En Aquitaine 3,5 Md€ d'allocations familiales

La dernière étude des caisses d’allocations familiales (CAF) d’Aquitaine montre notamment que la pauvreté continue à gagner du terrain dans la région malgré les efforts faits pour lutter contre le processus.
La pauvreté a encore progressé en 2015 dans l'ex-région Aquitaine

Au cœur du système de redistribution les caisses d'allocations familiales (CAF), qui appartiennent à la branche famille de la Sécurité sociale, jouent un rôle déterminant dans la lutte contre la fracture sociale et la pauvreté. Les six caisses d'Aquitaine (Dordogne, Gironde, Landes, Lot-et-Garonne, Béarn et Soule, plus Pays basque et Seignanx) ont ainsi réinjecté 3,5 Md€ dans le tissu social régional en 2015. Une action qui a conjointement été présentée il y a quelques jours au Club de la presse de Bordeaux par Christophe Demilly, directeur de la CAF de la Gironde, et Virginie Monti, directrice de la CAF de Lot-et-Garonne au travers d'une étude de fond intitulée "L'Aquitaine vue par les CAF".

"Les prestations légales captent 90 % du budget (3.227 M€ -NDLR). L'action sociale, qui concerne des prestations beaucoup plus locales, comme les aides aux crèches, représente 8 % de ce total (272,5 M€). Tandis que nos frais de gestion administrative sont contenus, à 2 % du budget (71,7 M€)" éclaire Christophe Demilly.

L'enfant, préoccupation N° 1

La CAF n'intervient pas toute seule sur le terrain et travaille en particulier en partenariat avec les collectivités, qu'il s'agisse des communes ou des conseils départementaux.

"Pour l'action sociale familiale et l'accueil des jeunes enfants, les CAF d'Aquitaine délèguent 237,3 M€ à leurs partenaires sur un budget global de 272,5 M€. Les CAF mettent également beaucoup dans le fonds de solidarité pour le logement (FSL) et versent 13,6 M€ d'aides directes aux familles" relève Virginie Monti.

Les prestations légales comptent six grands types d'interventions. Il s'agit des prestations logement, premier poste d'engagement en 2015, avec 27 % du budget, mais second quand on comptabilise les aides centrées à l'enfance : l'entretien de l'enfant (23 %), la naissance et l'accueil du jeune enfant (18 %), devant le handicap (16 %) et la précarité (17 %). La CAF est un thermomètre de l'évolution de la pauvreté et cette dernière progresse régulièrement en Aquitaine. Les statistiques montrent ainsi que sur 543.850 allocataires des CAF d'Aquitaine fin 2010, les prestations versées par les caisses représentaient au moins la moitié des ressources pour 25 % d'entre eux.

18 % d'Aquitains dépendants à 100 %

Fin 2015, et sur 581.500 allocataires, les prestations versées par les caisses représentaient au moins la moitié des ressources pour 28,2 % d'entre eux. Ce taux de dépendance vis-à-vis de la CAF varie d'un territoire à l'autre et c'est en Lot-et-Garonne, qui est aussi le département d'Aquitaine le plus pauvre, qu'il est le plus élevé, avec 31,8 % d'allocataires (sur un total de 51.800). La Dordogne suit de près, avec 29,8 % d'allocataires dépendants (sur un total de 61.350), devant la Gironde, avec 28,4 % d'allocataires dépendants (sur un total de 294.800), devant Béarn et Soule, avec 28 % d'allocataires dépendants (sur un total de 63.700), le département des Landes, avec 25,3 % d'allocataires dépendants (sur un total de 56.100) et Pays basque et Seignanx, avec 25,1 % d'allocataires dépendants (sur un total de 53.750 allocataires).

Il est à noter que sur les 581.500 allocataires en Aquitaine (au 31 décembre 2015), 18 % sont intégralement dépendants pour leurs ressources des prestations versées par les caisses d'allocations familiales ! D'autre part, par le biais des familles, les 581.500 allocataires aquitains assurent la couverture de 1,4 million de personnes (conjoints, enfants ou autres adultes à charge). Ce total n'inclut pas la population agricole régionale qui est couverte par la MSA (Mutualité sociale agricole).

La pauvreté à la hausse

L'augmentation du nombre de bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA), qui est  passé de 85.850 en 2010 à 111.416 en 2015, soit une hausse de 29,8 %, témoigne de la progression de la pauvreté. En 2015, les CAF d'Aquitaine ont ainsi versé 527,9 M€ de RSA aux allocataires.

"Le RSA est géré par les Départements mais au quotidien ce sont les CAF et les MSA qui s'en occupent pour le compte des conseils départementaux" observe Christophe Demilly.

Déjà décrit par des études précédentes, l'arc de la pauvreté aquitain n'a pas vu sa topographie bouger. Partant du nord (Médoc) et de l'est de la Gironde, il traverse le sud-ouest de la Dordogne avant de piquer au sud sur le Lot-et-Garonne. Ainsi dans la communauté de communes du Pays Foyen, à l'est de la Gironde, que le RSA "socle" (à distinguer du RSA activité) atteint son niveau le plus haut, avec 10,8 % du nombre d'habitants de moins de 65 ans. Alors que c'est dans la communauté de communes de Garazi-Baïgorri (Pays basque) que l'on enregistre le taux le plus bas, avec 1,6 % des habitants.

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