Les Néo-Aquitains un peu moins surendettés

Le nombre de dossiers de surendettement a baissé l’an dernier en Nouvelle-Aquitaine où le taux des surendettés reste encore supérieur à la moyenne nationale.
Ce sont les femmes qui paient le plus lourd tribu au surendettement .

En Nouvelle-Aquitaine c'est une femme célibataire (divorcée ou séparée), âgée de 35 à 54 ans, sans personne à charge, qui est locataire de son logement et dont la rémunération oscillait en 2016 entre 830 et 1.466 euros bruts, autrement-dit supérieure au RSA (revenu de solidarité active) et inférieure au Smic. Ce portrait robot du surendetté, qui est une surendettée (voir les détails chiffrés plus loin), ressort des travaux des commissions de surendettement des douze départements de Nouvelle-Aquitaine menés en 2016.

Ces résultats ont été présentés hier mardi par Patrick Berger, directeur du bureau régional de la Banque de France en Nouvelle-Aquitaine, Pierre Dartout, préfet de la Gironde et de la région Nouvelle-Aquitaine, David Duriez, en charge des particuliers et des institutions au bureau régional de la Banque de France, et Isabelle Pantèbre, directrice départementale de la cohésion sociale de la Gironde. Il apparaît que le nombre de dossiers de surendettement déposés l'an dernier en Gironde, soit 4.763, est en baisse de 9,2 % par rapport à 2015 (année où il avait augmenté de +1,5 %).

Du mieux avec le crédit à la consommation

A l'échelle de la Nouvelle-Aquitaine ce recul du surendettement sur un an est de 8,6 %, avec 19.228 dossiers déposés. Plus positive que dans l'ensemble de la région, cette évolution girondine reste inférieure à la tendance nationale puisqu'à 194.194 le nombre de dossiers de surendettement déposés en France est en recul de 10,6 %.

"Cette baisse résulte de plusieurs facteurs dont l'application de la loi Lagarde, le comportement des établissements de crédit, qui jouent le jeu avec les emprunteurs, et un meilleur encadrement social des surendettés" analyse David Duriez.

Liée à l'application en France de la directive européenne sur les crédits à la consommation la loi qu'a porté Christine Lagarde, alors ministre de l'Economie, et qui a été adoptée le 1er juillet 2010 a renforcé la liberté d'action et la protection des consommateurs. Sans supprimer tous les problèmes. Le portrait robot du surendetté néo-aquitain est celui d'une femme (53,5 %) qui est divorcée ou séparée (37,3 %), sans personne à charge (57,1 %). Elle travaille (34,5 % contre 29,1 % au chômage), d'abord à durée indéterminée (26,5 % contre 5,9 % à durée déterminée et 2,2 % en intérim) et elle est locataire de son logement (73,1 %).

Plus de 52.000 euros de dettes dans les Landes

Avec un endettement moyen de 45.108 euros par surendetté en Nouvelle-Aquitaine, de 47.502 euros en Gironde, pour un plus haut dans les Landes, à 52.309 euros, le surendettement pourrait passer pour ce qu'il n'est pas.

"La moyenne intègre les particuliers et les professionnels. Et nous avons par exemple le cas d'un assureur endetté à hauteur de 2 M€. Un type de dossier assez rare mais qui pèse lourd dans la moyenne" démystifie David Duriez.

Ainsi le surendettement n'est pas le fait de flambeuses collectionneuses folles de voitures de luxe et de diamants. Les dépensières hors de contrôle sont minoritaires, "car pour entrer dans cette catégorie il faut avoir des revenus de l'ordre de 3.500 euros par mois" relève David Duriez. Et c'est bien l'appauvrissement qui est à l'œuvre dans le surendettement. En témoigne la géographie des surendettés en Nouvelle-Aquitaine. C'est dans les deux départements les plus pauvres de la région, le Lot-et-Garonne (ex-Aquitaine) et la Creuse (ex-Limousin) que les taux de surendettement sont les plus élevés, avec respectivement 552 dossiers pour 100.000 habitants et 525 pour 100.000, et dans les plus riches qu'ils baissent, avec par exemple 325 dossiers pour 100.000 en Pyrénées-Atlantiques (le plus bas), et 374 dossiers en Gironde. En Nouvelle-Aquitaine ce taux est de 390 pour 100.000 habitants contre 370 en France.

39 % de dossiers effacés

Le nombre de dossiers qui reviennent sur la table de la commission alors qu'ils avaient déjà été traités, que traduit le taux de redepôt, reste stable à un niveau élevé, soit 45,5 % au plan national, 44 % en Nouvelle-Aquitaine et 39 % en Gironde. L'écart de 6,5 % qui sépare la Gironde de la moyenne nationale serait due à une meilleure prise en compte sociale des surendettés dans le département.

La Nouvelle-Aquitaine reste dans la norme en terme de possibilité de remboursement, 52,5 % des surendettés de la région sont dans l'incapacité de rembourser contre 52,1 % au niveau national. In fine 39 % des dossiers régionaux font l'objet de mesures d'effacement de dettes, contre 36 % au plan national, tandis que près de 35 % des dossiers régionaux font l'objet de mesures imposées ou recommandées (plus de 37 % au plan national). Des mesures qui n'ont rien à voir avec les interdictions bancaires qui sont prises par les banques quand ces dernières subissent un incident de paiement.

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