Bordes (64) : comment Turbomeca "imprime" ses moteurs

Après des années de maturation et d’essais,Turbomeca, motoriste leader mondial pour hélicoptères, a lancé la production en série de pièces de moteurs avec le procédé de fabrication additive, ou autrement dit, d’impression 3D.
Avant l'impression 3D, ces injecteurs étaient composés de 12 pièces. Désormais, la fabrication additive permet de réaliser des pièces de formes complexes en un seul bloc

Turbomeca (groupe Safran, sites à Tarnos - 40, Bordes - 64  et Buchelay - 78), motoriste pour hélicoptères qui a produit plus de 70.000 turbines depuis l'origine de la société (2.500 clients dans 155 pays. 1,1 Md€ de CA en 2013 ), a mis en place un nouveau mode de fabrication de pièces sur son site français de Bordes (64). Depuis le début du mois de janvier, celui est devenu, de fait, un des premiers de sa catégorie à produire, en série, des composants en fabrication additive pour l'industrie de la propulsion aéronautique et spatiale en France.

En l'occurrence, les pièces concernées sont des injecteurs de carburant fabriqués par fusion sélective par laser (SLM). Les exemplaires d'essai et de production du moteur Arrano disposeront d'injecteurs de carburant fabriqués par fusion sélective par laser.
Ce procédé de fabrication de pointe sera également utilisé pour fabriquer des pièces importantes du moteur Ardiden 3, le tout dernier modèle produit par Turbomeca.

Comment ça marche ?

La fabrication additive permet de produire des pièces grâce à un modèle CAO (conception assistée par ordinateur) en trois dimensions (3D). Contrairement aux processus de fabrication classiques (forgeage et usinage) qui sont basés sur l'enlèvement de matière, la fabrication additive consiste, elle, à fabriquer la pièce par empilement de couches successives de poudre métallique. Des couches ayant chacune une épaisseur de 20 et 100 micromètres. Cette technique permet de produire des pièces de formes complexes.

Dans le cas de la fusion sélective par laser, le laser est orienté vers un lit de poudre de superalliages à base de nickel, faisant fondre le métal dans les zones souhaitées.
La fabrication additive permet donc de simplifier le processus de fabrication. Un injecteur de carburant classique est constitué d'une douzaine de pièces différentes. L'injecteur de l'Arrano, produit selon ce process, est constitué d'une seule pièce. A Bordes, une machine de fusion sélective par laser est déjà en service et qualifiée pour la production en série. D'autres machines seront mises en service à Bordes dans les années à venir car la fabrication additive fait partie du programme "ligne du futur" que Turbomeca (6.000 salariés dont 4.500 en France et 4.000 dans la seule région Aquitaine) a conçu pour améliorer ses capacités de fabrication.
Il ne serait d'ailleurs pas surprenant que la filiale de Turbomeca, Microturbo, leader européen des turboréacteurs pour missiles, engins cibles et groupes auxiliaires de puissance ne s'en équipe pas elle-même. Selon nos informations un projet est en cours mais il est impossible d'avoir plus de détails concernant les pièces qui seront fabriquées via la fusion laser.


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Commentaires 3
à écrit le 09/02/2015 à 13:39
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Jai eu l'occasion de voir ses pièces et elles sont très complexes. Il y a beaucoup de raison qui font que cette technologie est longue à être industrialisée. Il faut valider la matière par exemple, modifier la règlementation etc... Faut pas mépriser...

à écrit le 05/02/2015 à 9:11
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pas si étonnant : ce sont des pièces qui volent....

à écrit le 03/02/2015 à 8:24
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C'est une technologie maîtrisée depuis 20 ans au CIRTES à St DIE des VOSGES. C'est étonnant qu'à BORDES les informations soient si en retard......

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