Menacés, les campings du Pyla répondent par l’intelligence

Suite à un rapport commandé par le ministère de l’Environnement, la pérennité économique des cinq campings situés au pied de la dune du Pyla est menacée. A la menace de disparition de 20 % de leurs bungalows d’ici à 2020, les gérants des campings répondent depuis deux ans par des actions intelligentes qui feront peut-être d’une contrainte une opportunité.
Aiguillonnés par un rapport qui préconise la suppression de mobil-homes, les campings du Pyla ont réagi en jouant la carte de l’intégration architecturale de leurs infrastructures.

Demandées par le ministère de l'Environnement, les conclusions du rapport Clément, déposé en 2012, qui a fait suite à une inspection de la Dune du Pyla (33), ont provoqué un vif émoi du côté des directions des cinq campings (La Fôret, de la Dune, du Petit Nice, le Panorama, le Pyla Camping) situés au pied de la célèbre Dune du Pyla.
"Il faut dire qu'il y avait de quoi", explique Marion Ratouit, co-gérante, avec François Laporte, du camping Le Petit Nice (225 emplacements sur 4 hectares). "Le rapport préconise la suppression, d'ici à 2020, de 20 % du parc de mobil-homes de nos campings. Dans notre cas cela représente la suppression de 48 emplacements !", assure-elle. "Nous avons évalué la perte de chiffre d'affaires à 500.000 euros par saison", poursuit François Laporte.
Conscients que la dune est un site classé et qu'il convient de la protéger, les propriétaires des campings qui étaient déjà présents dans les années 60, bien avant le classement du site, intervenu en 1994, acceptent les contraintes liées au maintien du site naturel.
"Depuis 2008, le ministère a renforcé la réglementation afin d'avoir la main mise sur la gestion du site et c'est tout à fait normal, cela ne nous gène pas. Nous n'avons aucunement l'intention de nous développement, de nuire à la qualité du site et à son attractivité. Mais les conclusions radicales du récent rapport remettent en cause l'équilibre économique de notre établissement. En termes d'emplois, cela représenterait la suppression de dix des trente salariés saisonniers et un des quatre CDI que compte le camping. Cela me semble juste insupportable."

Campyla : l'union qui propose des solutions

Il n'est pas seul dans ce cas puisque dès que les conclusions du rapport Clément ont été connues, les cinq campings concernés se sont unis au sein d'une association, Campyla. "L'association nous permet de parler d'une seule voix aux élus locaux comme le maire d'Arcachon qui est derrière nous, à l'Etat, via la sous-préfète d'Arcachon, Mme Christian, qui fait preuve d'une grande qualité d'écoute, et à la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement Aquitaine, tout aussi attentive. Mais ce regroupement au sein de Campyla ne sert pas qu'à ça..."
En effet, la problématique d'une possible disparition d'une partie de leur capacité d'hébergement à pousser les campings à réfléchir ensemble aux solutions de sortie de crise. "Nous n'avons pas voulu sensibiliser les élus et le ministère en ne leur parlant que de nos peurs. Nous avons cherché à leur proposer nos solutions", souligne Marion Ratouit.
Et c'est ainsi que Campyla a mandaté un unique architecte paysagiste, Mr Roujean pour parfaire l'intégration dans ce paysage classé, des équipements des campings.  Une intégration renforcée par l'achat et la plantation, notamment, de 7.000 pins et plantes  locales.
Au petit Nice, le résultat est bluffant. De nouvelles tentes aux couleurs sable se confondent avec la dune. Les mobil-homes, entièrement repensés, sont habillés de bardages de pins. Ils ressemblent désormais à s'y méprendre à des cabanes de pêcheurs du bassin. "Depuis 2012, nous dépensons en moyenne 150.000 euros par an, pour relooker notre parc d'ancien mobil-homes qui, il faut le concéder, et même s'ils ne se voient pas forcément depuis la dune, ne sont pas jolis. Le résultat plait beaucoup à nos clients", reconnaît François Laporte.
Secoués par les conclusions du rapport Clément, les campings du Pyla ont pris le parti de faire d'une contrainte une chance pour leurs installations et le site naturel.
Il ne leur reste plus qu'à convaincre le ministère d'assouplir sa position. Au cours du mois de septembre, une fois cette saison terminée, une réunion entre le collectif et la sous-préfète d'Arcachon est programmée. A suivre donc.

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Commentaire 1
à écrit le 21/12/2014 à 0:25
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je comprend pas c'est quoi le problème? Que le gouvernement ne fasse rien pour que la dune ne recule plus dans la foret???? Ou que le gouvernement ne stoppe pas le vent qui vient de la mer???? ou que le gouvernement essaye de stopper les tourist...

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