Habitat participatif : quand les voisins coopèrent

Axanis, à Bordeaux, et le Col 64, à Anglet (64), unissent leurs efforts pour relancer l’habitat participatif sur de nouvelles bases coopératives.
L'habitat participatif repose d'abord la création d'une communauté

L'accord signé fin 2014 à Bordeaux-Lac par Bernard Blanc, directeur général d'Aquitanis, Office public de l'habitat de Bordeaux Métropole (107,6 M€ de chiffre d'affaires, 17.588 logements), également PDG de la coopérative Axanis, et Bertrand Bourrus, président du Comité ouvrier du logement (Col) 64, société coopérative d'intérêt collectif HLM, à Anglet, apporte un nouvel élan à l'habitat participatif en Aquitaine.

Porté par les expériences pionnières de la fin des années 1940, avec en premier lieu la cité des Castors à Pessac (33), l'habitat participatif a depuis évolué tout en conservant un profil rigoureusement atypique, qui renverse l'ordre canonique de la production de logements. Au lieu de rechercher d'abord du foncier pour construire, l'habitat participatif se concentre ainsi en priorité sur la quête d'hommes et de femmes prêts à vivre ensemble, dans une forme de collectivité qui semblait avoir disparue depuis des lustres.

Responsabilité sociétale

"Le locatif participatif est un phénomène émergent, nous avons 40 à 50 logements qui fonctionnent de cette façon. J'ai relancé cette activité avec Axanis, ex-Habitat girondin, lors de mon arrivée en 2008 à la tête d'Aquitanis. Il ne se passait plus rien sur ce segment coopératif alors qu'Axanis est à l'origine une coopérative et que cette démarche correspond parfaitement à la politique de responsabilité sociétale dans laquelle est engagée Aquitanis, argumente Bernard Blanc. L'habitat participatif, poursuit-il, est un marché plutôt axé sur la métropole de Bordeaux et nous avions besoin de trouver un accord avec le Col 64 car Axanis n'a pas assez de ressources pour se développer toute seule."

Axanis est notamment à l'origine du projet La Ruche, à Bègles (33), qui compte 11 logements répartis dans deux bâtiments, avec une salle mutualisée et des jardins communs. Qu'ils soient destinés à devenir locataires ou accédants aidés à la propriété, les futurs habitants, s'ils ne construisent pas, participent à la conception de leurs logements aux côtés des architectes. Choix des matériaux, du nombre de pièces, espaces communs (buanderie ou studio par exemple) : tous les éléments clés du projet sont passés au crible par ces néo-coopérateurs de l'habitat, pour qu'ils puissent s'approprier les lieux.

Maîtrise des coûts

"Il n'y a pas d'équipe pré-constituée, nous veillons à ce que les futurs habitants forment des groupes hétérogènes, qu'il y ait un mélange par exemple entre des jeunes et des personnes seules, il faut faire confiance à l'intelligence collective. Avec Axanis, nous allons nous nourrir de nos expériences", observe Bertrand Bourrus.

Pour autant, cette démarche novatrice doit rester dans les clous de l'habitat social. "Il ne faut pas que ça soit trop cher, l'objectif est quasiment d'avoir un logement sur mesure à un coût socialement acceptable", confirme Imed Robbana, directeur général du Col 64 (près de 6.000 familles logées).

A Bayonne, la coopérative développe un projet de 46 logements en habitat participatif, baptisé Terra arte, dont les futurs habitants viennent d'achever la conception, aux côtés d'un architecte et d'un médiateur. Avec l'habitat participatif, ces professionnels de l'habitat social doivent s'adapter à des contraintes plus lourdes.

"Une fois que l'on a trouvé les habitants, ils doivent s'organiser en coopérative pour participer à la conception des lieux. Animer un groupe de ce genre, c'est un autre métier et cela prend beaucoup de temps", analyse Loris de Zorzi, directeur d'Axanis.

Une contrainte qui renforce encore, si besoin était, la nécessité du rapprochement entre les deux coopératives.

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