Europlasma revoit la vie en rose

Le groupe Europlasma, à Morcenx (40), vient de franchir avec succès une passe très dangereuse. Jean-Eric Petit, son directeur général, est soulagé par la réussite de la dernière augmentation de capital.
La filiale Inertam va être modernisée pour se relancer.

"Nous pensions lever 14,8 M€ en numéraire et visions la transformation en capital de 13 M€ de prêts. Or l'augmentation de capital s'est soldée par une levée de 22,2 M€ de liquidités, tandis que la conversion de prêts relais a atteint 13,7 M€ ! La priorité était de désendetter le groupe et cet objectif est atteint, grâce à la conversion des prêts. D'autre part, la sursouscription nous apporte de nouveaux moyens. Il fallait que ça passe ou que ça casse et je suis vraiment content que ça passe" se réjouit Jean-Eric Petit, arrivé aux commandes opérationnelles d'Europlasma en janvier dernier et qui, en plus des 14,8 M€ prévus, dispose désormais d'un bonus de 7,4 M€.

En même temps que le résultat de son augmentation de capital, le groupe landais, coté en bourse, publie ses comptes semestriels. Et un simple coup d'œil sur les chiffres suffit à comprendre le soulagement de Jean-Eric Petit.

Redressement opérationnel

Lesté par un endettement net de 18,2 M€, Europlasma a réalisé un chiffre d'affaires de 4,7 M€ au 30 juin dernier pour une perte (part du groupe) de 7,9 M€. Jusque-là pas de quoi voir l'avenir en rose! Le groupe landais, spécialisé dans les technologies propres avec la vitrification de l'amiante par torche à plasma (Inertam) et la production d'électricité par gazéification de déchets et de biomasse (Cho Power), qui fonctionne encore comme une startup, est ainsi passé à deux doigts de la catastrophe. En plus de la reprise en main financière du groupe qui était vitale, Jean-Eric Petit veut visiblement sortir au plus vite Europlasma de ce stade primaire de l'entreprise innovante.

"Pour s'en sortir, il fallait d'abord réussir le redressement opérationnel du groupe, ce qui a été fait avec la réception provisoire de la centrale Cho Power, souligne Jean-Eric Petit. Il fallait aussi relancer commercialement l'activité Torches et procédés. Europlasma a équipé il y a quinze ans des unités de traitement des déchets au Japon mais depuis  il ne se passait plus rien. Avec la prise de nouvelles études de commandes pour l'Europe et la Chine, l'activité Torche et procédés est relancée. Enfin, il fallait y voir plus clair avec Inertam qui perd de l'argent à cause de mauvaises performances techniques, liées à la vétusté de certains équipements. Sans cet indispensable travail en amont, la levée de fonds aurait été insuffisante.", analyse Jean-Eric Petit.

Repartir à l'export

Si les 13,7 M€ de conversion de prêts relais en capital doivent permettre de ramener  l'endettement à zéro, l'affectation des fonds levés n'est pas encore décidée. Parmi les éléments acquis, Europlasma va investir 4 M€ d'ici fin 2015 dans la société qui doit développer, à Thouars (79) moyennant un investissement de 40 M€, la deuxième unité de Cho Power, dont trois autres modèles devraient être construits en France, probablement en Bretagne. Déjà présent, via sa technologie, au Japon et bientôt en Bulgarie, Europlasma pourrait mettre l'accent sur cette stratégie à l'export dans les prochains mois.

"Dans notre activité, l'Asie ou l'Amérique du Nord sont des marchés difficiles à développer depuis Bordeaux. Il est possible que nous nous appuyions sur des consultants ou des structures développées en interne pour attaquer ces marchés. Ce sont des questions à se poser, même s'il s'agit de problèmes de riches auxquels nous n'aurions pas osé penser il y a quelques jours encore", s'amuse le directeur général.

S'il reste encore beaucoup de chemin à faire, en particulier pour relancer le chiffre d'affaires et le résultat net du groupe à des niveaux convenables, Europlasma vient de valider le ticket qui lui assure un nouveau futur.

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Commentaires 3
à écrit le 02/12/2014 à 15:54
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Bravo à cette société qui a su mettre au point son procédé, mais il est regrettable que les pouvoirs publiques ne soient pas plus rigoureux pour l'élimination des déchets dangereux tels l'amiante.

à écrit le 10/11/2014 à 13:26
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Pertinente question quidam. Je suis actionnaire d'Europlasma et j'ai "perdu" de l'argent (on nous dit tous nanti et gagnant en investissant ... lol). Je crois comprendre qu'en France (malheureusement encore) les demarches peuvent etre vraiment trop l...

à écrit le 05/11/2014 à 19:43
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je ne suis qu'un quidam téléspectateur, bravo à cette entreprise pour pérenniser son avenir. J'ai une réflexion par rapport à l'ouverture vers l'Amérique du Nord et l'Asie ; pourquoi ne pas conforter d'abord l'assise en Europe qui protégera l'entre...

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