Aquitaine, le numérique passe en démultiplié

Nouvel outil majeur de la filière numérique régionale, Digital Aquitaine émerge graduellement. L’association vient d’élire les membres de son conseil d’administration avant de choisir son président, le 13 avril. Le président sortant, Jacques Peyrondet, ne se représentera pas.
Jacques Peyrondet, président de Digital Aquitaine et de l'Adeiso

L'élection des membres du conseil d'administration de Digital Aquitaine, le 2 avril, dans l'hémicycle de l'hôtel de Région d'Aquitaine, a eu du succès puisque plus de 50 candidats étaient en lice pour 22 postes à pourvoir dans les six collèges de cette nouvelle structure créée en novembre dernier. "Je suis heureux que vous soyez venus si nombreux : nous avons compté 200 présents ce soir sur les 350 adhérents du pôle", s'est réjoui Jacques Peyrondet, président de l'Adeiso (Association pour le développement de l'électronique et de l'informatique dans le Sud-Ouest) et de Digital Aquitaine, avant d'annoncer que cette association nouvelle lançait le recrutement de son directeur, avec une décision calée à fin mai. Le président d'Aquitaine Digital sera quant à lui élu le 13 avril.

"Je ne me représenterai pas, j'ai une petite entreprise et la présidence me prend en bénévolat l'équivalent d'un mi-temps. C'est très lourd et la nouvelle structure va être encore plus exigeante", a confié Jacques Peyrondet à La Tribune - Objectif Aquitaine.


Disparition de l'Adeiso


Fortement appuyée par la Région, Bordeaux Métropole et la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Bordeaux, mais aussi Cdiscount et le groupe La Poste, Digital Aquitaine vise en particulier à favoriser la labellisation régionale des projets numériques innovants. En plus de l'accompagnement de ces projets, Digital Aquitaine doit assurer aussi l'accueil des entreprises, la promotion de la filière numérique et son animation. Cette structure émerge graduellement au rythme de la fusion programmée de ses trois composantes professionnelles : l'Adeiso, TIC&Santé et Topos. Créée en 1981, l'Adeiso s'est imposé comme l'acteur de référence de la filière numérique en Aquitaine. Plus qu'une association, c'est le symbole d'une auto-organisation réussie, voire exemplaire, des professionnels aquitains. "Aujourd'hui faut pas rêver, c'est la fin de l'Adeiso", commentait ainsi avec une pointe d'inquiétude ce patron de PME avant de rentrer dans l'hémicycle. Avec 151 adhérents, 295.700 € de recettes en 2013, l'Adeiso reste un poids lourd de la filière.


937.000 € en 2016


"Nous nous sommes posés la question de savoir ce que le numérique allait devenir en Aquitaine et en avons conclu qu'il fallait lancer une nouvelle dynamique. Il y a cinq mois que les statuts de Digital Aquitaine ont été déposés mais nous réfléchissons depuis trois ans à une nouvelle manière de faire croître les entreprises du numérique. Il y a trois ans, personne n'associait Bordeaux au numérique. Aujourd'hui c'est tout le contraire" a résumé Jacques Peyrondet, qui a notamment précisé que le budget de ce nouveau pôle (12 permanents) serait de 369.000 € en 2015, et de 937.000 € en 2016 après fusion de ses trois composantes.

"Ces 30 dernières années, nous avons perdu une partie de la bataille économique alors que nous étions en avance dans ces technologies d'avant-garde. Parce que nous n'avons pas réfléchi aux usages. C'est l'exemple de Spot Image, à Toulouse, qui vend pour 50 M€ d'images de la Terre à Google. Et avec ça, la société américaine génère 1 Md€ de chiffre d'affaires par le biais de Google Earth", a illustré Alain Rousset, le président du Conseil régional, qui a estimé que la Région devait désormais passer du rôle d'incubateur à celui d'accélérateur.


Les nouveaux arrivent avec leurs permanents


L'Aquitaine a ainsi été début mars la 1re Région à lancer en mars un appel à manifestation d'intérêt doté de 5 M€, ciblé sur "le numérique au service de l'économie collaborative". Conseiller de Bordeaux Métropole en charge de la métropole numérique, Alain Turby, maire de Carbon-Blanc, s'est félicité de la création de Digital Aquitaine, avec la Région et la CCIB.

"C'est la continuation de l'union sacrée qui nous a conduit à la labellisation de Bordeaux dans le cadre de la French Tech. Bâtie sur le modèle d'un pôle de compétitivité, Digital Aquitaine n'est pas un tiroir caisse, mais un tapis déroulant. Brique par brique, la ville se numérise et devient intelligente comme le montrera le Forum Smart city, organisé le 3 avril par La Tribune - Objectif Aquitaine" a souligné l'élu.

Représentant la CCIB, Marie-Christine Leblanc, également membre "du canal historique" de l'Adeiso, a redit tout son soutien au projet. Jacques Peyrondet conclut en traçant les perspectives en jeu.

"Notre gouvernance est accueillante, nous ne sommes pas les Bordelais qui sont là pour manger les autres. Digital Aquitaine a été structurée pour fédérer de nouveaux arrivants et ne se limite pas à la métropole bordelaise puisque nous avons aussi avec nous le Grand Périgueux et le Pays basque. Nous sommes en contact avec Pau, qui devrait bientôt nous rejoindre, tout comme Dax et Pulseo. Agen devrait venir et nous pensons aussi convaincre Angoulême et son pôle de l'image, et Poitiers. Nous sommes organisés pour intégrer la future grande région" détaille le président.

Selon le cahier des charges de Digital Aquitaine, chaque nouveau territoire membre doit embaucher un permanent, ce qu'ont fait le Grand Périgueux et le Pays basque.

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