Pour Champeil, la politique devient un risque financier

Axel Champeil, PDG de Champeil Asset Management (CAM), à Bordeaux, maintient le risque politique comme principal facteur de déstabilisation à court terme des marchés, qui par ailleurs bénéficient de bons fondamentaux.
L'élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis n'a pas provoqué de tsunami sur les marchés financiers, comme certains l'ont craint.

Dans sa dernière livraison de la "Lettre des gérants", datée de novembre 2016 et qui porte sur le mois d'octobre, Axel Champeil ne pouvait pas prophétiser l'issue de l'élection présidentielle américaine du 8 novembre, qui a vu la victoire de Donald Trump, mais ce fameux risque politique, qu'il avait identifié dans sa précédente Lettre, n'a pas pour l'heure déclenché d'apocalypse en Bourse. L'élection de Donald Trump n'a pas fait perdre la tête à Wall Street ni aux autres places, hormis un coup de stress à Tokyo. Axel Champeil note qu'en octobre le CAC 40 n'a pas pu atteindre la barre des 4.600 points "dont il s'est approché plusieurs fois depuis janvier". Les marchés ont toutefois été positivement animés par les bons résultats des grandes sociétés, avec de gros rattrapage en particulier dans le domaine du luxe (Kering, LVMH). A l'inverse, le retournement de solides valeurs de fond de portefeuille, comme Air Liquide (-6 %) ou Essilor (-10 %), voire Safran, "incite à la vigilance sur les valorisations" observe La "Lettre des gérants".

La déflation en cours d'évacuation ?

Dans sa livraison de novembre, Axel Champeil cherchait à rassurer en rappelant que les marchés s'appuient sur de bons fondamentaux de long terme même s'ils ne sont pas éclatants, tout en rappelant aussi que sa société de gestion de portefeuille gardait une protection puisque CAM reste "relativement investie en or, actif de précaution". Axel Champeil observe qu'en octobre la perspective d'une remontée des taux d'intérêt américains ne fait plus peur car intégrée par les investisseurs comme révélateur "d'une amélioration de l'économie".

Le programme économique de Donald Trump, esquissé à grands traits, qui entend notamment combiner une politique de grands travaux façon New Deal avec un nouvelle vague de dérégulation finanicère, devrait générer de l'inflation et une remontée des taux d'intérêts. Le dosage du cocktail Trump étant pour le moment inconnu, ses effets ne sont pas vraiment prévisibles. La potentiellement très bonne nouvelle annoncée par CAM est le dégonflement du risque de déflation en Europe, "qui semble largement évacué avec le rééquilibrage des prix de l'énergie et la remontée de l'inflation".

Au final Axel Champeil confirme le primat qu'il accorde à court terme aux "risques politiques" comme origine probable de déstabilisation des marchés. Car après les élections aux Etats-Unis, dont les effets réels ne sont pas encore connus, il faut également ne pas oublier la poursuite des négociations dans le cadre du Brexit ou les échéances électorales françaises. D'ici la fin de l'année le PDG de Champeil estime toutefois que les marchés reprendront la direction "des points hauts annuels", les risques étant pour l'heure limités.

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