LGV vers le Sud : Juppé et Moudenc réagissent

La déclaration d'utilité publique relative aux projets de lignes à grande vitesse Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax sera signée dimanche par le ministre des Transports Alain Vidalies. Les maires et présidents des métropoles de Bordeaux et Toulouse, Alain Juppé et Jean-Luc Moudenc, se frottent les mains mais veulent au plus vite faire émerger la question du financement.
Jean-Luc Moudenc et Alain Juppé lors de la Conférence économique des métropoles à Bordeaux

Un temps quasiment enterré, puis repoussé aux calendes grecques, les projets de lignes à grande vitesse Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax reprennent, ces dernières semaines, du poil de la bête. Alain Vidalies a annoncé que la signature de la déclaration d'utilité publique des deux lignes, regroupées sous l'appellation Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO), serait signée dimanche 5 juin.

Interrogés ce vendredi à l'occasion de la Conférence économique des métropoles qui avait lieu à Bordeaux, Alain Juppé et Jean-Luc Moudenc ont forcément applaudi. Les deux dirigeants sont sur la même ligne.

"C'est une bonne nouvelle, souligne Alain Juppé. Le projet de ligne Tours-Bordeaux, qui mettra Paris à deux heures de Bordeaux à l'été 2017, n'avait de sens que s'il était prolongé vers le Sud. J'ai toujours apporté, comme le maire de Toulouse, un soutien très fort au GPSO. Cette signature n'est qu'une étape, des ajustements nous attendent désormais, sur le plan environnemental bien sûr mais aussi sur le volet financier. La façon dont les choses se sont passées sur Tours-Bordeaux, avec une cinquantaine de signataires autour de la table, ne doit pas servir d'exemple. Les collectivités devront assumer leur rôle."

Son nom n'est pas cité mais Alain Juppé vise ici, notamment, le président du Conseil régional d'Aquitaine Limousin Poitou-Charentes, Alain Rousset, qui s'est engagé auprès d'Europe Ecologie les Verts à ne pas financer de nouveaux projets LGV lors de l'entre-deux tours des dernières élections régionales. Alain Rousset renvoie désormais la balle à l'Etat pour régler cette question du financement.

"Je suis très heureux de cette décision, indique de son côté le maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole, Jean-Luc Moudenc. L'histoire ne doit pas s'arrêter à Bordeaux. Avec le financement de la ligne Tours-Bordeaux, nous avons un bon exemple de ce qui ne marche pas. Les discussions doivent maintenant avancer sur la question du financement."

Dans un communiqué commun publié en début d'après-midi, les deux maires complètent leur propos :

"Bordeaux et Toulouse sont les capitales régionales et économiques des deux plus grands ensembles régionaux de France. Elles partagent des intérêts et une stratégie économiques de premier plan, en particulier avec le pôle de compétitivité Aerospace Valley. Les relier entre elles par une LGV est incontestablement une étape majeure pour amplifier le développement du Sud-Ouest de la France."

Rappelons que le Conseil d'Etat a validé il y a quelques jours le projet de décret déclarant d'utilité publique les travaux nécessaires à la réalisation des lignes du GPSO, alors que la commission d'enquête préalable avait, elle, émis un avis défavorable, estimant que :

"Le porteur du projet, en annonçant un investissement de 8,307 milliards d'euros compensés par des gains de temps monétarisés à 20 euros par heure, n'est pas convaincant car la commission ne pense pas que l'on gagne des millions d'heures à coup de minutes de trajet."

Si elle a retenu favorablement la réduction d'une heure de temps de trajet entre Bordeaux et Toulouse, la commission d'enquête estime le gain de 20 minutes entre Bordeaux et Dax insuffisant.

GPSO est destiné à réduire de deux heures le temps de trajet entre Toulouse et Paris, en le faisant passer à 3 h 10, et accélérer les échanges vers l'Espagne via Bordeaux-Dax. Le projet va encore devoir surmonter de nombreux écueils. Et notamment le piège tendu par l'association Coordination Vigilance LGV Gironde, dont 140 membres ont acheté en indivision deux parcelles d'une surface totale de 1.868 m2 sur le tracé de la LGV dans la commune de Landiras, en sud-Gironde. Tous sont prêts à aller jusqu'au procès en expropriation.

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Commentaire 1
à écrit le 08/06/2016 à 19:16
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Enfin une bonne nouvelle qui aurait du arriver bien plus tôt !!!!! Il reste l'épineux problème du passage à niveau SNCF de la SP à Muret. Ca dure depuis plus de 60 ans et aujourd'hui la SNCF ne peut mettre son véto à une solution qui va libérer la v...

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