En Aquitaine industrie et services rebondissent

Les indicateurs du climat des affaires pour l’industrie et les services marchands sont positivement orientés en juin dans la région selon la dernière étude de conjoncture du Bureau régional de la Banque de France en Aquitaine.
La production industrielle a repris des couleurs au mois de juin.

Le climat industriel des affaires, indicateur composé à partir d'un solde d'opinions de dirigeants, se rapproche de prés de sa moyenne de longue période, avec une hausse quasi constante depuis décembre 2014. A noter que cet indicateur s'infléchit à la baisse au plan national. Celui des services marchands connaît quant à lui un très fort rebond en Aquitaine depuis décembre dernier et dépasse très nettement sa moyenne de longue période. La Banque de France observe que ce deuxième indicateur "confirme l'embellie portée par la demande et le renforcement de la trésorerie".

Elle souligne que si "l'activité est mieux orientée dans le bâtiment", les travaux publics restent en difficulté avec "des carnets de commandes toujours très étroits". La tendance positive des services marchands est beaucoup plus nette en Aquitaine que dans l'ensemble du pays.

L'industrie se réveille

Après plusieurs mois de contraction, la Banque de France observe que le volume des transactions dans le commerce de gros "est en légère hausse sur le second trimestre" sans rattraper pour autant son niveau de l'an dernier. L'emploi dans l'industrie régionale se concentre principalement dans trois pôles : l'industrie agroalimentaire (fabrication de denrées alimentaires et de boissons), avec 17,4 % de l'effectif ; la production de matériels de transports (16,4 %), largement articulée sur la construction aéronautique et spatiale ; la fabrication d'équipements électriques, électroniques, informatiques et autres machines (11 %). Si l'activité industrielle s'est stabilisée en juin 2015 à un niveau légèrement supérieur à celui de la même période en 2014, la Banque de France relève que tous les secteurs n'évoluent pas de la même manière.

Manque de commandes dans l'aéronautique

La construction aéronautique et spatiale ne bénéficie pas encore des retombées des derniers contrats "à la grande exportation" signés notamment par Dassault mais aussi Airbus et entraîne une réduction de la production de matériel de transport. Les carnets de commandes dans l'aéronautique et le spatial sont considérés comme "globalement insuffisants" et les plans de charge à court terme "moins garnis chez les fabricants et surtout leurs sous-traitants". Malgré tout les perspectives restent optimistes, même si les stocks sont considérés comme élevés à la fin du premier semestre.

Export et marché intérieur : l'agroalimentaire au vert

L'industrie agroalimentaire est le secteur industriel globalement en forme. La production a fortement augmenté en juin, tirée par la hausse des livraisons mais aussi par le renforcement des stocks en prévision des congés d'été. Les commandes s'améliorent tant à l'export que sur le marché intérieur et le niveau des carnets de commandes est jugé satisfaisant. Malgré une orientation positive de la production pour juillet, avec un maintien des effectifs "et un recours modéré aux intérimaires", des points noirs subsistent.

Le marché des fruits et légumes reste bien orienté.

Concernant la transformation et conservation de la viande et préparation à base de viande, qui jouent un rôle significatif dans l'industrie agroalimentaire, la Banque de France note que les prix matières progressent, en particulier dans le bœuf, "tandis que les prix de vente s'érodent sous la pression des distributeurs". La situation est sensiblement différente dans la transformation et conservation de fruits et légumes, et "la bonne orientation des commandes démarrée en mai, se confirme, favorisée par une météo clémente". Avec des marchés à l'export "particulièrement actifs", cet important segment industriel est tiré à la hausse.

Des stocks qui ne freinent pas les biens d'équipements

Supérieure à l'an dernier, la production de biens d'équipement (équipements électriques, électroniques, informatiques et autres machines) devrait s'intensifier en juillet. La Banque de France relève que "des marchés très actifs" sont à la base de ce dynamisme qui va pourtant de pair avec des livraisons plus faibles et des stocks qui "sont estimés élevés pour la période".

La tendance est néanmoins positive : "Avec une meilleure visibilité, les anticipations de production sont favorables et des embauches, d'intérimaires dans un premier temps, sont envisagées."

Optimisme dans les agences d'intérim

L'ensemble des services marchands, du tourisme aux activités informatiques, est bien orienté et le niveau de la demande enregistrée en juin "accentue la tendance haussière de ces derniers mois". Le volume d'affaires en ingénierie et études est tiré par "la concrétisation de contrats". En général, les chefs d'entreprise prévoient une hausse d'activité, à l'exception de la réparation automobile (tassement en vue) et l'hébergement (plafonnement des prestations).

Le tourisme est un segment porteur des services marchands en Aquitaine.

L'activité des agences de travail temporaire bénéficie d'une tendance favorable qui s'est renforcée en juin, observe l'étude, en particulier grâce à une demande soutenue "de l'agroalimentaire, l'hôtellerie, la restauration et la grande distribution". Et quelques signes de reprise sont évoqués en particulier dans le second œuvre du bâtiment. Après une pause en mai, la reprise de la demande bénéficie en juin aux activités informatiques, malgré quelques tensions de trésorerie. Les prévisions d'activité sont à la hausse et pourraient s'accompagner de recrutements.

Un commerce de gros encore fragile

Le ciel du commerce de gros est beaucoup moins dégagé que celui des services marchands. Malgré une petite reprise du volume de transactions au deuxième trimestre, "après plusieurs mois de contraction", la situation reste délicate. Le commerce de gros a été relancé grâce aux ventes de produits agroalimentaires et de matériaux, suite à une remontée de la demande des particuliers. Mais la Banque de France conclut à une demande incertaine, dans un contexte où "la concurrence s'amplifie, conduisant à des concessions encore fréquentes sur les prix de vente". La remontée des carnets de commandes ne suffit pas à rassurer les analystes, à cause "des disparités qui incitent à des prévisions très prudentes dans l'évolution de l'activité du prochain trimestre".

L'édition 2015 de Vinexpo a remonté le moral des négociants bordelais.

Dans les vins en appellation d'origine contrôlée (AOC), la Banque de France retient les résultats mitigés de la campagne 2015 de vente des bordeaux en primeur, qui ont continué à pousser les stocks à la hausse. La contraction des transactions au deuxième trimestre serait toutefois contrebalancée par l'optimisme des négociants bordelais à la suite de la dernière édition du salon Vinexpo. Les perspectives de vente à l'export, y compris en Asie, redevenant encourageantes pour les prochains mois. Si le marché bois et matériaux de construction s'améliore pour le deuxième trimestre consécutif, c'est qu'il tiré par la demande des particuliers, qui compense "un peu l'atonie des marchés du bâtiment".

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