Philippe Madrelle : "Je pense que les Départements vont être sauvés"

Président socialiste du Conseil général de la Gironde, Philippe Madrelle s'est prononcé ce matin sur l'avenir des Départements, espérant la bataille gagnée ou presque vis-à-vis de ceux qui appellent à leur disparition. L'élu, en lice pour un nouveau mandat de sénateur, reste un farouche défenseur de cet échelon indispensable selon lui en matière de solidarité et de défense des territoires ruraux. Et appelle les membres du PS à s'unir derrière François Hollande et Manuel Valls.
Philippe Madrelle, président du Conseil général de la Gironde

Invité du Club de la presse de Bordeaux ce lundi matin, Philippe Madrelle est resté fidèle à son habitude : marteler, sans cesse, l'importance des conseils généraux. Revue de détails de ses prises de position, point par point.

Les frondeurs

"Depuis 1905, il y a toujours eu des divisions au Parti socialiste. On peut dire ce que l'on a à dire au sein même du PS mais à partir du moment où il y a une ligne qui est retenue, il faut la respecter ou alors, si l'on estime que la politique choisie est mauvaise, quitter le parti. Je ne demande pas à ce que les frondeurs quittent le PS : je vais voir ce qu'ils vont faire au moment du vote de confiance à Manuel Valls. Pour ma part, je suis le Premier ministre et le président de la République. Qu'on me traite de social-démocrate ne me dérange pas."

"Est-ce que je fais confiance au Medef ? Non."

Le pacte de responsabilité

"Manuel Valls a eu droit à une standing ovation du Medef lors de leur université d'été. On va voir maintenant si les patrons lui rendent la pareille. Si l'on baisse leurs charges, il faut du donnant-donnant. Le patronat doit s'engager à créer des emplois pour lutter contre le cancer qu'est le chômage. Est-ce que je fais confiance au Medef ? Non. Il faut des engagements fermes et être très exigeant. Je le répète, ce pacte doit être du donnant-donnant."

Alain Juppé et sa candidature aux primaires UMP

"Indiscutablement, il a l'étoffe et les capacités. Mais c'est l'affaire de l'UMP ! Ce qui me fait sourire, c'est que l'UMP a raillé les primaires organisées pour la première fois par le PS en amont de la dernière présidentielle. Tout compte fait, ils trouvent ça pas mal, finalement... Nicolas Sarkozy va certainement parler dans les prochains jours. Quand on voit les sondages, on se dit que ce n'est pas gagné pour Juppé."

La défiance vis-à-vis du champ politique

"Un climat comme aujourd'hui, je ne l'ai jamais connu. Il y a un rejet des politiques. Le seul qui n'est pas vilipendé, ou moins que les autres, c'est le maire. Les gens sont impatients et veulent des résultats tout de suite. Malheureusement, il n'existe pas de solution miracle. Il nous faut mieux informer les citoyens, notamment de l'urgence de résorber une dette française qui a explosé."

"Je ne souffre pas d'intoxication carriériste"

Le probable basculement du Sénat à droite

"Les résultats des dernières élections municipales n'ont pas été bons pour nous, c'est un euphémisme. Mais le Sénat n'est renouvelé que partiellement et je crois que nous partons donc avec quelques sièges d'avance. En Gironde, nous allons nous battre pour conserver nos 3 sièges."

L'avenir des conseils généraux, et son avenir personnel

"Je ne souffre pas d'intoxication carriériste (Philippe Madrelle a été réélu en 2011 pour un 11e mandat de président du Conseil général de la Gironde, NDLR). Mais au moment où l'on parle de la fin des départements, que je considère comme un des piliers de la République, au moment donc où l'on est en plein combat, je ne descendrai pas du ring. L'émergence de grandes régions avec la réforme territoriale va faire renaître des rivalités entre territoires, des féodalités telles qu'on les a connues avant la Révolution. Il faut garder un échelon de proximité. Sur les 542 communes de Gironde, 480 sont à dominante rurale. Si le Conseil général n'était pas là, qui s'occuperait de la rénovation des petits villages et de leurs équipements ? Nous consacrons 900 millions d'euros à la solidarité, nous construisons des collèges, nous investissons 145 millions d'euros dans la ligne à grande vitesse alors que la ville de Bordeaux met zéro, nous entretenons 7.000 km de routes départementales alors que personne ne vient nous aider. Si nous disparaissons, qui va payer ?
Nous sommes progressistes. Clarifier les compétences, oui. Simplifier, oui. Eviter les doublons, oui. Cette histoire de mille-feuilles m'amuse. Regardez l'Allemagne ou l'Espagne ! Je dis : si vous supprimez des feuilles, faites attention à ne pas supprimer la crème ! Je constate aussi que ceux qui demandent la suppression des Départements ne demandent pas la suppression des préfets. Mais si j'en crois les derniers discours, je pense que l'on va vers un maintien des Départements."

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Commentaires 31
à écrit le 26/09/2014 à 15:38
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Tout cela la région pourrait le faire . Il suffirait que le conseiller régional et le conseiller général soient le même . Les conseillers généraux qui sont pour le département veulent surtout conserver leurs "petits" pouvoirs et surtout la rente qui ...

à écrit le 17/09/2014 à 12:58
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11ème mandat ... G.B. Shaw disait "Les hommes politiques et les couches des bébés doivent être changés souvent... et pour les mêmes raisons." ! Que l'on supprime le sénat, les départements et la moitié des députés et l'on fera des économies, à cond...

à écrit le 17/09/2014 à 0:31
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L'enjeu est d'abord la place de ce monsieur. Les compétences seraient transférées à la région.

à écrit le 16/09/2014 à 18:05
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ces monarques se moquent éperdument des économies qui pourraient permettre de financer les relance (baisse ds impôts et charges), ils ne gérent que peur intérêt personnel. Q'on fasse un référendum en expliquant combien on peut gagner et qui est pour ...

à écrit le 16/09/2014 à 16:01
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Sa volonté de sauver son fromage passe avant celle des français !...

le 04/10/2014 à 18:22
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Philippe Madrelle, semble être en faveur de la doctrine dite de la prèfèrence nationale: " je préfère ma femme Jaqueline (son attachée parlementaire) à mon fils (recruté au sein du cabinet du département de la Gironde), mon fils à mes cousins, mes co...

à écrit le 16/09/2014 à 13:12
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les departements c'est une structure qui date de la revolution quand on se deplacait à pied ou à cheval et qui à l'heure de l'automobile et d'internet n'ont plus lieu d'exister

à écrit le 16/09/2014 à 8:51
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Que disent les hommes politiques à leurs copains : " monte une association et je t'envoie les subventions. Fifty, fifty !

le 04/10/2014 à 18:30
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Venez voir les agences et autres succursales du département de la Gironde notoirement connues pour leur incomptence: ex Maison de la Promotion Sociale à Artigues: hôtels, restaurants, séminaires, consultants à 2 balles et reclassements amicaux

à écrit le 16/09/2014 à 8:35
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le senat et les departements, 2 choses que Hollande devrait supprimer. Au moins il pourra dire en 2017 qu il a fait quelque chose pour la france !

le 16/09/2014 à 8:59
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le sénat d'accord mais pas les départements

à écrit le 16/09/2014 à 7:17
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11 mandats successifs !!!!!!!!! Encore un professionnel de la politique . Les departements continuent de creer des emplois ........... de fonctionnaires payes avec les impots des Francais . Les departements sont un echelon couteux , inefficace et obs...

à écrit le 16/09/2014 à 6:28
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Mais oui, tant que les sénateurs, piliers du clientèlisme des élus locaux et du marchandage des dispendieux projets locaux existeront, les départements aussi.

à écrit le 16/09/2014 à 0:00
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Monsieur Madrelle a sauvé son fromage. Il en profite à fond. Naturellement, la disparition des départements mettrai lui et ses copains au chômage. Et puis l'argent des français est tellement bon à gaspiller.

le 16/09/2014 à 8:18
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Tres bien resume. Il faut absolument simplifier notre organisation administrative, et eliminer toutes les "places" bien comfortables et bien payees qui ne servent a rien.

à écrit le 15/09/2014 à 23:46
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Le mot "solidarité" me fait gerber, c'est vraiment le truc bidon pour justifier l'injustifiable, le clientélisme permanent, on nous pompe du fric pour le redistribuer à façon pour se faire ré-élire, c'est à vomir.

à écrit le 15/09/2014 à 21:59
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On les voit, les vieux crocodiles qui défendent leurs privilèges. Faut que çà saute, tout çà !

à écrit le 15/09/2014 à 21:10
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il dit en clair que les élus départementaux seront sauvés !

le 16/09/2014 à 1:16
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Il a convaincu valls ou flambi ??

à écrit le 15/09/2014 à 20:54
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Il serre ses petits poings comme Mitterrand les serraient. Président de CG et sénateur, c'est l'arrière-garde en charentaises qui donne des conseils à l'infanterie sous les bombes. C'est quoi l'intérêt de cet article ? c'est pour nous énerver ?

à écrit le 15/09/2014 à 20:43
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Et on garde le mille-feuille et les conservateurs de tous bords ! Il faut voter jeune progressiste pour faire des réformes dans ce pays !

à écrit le 15/09/2014 à 20:28
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Il est complètement depasse ce vieux socialiste que je ne connaissais pas. Il ne sait pas que la France est paralysé par son organisation administrative. Il devrait lire les journaux français et étrangers , les rapports de l'OCDE et du FMI, les docum...

à écrit le 15/09/2014 à 19:45
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Ca coute quand même un max tous ces postes, on travaille bientôt plus que pour payer des impôts pour la dette et payer nos politiques Français et Européens et si il y a bien un secteur ou le nombre d'emploi ne diminue pas c'est bien la politique ... ...

à écrit le 15/09/2014 à 19:35
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Les maires doivent rester en place, selon la préférence des français. Pour le reste, entre les communautés de communes et les conseils régionaux, les conseils généraux n'ont plus lieu d'être. Ne vous inquiétez pas, tout va bien se passer Monsieur M...

à écrit le 15/09/2014 à 19:01
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Il est temps de prendre la retraite et de Partir avec ces idées du moyen age

à écrit le 15/09/2014 à 18:53
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Non mais ça y est, un élu qui a peut de perdre son poste... Il devient urgent de supprimer tout ça (département, commune) sinon la prochaine majorité tapera dans la sécu, l éducation, l armee, la justice...

le 15/09/2014 à 19:12
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Les fonds de réserve dormant des Cci seront récupérés cette année par l’Etat et injectés dans l’économie réelle. Voici par Cci les pactoles de l’argent prélevé aux entreprises et sur lesquels les Cci étaient assises depuis de nombreuses années , tout...

à écrit le 15/09/2014 à 18:26
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"départements, que je considère comme un des piliers de la République"... Piliers? ... je dirais "Reliques"... "Scories de l'histoire"... mais qui sont ces gens qui vivent dans la passé? Marty, enclenche le convecteur spatio temporel et renvoyons le ...

à écrit le 15/09/2014 à 18:11
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11 mandats, jamais travaillé dans le privé, aura toujours vécu des richesses créées par les autres et va nous donner des leçons d'économie...

le 15/09/2014 à 20:42
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En attendant, plus on supprime les petites communes, moins on bénéficie du volontariat des habitants de ces communes.

le 17/09/2014 à 8:53
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Il est grand temps de supprimer les petites communes, et surtout celles ou les maires et les adjoints sont payés et qui pour la plupart sont employés ou retraités. Il risque d'y avoir moins de monde au portillon ce jour là. Plus de rémunération, et u...

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