Bio-impression : Poietis lauréate du Concours mondial d'innovation

Spécialisée dans la bio-impression par laser de tissus cellulaires fonctionnels, la startup girondine Poietis fait partie des nouveaux lauréats du Concours mondial d'innovation, révèle-t-elle à La Tribune. La prometteuse jeune pousse espère lever entre 5 et 6 millions d'ici la fin de l'année grâce à plusieurs sources de financement. Ses tissus bio-imprimés pourraient arriver dans les blocs opératoires à horizon 2020.
Bruno Brisson, directeur général (au premier plan), et Fabien Guillemot, président de Poietis.

Visant à faire émerger des "champions" français de demain, le Concours mondial d'innovation est soutenu par la Commission Innovation 2030 et le Programme d'investissements d'avenir, avec l'appui notamment de Bpifrance. Organisé en plusieurs vagues, il s'adresse à des sociétés françaises, étrangères mais souhaitant s'implanter en France, ou à des consortiums, tous portant des innovations de rupture, et est articulé autour de 8 "ambitions" : stockage de l'énergie, valorisation des richesses marines, protéines végétales et chimie du végéral, silver économie, big data... et médecine individualisée.

Les noms des lauréats n'ont pas encore été confirmés dans leur ensemble, mais Poietis a assuré à La Tribune en faire partie, précisément dans cette catégorie "médecine individualisée". Le jury d'experts a auditionné la société en mai dernier et a retenu la plateforme de bio-impression par laser iBioprint développée par la startup de Pessac. Cette dernière va ainsi bénéficier d'une aide financière d'1,8 M€ sous formes de subventions et d'avances remboursables.

En mai dernier, Poietis annonçait avoir finalisé une plateforme, iBioprint, comprenant différents outils dont un nouveau système de bio-impression à la cellule unique, permettant de concevoir et de fabriquer des tissus biologiques en maîtrisant à la fois la résolution (la capacité à imprimer cellule par cellule) et la précision de l'impression (la capacité à positionner très précisément la cellule dans un environnement 3D). La société créée il y a trois ans à Pessac est déjà leader sur l'impression 4D, qui lui permet d'ajouter la  dimension de temps incontournable pour le vivant. "La grosse différence par rapport à l'impression 3D, c'est que notre matière première est vivante donc quand elle vient juste d'être imprimée, il ne s'agit pas d'un produit fini, car les cellules interagissent entre elles", expliquait à l'époque Bruno Brisson, cofondateur et directeur général de Poietis.

Poietis

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Avec cette victoire au Concours mondial d'innovation et les fonds qui l'accompagnent, Poietis va maintenant pouvoir aller plus loin.

"L'objectif est d'orienter cette technologie, utilisée dès à présent pour de la R&D in vitro, vers des applications de médecine régénératrice et personnalisée comme la greffe de tissus, résume Fabien Guillemot, président cofondateur de Poietis. A ce jour, aucun système de bio-impression ne permet de produire cela pour les cas cliniques de manière réglementaire. Nous ambitionnons d'être les premiers, ou au moins l'un des tous premiers."

Une dizaine de recrutements à venir rapidement

"A l'heure actuelle, un tissu reste un médicament", précise Fabien Guillemot, qui relève que de nombreuses étapes réglementaires restent à franchir avant une arrivée des tissus produits par la technologie de Poietis espérée à l'horizon 2020. Pour l'aider dans cette direction, les fonds reçus via le Concours mondial d'innovation seront utiles. Parallèlement, Poietis a lancé une opération de crowdfunding sur Wiseed, la 2e sur cette plateforme après une première réussie à hauteur de 1,2 M€ en décembre 2015.

"Nous espérons boucler cette opération à la fin du mois avec un montant collecté situé entre 1 et 1,5 million d'euros, ajoute Fabien Guillemot. Nous en sommes à 850.000 € actuellement mais notre précédente levée de fonds en financement participatif nous a montré que c'est souvent dans les derniers jours que ça accélère. Nous avions à l'époque collecté 40 % du montant de la levée lors de la dernière semaine. Nous discutons également avec d'autres fonds et business angels, dont le fonds de co-investissement porté par la Région Nouvelle-Aquitaine, d'autres tournés vers les biotechs... D'ici la fin de l'année, nous devrions réussir à avoir réussi à collecter entre 5 et 6 millions d'euros en ajoutant ces différentes sources de financement."

Dans le même temps, l'équipe de Poietis va se renforcer et passer de 22 à une trentaine de salariés. La startup fait déjà travailler ses biologistes sur la technologie et son pôle technique sur la prochaine génération de bio-imprimante. Son pôle numérique va se renforcer pour travailler sur des outils de conception de tissus destinés aux utilisateurs des bio-imprimantes de Poietis.

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