Les lignes de TER réduisent leur train de vie : la Région furieuse

La Région Aquitaine Limousin Poitou-Charentes s’oppose à la suppression de TER quotidiens imposée par la SNCF résultant d’une pénurie de conducteurs. Au total, la SNCF supprimerait 24 trains par jour en semaine, soit plus de 5 % des circulations que la Région commande.
La Région rappelle qu'elle a investi 630 M€ depuis 2002 pour le matériel neuf.

Suite à une pénurie de conducteurs importante (entre 16 et 20 sur le site de Bordeaux), la SNCF a informé la Région qu'elle décidait, unilatéralement, de supprimer certaines circulations de TER quotidiens. La Région refuse formellement la suppression des 24 TER imposée sur les lignes Bordeaux-Coutras-Angoulême, Bordeaux-Le Verdon, Bordeaux-Arcachon, Bordeaux-Bergerac-Sarlat, Agen-Périgueux ou encore Bordeaux-Périgueux, entre le 8 février et le 2 juillet 2016. Plus de 2.000 usagers quotidiens seraient concernés par cette mesure, sans issue actuelle, puisque les cars de substitution, lorsqu'ils sont proposés, ne répondent pas aux attentes légitimes des usagers qui subissent des temps de parcours dégradés.
Renaud Lagrave, vice-président en charge des infrastructures et des transports, a d'abord pris l'initiative de rencontrer les associations représentatives des usagers en colère et a présidé un comité de pilotage lors duquel il a exprimé son profond mécontentement au directeur régional SNCF et à son équipe dirigeante. Suivi de peu par Alain Rousset, président de la Région, qui a manifesté officiellement à Guillaume Pepy, président de la SNCF son refus de réduire le plan de transport. Il a exigé aussi en parallèle la mise en œuvre d'un plan d'urgence crédible visant à revenir au respect du plan de transport contractuel : des trains qui circulent, suffisamment capacitaires, et qui arrivent à l'heure.

Insatisfaction régionale et circonstances aggravantes

L'insatisfaction et le mécontentement de la Région sont accompagnés de circonstances aggravantes qui accablent la SNCF. Parmi elles : l'information a été rendue excessivement tardivement, seulement quinze jours avant la mise en œuvre du plan ou encore qu'il s'agit d'un phénomène inédit en Aquitaine par son ampleur et par sa cause, mais déjà mis en œuvre en début d'année 2015 pendant près de deux mois pour cause de matériel manquant. D'autre part, les suppressions massives interviennent dans un contexte de production très dégradé depuis des mois, qui ont conduit la Région, il y a à peine quelques semaines, à demander et obtenir un dédommagement pour les abonnés en mars.
La gestion de la politique ressources humaines du groupe SNCF semble également être remise en cause selon la Région. Cette crise est d'une ampleur nationale : il manque environ 300 conducteurs en France pour les trains régionaux.

Une confrontation également financière

Le désaccord n'est pas seulement d'ordre sociétal. Et pour cause : la Région rappelle qu'elle fournit à son exploitant depuis de nombreuses années les moyens lui permettant de rendre un service conforme à la commande. De nombreux investissements ont été réalisés : pour le matériel neuf (630 M€ investis depuis 2002, dont 370 M€ sur les deux dernières séries Régiolis et Regio 2N), financement à 100 % d'un centre de maintenance dédié aux TER, à hauteur de 25 M€, modernisation du réseau (190 M€ sur le réseau aquitain depuis 2002), équipement des contrôleurs en smartphones et financement d'un centre opérationnel pour améliorer l'information des usagers en situation perturbée. La Région affirme donc investir pour que l'exploitant améliore la qualité du service, mais celui-ci se dégrade. Sans réaction rapide de la SNCF pour rétablir le plan de transport, la Région ALPC envisage de prendre des mesures à la hauteur du service non rendu.

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Commentaire 1
à écrit le 24/02/2016 à 14:20
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COMME POUR LE FRET IL EST URGENT D'OUVRIR LES SILLONS EN FRANCE A DES COMPAGNIES FERROVIAIRES PRIVES POUR METTRE FIN A CETTE DICTATURE SNCF !!!!

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