteindre 322 M€. Un dynamisme qui s'est poursuivi en 2017 se traduisant par un nouveau bonus de 23 M€ par rapport aux prévisions initiales tandis que 3 autres millions viennent du surplus de taxe d'aménagement !

Une manne qui permet au département de couvrir sur la période la hausse de 14 % de ses dépenses d'action sociale (hébergement, RSA, allocation d'autonomie et prestation handicap). Couplée à "une forte maîtrise des dépenses de fonctionnement", saluée par S&P (+0,2 % hors dépenses sociales contraintes), le Département a été en mesure de dégager de l'épargne et de réduire sa dette en 2016 et en 2017.

Quelles prévisions pour 2018 ?

Pour l'année à venir, le débat d'orientations budgétaires, organisé le 9 novembre dernier, table sur des hypothèses plutôt prudentes avec une évolution des droits immobiliers anticipée à seulement +2,2 % par an. Le département assure également qu'il maintiendra la stabilité des taux des impôts locaux ainsi que son plan d'investissement d'un milliard d'euros sur la période 2015-2020.

Sont notamment ciblés le plan de construction et rénovation des collèges (443 M€ d'ici 2020), l'entretien et modernisation des infrastructures routières (113 M€) et l'aide aux communes (177 M€) en particulier sur le logement et le déploiement du très haut débit.

Du côté des dépenses, les moyens consacrés au RSA devraient augmenter de 2 % l'an prochain, la prestation de compensation du handicap de 3 % et l'allocation personnalisée d'autonomie de seulement 0,5 %. "Tous les autres secteurs ont un objectif de stabilité des dépenses courantes pour 2018", indique le Département, qui sera contraint de signer l'an prochain un contrat avec l'Etat sur la maîtrise de ses dépenses de fonctionnement. Contrat dont les contours, comme le contenu, restent à définir.

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