Experts-comptables : Bordeaux s’oppose à Paris

L’impact de la création de la grande région Aquitaine Limousin Poitou-Charentes (ALPC) n’épargne pas les conseils de l’ordre des experts-comptables des trois ex-régions, qui s’opposent sur le sujet au conseil supérieur, à Paris.
Alexandre Salas-Gordo

La leçon à tirer de l'émergence de la grande région ALPC n'est pas encore tranchée chez les experts-comptables dont les divisions régionales sont territorialement un peu différentes des frontières administratives.

"Cette réforme territoriale, c'est ce qui va nous occuper", confirme Alexandre Salas-Gordo, président du Conseil régional de l'ordre des experts-comptables d'Aquitaine.

Les experts-comptables ont décidé de tout mettre sur la table et partent de zéro. Bordeaux, Limoges, Poitiers ? : même la localisation du futur Conseil régional de l'ordre des experts-comptables (Croec) ne serait pas encore tranchée. Mais ce n'est sans doute pas le plus important. Virginie Calmels, jeune chef de file Les Républicains à la Région, mais aussi expert-comptable diplômée, a jugé qu'à 183 élus (pour 5,8 millions d'habitants) le Conseil régional alignait un nombre de conseillers "pléthorique", sans que le président (PS) Alain Rousset n'y trouve à redire.

Ils veulent plus de 30 élus

Si les membres du Croec sont désignés avec presque mille fois moins de voix que les conseillers régionaux, qu'ils ne sont pas soumis au suffrage universel et qu'ils n'ont pas du tout les mêmes responsabilités, la façon d'occuper ce nouvel espace régional que tout le monde découvre en même temps ne peut laisser indifférent.

"Nous avons 24 élus en Aquitaine, 12 en Limousin et autant en Poitou-Charentes. En Aquitaine l'ordre regroupe 1.000 experts-comptables. Avec l'arrivée des deux autres régions nous arrivons à 1.800 professionnels. Ce qui signifie qu'en l'état actuel du règlement, le nombre d'élus à l'échelle de la grande région sera de 24. C'est insuffisant pour couvrir une région aussi grande. Le palier supérieur, que nous ne pouvons pas atteindre, est à 30 élus mais nous demandons davantage que ça", éclaire le président.

Des préoccupations qui semblent ne pas émouvoir le Conseil supérieur de l'ordre des experts-comptables.

"Nos deux syndicats professionnels ne sont pas d'accord. L'Ifec, qui est majoritaire sur les trois régions Aquitaine, Limousin, Poitou-Charentes demande une augmentation du nombre d'élus, tandis que l'ECF, majoritaire à l'échelon national, est partisan du statu quo actuel. Les régions ordinales devraient se regrouper d'ici le 1er janvier 2017 ou dans deux ans s'il n'y pas de consensus entre experts-comptables", détaille Alexandre Salas-Gordo.

Lancées depuis le 8 décembre dernier, les discussions entre syndicats professionnels doivent déboucher sur un accord d'ici fin février, pour qu'une proposition sur la constitution des listes électorales puisse être faite en mars.

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