L'Assemblée nationale adopte la nouvelle carte de France à 13 régions, avec l'Aquitaine fusionnée à Poitou-Charentes et Limousin

En majorité, les députés ont voté vendredi matin tôt pour la nouvelle carte issue d'amendements socialistes au projet de loi de réforme territoriale, qui réduit le nombre de régions en métropole de 22 à 13, et non plus 14 comme le prévoyait le projet initial du gouvernement. Le Limousin et Poitou-Charentes sont rattachées à l'Aquitaine.
La nouvelle carte a été adoptée avec 52 voix pour (dont certaines à droite) et 23 contre. (Photo: Reuters)

Cela a été "la nuit la plus longue de la réforme territoriale", selon le mot du vice-président de l'Assemblée nationale Denis Baupin (EELV). Elle s'est terminée vendredi matin tôt par l'adoption par les députés, après plus de vingt heures de travail, de la nouvelle carte à 13 régions proposée par les socialistes, avec 52 voix pour (dont certaines à droite) et 23 contre.

Six régions ne sont pas touchées

Issue d'amendements identiques du rapporteur PS Carlos Da Silva et du groupe socialiste au projet de loi de réforme territoriale, la carte réduit le nombre de régions en métropole de 22 à 13 (Corse comprise), et non 14 comme le prévoyait le projet initial du gouvernement. Elle prévoit notamment la fusion des régions Poitou-Charentes, Limousin et Aquitaine, celle du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie, ainsi que le rattachement de la Champagne-Ardenne à l'Alsace et la Lorraine.

Ce nouveau découpage, dans l'air du temps depuis quelques jours,va être très apprécié en Poitou-Charentes, où nombre d'élus militaient pour un rattachement à l'Aquitaine. Président UMP du Conseil général de la Charente-Maritime, Dominique Bussereau parle même de "victoire". L'ex-ministre bordelaise PS Michèle Delaunay se dit "très, très enthousiaste" à l'idée de ce "beau mariage", estimant que "à côté du couple Midi-Pyrénées - Languedoc-Roussillon, notre nouvelle région Atlantique fera plus que bonne figure dans la compétition européenne.

Cette décision ne ravit pas tous le monde. Plusieurs élus des Landes, dont le président socialiste du Conseil général Henri Emmanuelli, et des Pyrénées-Atlantiques, s'y opposent. Patrick Beauvillard, conseiller régional Nouvelle Donne, évoque carrément, sur Twitter, une "course stupide au gigantisme qui aboutit à une région Aquitaine - Limousin - Poitou-Charentes qui ne correspond à rien".

Les autres fusions programmées sont : Auvergne et Rhône-Alpes, Bourgogne et Franche-Comté, Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées, Haute-Normandie et Basse-Normandie.
Six régions demeurent inchangées : Bretagne, Corse, Ile-de-France, Centre, Pays de la Loire, Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Une carte encore "peut-être amenée à évoluer"

Carlos Da Silva, proche du Premier ministre Manuel Valls, pour qui "cette carte est un point d'équilibre", admet toutefois qu'elle sera "peut-être amenée à évoluer", du fait notamment du droit d'option qui devrait être ouvert pour les départements afin de changer de région à partir de 2016.

L'Assemblée nationale reprendra dans l'après-midi ses travaux sur le projet de loi, dont l'examen doit s'achever dans la soirée, avant son vote solennel global en première lecture mercredi prochain. Les parlementaires doivent notamment encore discuter de l'autre mesure phare du texte, le report des élections régionales et départementales de mars à décembre 2015.

> voir l'intervention d'Alain Rousset, président PS du Conseil régional d'Aquitaine et de l'Association, devant les députés en vidéo

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