Malgré les menaces, 2015 pourrait être une bonne année

Dans sa première livraison de l’année, "La Lettre des gérants" se montre plutôt optimiste pour 2015. Et l’on pourrait croire qu’il ne manque plus qu’une bonne dose d’inflation pour relancer le moteur de la croissance.
Pour Axel Champeil, le pouvoir financier est actuellement entre les mains des banques centrales

Dans "La Lettre des gérants" datée de janvier, la société bordelaise de gestion de portefeuille Champeil Asset Management (CAM), à Bordeaux, se montre relativement optimiste pour l'année qui vient et propose un dossier spécial Sud-Ouest sur lequel nous reviendrons. Axel Champeil, PDG de CAM, rappelle tout d'abord que le marché actions a connu un mois de janvier "euphorique", avec une hausse de 7,7 % de l'indice CAC 40.

Ce regain de confiance vient selon lui de la politique d'assouplissement quantitatif (quantitive easing) annoncée par la Banque centrale européenne (BCE) qui s'est engagée à racheter 60 Md€ d'actifs par mois "jusqu'à septembre 2016", en complément de sa stratégie de taux d'intérêts nuls. Ainsi, les nouvelles prévisions sur l'évolution de la croissance mondiale, revue à la baisse, n'ont pas affecté le marché boursier, pas plus que "l'arrivée au pouvoir de l'extrême gauche en Grèce, qui remet sur le devant de la scène la problématique du poids de la dette publique de nos économies" précise Axel Champeil.

Les banques centrales décident

Avec le basculement politique de la Grèce, la question de la dette publique revient comme un boomerang. Face au modèle qui fait des banques privées (et des marchés financiers) les acteurs principaux de la création de monnaie et les bénéficiaires exclusifs de la dette publique, rendue d'autant plus intéressante qu'il n'y a pas d'inflation, Axel Champeil prend le contrepied.

"Comme nous l'avons constaté aux Etats-Unis, le pouvoir financier est actuellement entièrement concentré entre les mains des banques centrales, qui influent seules sur les marchés financiers" souligne-t-il.

Cette mise entre parenthèse de la puissance de feu des marchés financiers, le patron de CAM l'illustre encore par la décision prise en début d'année par la Banque nationale suisse (banque centrale de la confédération) de mettre fin à la parité entre le franc suisse et l'euro. Décision qui "a entrainé un krach instantané sur la bourse domestique, qui a perdu plus de 14 % en séance" souligne la Lettre des gérants.

Constellation de signes positifs

Ce primat de la politique monétaire renvoie à une guerre des changes marquée en particulier par la baisse "de près de 20 %" de l'euro par rapport au dollar, mouvement qui devrait dissuader la Banque centrale des Etats-Unis (Fed) de relever, comme envisagé, ses taux d'intérêts, "afin de limiter l'appréciation de sa monnaie qui pourrait impacter la reprise" indique Axel Champeil. Ce dernier ne revient pas sur le risque de déstabilisation que font courir à l'Union européenne les combats dans l'Est de l'Ukraine. Car, sur un plan strictement économique, les signes positifs s'additionnent. La baisse de l'euro par rapport au dollar, favorable aux exportations, va ainsi de pair avec un recul marqué du coût de l'énergie (alimenté par la chute des cours du pétrole) et des taux d'intérêts historiquement faibles. Des conditions que CAM juge "optimales pour créer les bases d'une reprise économique", même si la faiblesse de l'inflation reste un sujet de préoccupation. Et dans ce contexte Axel Champeil annonce qu'il privilégiera les actions.

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