La Région lance son programme d'accompagnement des startups

"Région start-up", le programme d'accompagnement des jeunes pousses innovantes porté par le Conseil régional Aquitaine Limousin Poitou-Charentes, a été présenté hier en commission permanente. Les premières actions seront mises en place à la rentrée de septembre. Voici ce que contient ce programme.
Alain Rousset, président du Conseil régional

La feuille de route du programme "Région start-up" a été adoptée le 22 juin dernier mais son application concrète a pris du retard, en raison des élections régionales mais aussi de la fusion des trois régions. Son contenu, élaboré en concertation avec des entrepreneurs, des scientifiques et des acteurs de l'accompagnement et du financement, définit plusieurs orientations stratégiques jusqu'en 2020 autour de deux axes :

  • Doubler le flux annuel de création de startups d'ici à 2020, avec un objectif de 80 à 10 projets par an
  • Faire naître les champions de demain à partir des projets les plus prometteurs

Président du Conseil régional, Alain Rousset rappelle que l'action de la collectivité ces quinze dernières années a consisté à bâtir "un écosystème d'innovation" appuyé sur une recherche d'excellence, un réseau technologique performant et des clusters industriels. Plus de 350 projets de startups ont ainsi été accompagnés dans leur phase de création sur la période 2004 - 2014 par la Région, Bpifrance et le fonds Aquiti gestion. Mais le constat est que si la majorité tient le choc (80 % des startups accompagnées survivent à leur 5e anniversaire selon le Conseil régional, soit un chiffre en ligne avec la tendance nationale), la plupart peinent à grandir avec un effectif moyen dépassant à peine les 10 salariés pour un CA moyen de l'ordre de 500 K€, toujours au bout d'un quinquennat d'existence.

S'inspirer sans copier de la Californie ou d'Israël

Alain Rousset compte donc s'inspirer de ce qui existe dans la Silicon Valley ou en Israël, territoires réputés pour leur capacité à faire émerger rapidement des leaders mondiaux, pour structurer des initiatives à l'échelle de la nouvelle grande région Aquitaine Limousin Poitou-Charentes. Pour ce faire, plusieurs pistes vont être explorées :

- favoriser le rapprochement des startups avec leurs premiers clients potentiels
- introduire de nouveaux modes de financement d'amorçage et de déploiement, notamment en soutenant les développements commerciaux et marketing
- proposer un "parcours d'excellence type accélérateur" destinée aux jeunes pousses les plus prometteuses, qui bénéficieraient d'un bouquet de services premium, d'un accès favorisé à un large éventail de compétences...
- pousser l'intrapreneuriat dans les entreprises
- encourager la création de "communautés de pratiques" et de lieux d'expérimentation
- aller plus vite de l'idée à la mise sur le marché d'un produit / service
- inciter les entreprises à détacher des cadres dans des missions d'accompagnement et de mentorat.

Des fonds à trouver

Concrètement, une équipe-projet est en cours de constitution et sera composée de 8 groupes de travail, chargés d'assurer le déploiement opérationnel du plan stratégique. Les premières actions devraient être mises en place d'ici septembre mais le gros des mesures arrivera plutôt début 2017, le temps qu'une stratégie de soutien à l'innovation soit bâtie à l'échelle de la nouvelle région.

"Le numérique et l'ouverture des frontières ont accéléré la compétition mondiale, notait Alain Rousset en marge de la présentation de la feuille de route. Les entreprises françaises font preuve de créativité mais souffrent d'un certain plafond de verre. Il existe pour les aider de nombreux acteurs, pépinières, incubateurs, centres technologiques, que nous allons pousser à travailler en réseau. Mais pour franchir les étapes supplémentaires et appuyer sur le bouton « up » de startup, il faudra aussi des fonds de plusieurs millions d'euros. Nous recevons actuellement des porteurs de projets de fonds capables de soutenir des projets à hauteur de 10, 20, 30 M€ et qui pourraient s'appuyer sur l'épargne, des subventions régionales, la Banque européenne d'investissement..."

Alain Rousset en est conscient : dans cet "objectif licornes", les fameuses pépites valorisées plus d'un milliard de dollars, il faudra de l'argent frais, pour que les levées dépassent enfin le fameux seuil des 300 K€ à 1 M€. Dans cet esprit, des fonds d'investissement seront nécessaires ainsi que l'appui de ventures capitalists, chefs d'entreprises capables de prendre de gros tickets d'investissement. Un constat d'ailleurs partagé par le nouveau délégué général de French Tech Bordeaux. Car c'est aussi une des caractéristiques de la Silicon Valley ou d'Israël : les soutiens financiers mobilisables sont colossaux...

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