Pour les scieurs, la coupe est pleine

Demain mardi 7 octobre, 1.000 dirigeants de scieries, en provenance de toute la France, membres de la Fédération nationale du bois, vont manifester devant l’Assemblée nationale, place Edouard-Herriot à Paris. Ils reprochent au gouvernement son “inaction et son laxisme” concernant l’exportation massive de grumes vers l’Asie.
Exporté vers la Chine en 2013, le million de m3 de grumes de forêts françaises aurait entrainé une perte de 800 M€ de CA pour les scieurs

Demain, de 13 h à 18 h, les scieurs venus de toute la France, et donc d'Aquitaine, 2e région de France en implantation de scieries, vont manifester devant l'Assemblée nationale. Ils reprochent au gouvernement en général, et au ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, en particulier, de ne rien proposer pour endiguer ce que la Fédération nationale du bois (FNB) qualifie "d'hémorragie des exportations de grumes vers la Chine".
Selon la FNB, 1 million de m3 de grumes financées pour partie par le Fonds forestier national auraient été expédiées en Chine en 2013. Cette "fuite" des grumes vers la Chine où elles sont transformées, aurait entraîné une perte de valeur ajoutée, pour l'industrie française, estimée à 800 M€, toujours en 2013.

800 M€ perdus, 45.000 emplois menacés

Après avoir été reçus deux fois par Stéphane Le Foll pendant l'été, pour "expliquer l'urgence de la situation", les professionnels déplorent le fait qu'aucune disposition n'ait été prise pour la filière. "Si le gouvernement ne fait rien, ce sont 450.000 emplois qui sont directement et indirectement menacés", explique Laurent Denormandie, président de la FNB et porte-parole des scieurs.
Paul Lesbats, président régional de la Fiba (Fédération des Industries du Bois d'Aquitaine) et PDG de Lesbats Scieries d'Aquitaine (Deux sites industriels, 100 salariés. Siège à Léon dans les Landes) souligne que si "pour le moment, les industriels aquitains sont peu concernés par ses exportations qui concernent des feuillus principalement, l'intérêt grandissant des asiatiques pour nos stocks de résineux laisse planer une menace à court terme pour notre secteur de la transformation". Un secteur qui emploi 34.000 personnes en Aquitaine et génère 2,6 Md€ de chiffre d'affaires.
Laurent Normandie s'interroge : "De nombreux pays, comme les USA, pratiquent une politique de quotas pour la sauvegarde de leur industrie nationale, pourquoi pas la France ?", tout en rappelant que la filière forêt-bois a été reconnue comme étant une filière stratégique pour une nouvelle France industrielle, et que, de fait, la sécurisation des approvisionnements devrait constituer, a minima, un préalable au développement de cette industrie du sciage.

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