Sylvia Pinel porte son plan de relance à bout de bras

En démarrant son tour de France de la construction en Gironde, Sylvia Pinel, ministre du Logement, de l’Egalité des territoires et de la Ruralité a pu, à la fois, aller à la ville et à la campagne porter la bonne parole.
Répondre aux besoins en logement et relancer l'activité : deux grandes préoccupations

Avec sa tournée des régions de France, Sylvia Pinel entend faire connaître les détails du plan de relance pour le logement qu'elle porte au plus près du terrain, à tous les acteurs de la filière (architectes, banquiers, bailleurs sociaux, entreprises...). Un plan qui doit permettre de débloquer le marché immobilier. Après avoir visité l'opération de revitalisation de centre-bourg "La Réole 2020", labellisée par le gouvernement, elle s'est rendue quartier Belcier, à Bordeaux, où lui a été présentée l'opération de restructuration urbaine Euratlantique, qui touche également Bègles et Floirac. La ministre du Logement s'est également rendue aux Bassins à flot, où les travaux de construction de logements battent leur plein. Dans l'après-midi, la ministre a rencontré élus et acteurs du logement à la Maison de la promotion sociale, à Artigues-près-Bordeaux.

Rattraper le retard aquitain

Le préfet d'Aquitaine, Michel Delpuech, a rappelé que dans les communes de la région soumises à la loi SRU (Solidarité et renouvellement urbains), qui leur impose 20 % de logements sociaux, 24 de ces villes totalisent "20 % ou plus de logements sociaux", tandis que "21 communes n'ont pas atteint leurs objectifs, ce qui a occasionné 14 constats de carence". Pour des raisons historiques, l'Aquitaine, marquée par l'habitat individuel, est en retard dans le logement social. Domaine qui fait l'objet de très gros efforts pour rattraper la moyenne nationale. Dans ce contexte, Michel Delpuech a souligné l'importance du parc des logements privés, d'où la visite de l'opération de revitalisation à La Réole, au sud du département. "Le travail sur ce parc privé est d'autant plus important qu'il capte une population à faibles revenus, dans des conditions parfois d'insalubrité. Ce qui renforce la nécessité d'avoir davantage de logements sociaux en Aquitaine », a estimé le préfet. Avant le début des tables rondes, la ministre du Logement a abondé dans le même sens, observant qu'en matière d'accès au logement "les taux d'efforts les plus importants pèsent sur les revenus les plus faibles".

Des moyens pour construire

Sylvia Pinel a bien insisté sur le fait qu'il fallait "restaurer un lien de confiance entre l'Etat et tous les acteurs de l'habitat dans les territoires", et que "la volonté du gouvernement est sans faille pour relever ce grand défi". La rénovation du parc social est une des priorités du gouvernement, qui doit y consacrer 750 M€ sur trois ans, le mouvement HLM participant dans le même temps à hauteur de 300 M€ à cette opération. Sylvia Pinel a également expliqué que la politique gouvernementale en faveur de la construction de logements allait bénéficier, grâce au concours d'Action Logement, d'un plan quinquennal d'investissement de 17 Md€. "Ces mesures doivent profiter aux professionnels pour faire sortir des logements de terre, mais nous allons pouvoir aussi aider les maires bâtisseurs" a-t-elle annoncé. Le logement occupe une position centrale dans la lutte contre l'émission de gaz à effets de serre et les économies d'énergie, d'où l'inscription de la construction de logements neufs et de la rénovation de l'habitat ancien dans la politique de transition énergétique pour une croissance verte.

L'action des collectivités

Après la première table ronde, organisée à la Maison de la promotion sociale, à Artigues-près-Bordeaux, devant près de 200 personnes, sur "La maîtrise des coûts du logement", la seconde, intitulée "Logement et transition énergétique", également introduite par Emmanuelle Baudoin, directrice de la Dreal (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement) Aquitaine, était justement centrée sur ce virage énergétique où la rénovation thermique joue un rôle majeur. Martine Alcorta, vice-présidente du Conseil régional d'Aquitaine, en charge de la Politique de l'habitat et du Logement social, Martine Jardiné, vice-présidente du Conseil général de la Gironde, en charge du Logement, de l'habitat, du Développement social, de l'Insertion et de la Précarité, et Corinne Venayre, vice-présidente déléguée à l'Habitat et au Logement de la Communauté d'agglomération du Libournais (Cali), ont décliné les politiques territoriales menées en complémentarité avec les actions impulsées par l'Etat, tandis que Jean-Louis Bergey, directeur de l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) Aquitaine est revenu sur les actions menées par ce bras armé de l'Etat auprès des professionnels.

L'info par les professionnels

Brice Muet, chargé de mission environnement à la Fédération française du Bâtiment (FFB) d'Aquitaine et Patrick Lalanne, président de la Capeb (Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâitment) d'Aquitaine ont, quant à eux, pointé l'investissement des organisations professionnelles dans la formation et la labellisation RGE (Reconnu Grenelle Environnement) des professionnels. En clôture, Sylvia Pinel a répondu aux questions de la salle, expliquant notamment que l'information sur les dispositifs de son plan de relance passerait d'abord par les professionnels, avant d'arriver aux particuliers,  même si ces derniers étaient libres de s'informer sur le sujet, et que les communes ou communautés de communes en milieu rural ne seraient pas laissées de côté par l'Etat. Le gouvernement veut se montrer volontariste et entend convaincre ses interlocuteurs qu'il ne barguignera pas sur les aides à la relance du logement.

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