Startups : l'accélérateur Héméra est officiellement lancé

L'accélérateur de startups Héméra, créé par cinq entrepreneurs bordelais, vient d'être officiellement lancé avec une première phase de sélection de jeunes pousses à fort potentiel. Fraîchement recruté, le manager d'Héméra, Adrien Dulong, se présente et détaille le fonctionnement de l'accélérateur, notamment son modèle économique mixte.
Adrien Dulong vient d'être recruté par Héméra en tant que manager.

Quel est votre parcours ?
"Je suis un pur produit bordelais ! Après mes années de lycée à Bordeaux, je suis parti faire mes études supérieures à Paris puis en Angleterre. Diplômé d'HEC, j'ai un double diplôme d'ingénieur de l'ECE Paris et d'Oxford Brookes University dans le domaine des NTIC. Je suis ensuite passé par le département innovation du groupe Canal +, où je travaillais sur les nouveaux usages, avant de fonder plusieurs sociétés dans le mobile et le digital. Durant ce parcours j'ai pu aborder différentes étapes de la vie d'une startup, la levée de fonds, l'acquisition de clients et d'utilisateurs, les relations avec les grands groupes..."

Comment s'est fait la connexion avec les entrepreneurs porteurs d'Héméra, Julien Parrou (ConcoursMania), Benoît Droulin et Grégory Lefort (Azendoo), Brice Thebaud (Alienor Partners) et David Ducourneau (Kasual Business) ?
"J'ai longtemps eu un pied à Paris et un pied à Bordeaux. J'avais rencontré à plusieurs occasions Julien Parrou mais le contact s'est surtout fait au début avec Benoît Droulin. Ils m'ont sollicité fin octobre en me disant qu'ils cherchaient un manager. J'ai rapidement répondu positivement pour plusieurs raisons. Derrière Héméra, il y a des entrepreneurs de confiance, et le projet demander de mettre en place beaucoup de choses, ce qui me plaît en tant qu'entrepreneur. Enfin, Héméra apporte quelque chose de nouveau sur le territoire bordelais."

Votre accélérateur va s'appuyer sur un modèle économique mixte. Pouvez-vous le détailler ?
"Héméra intervient à plusieurs niveaux, avec non seulement l'accompagnement de startups à fort potentiel, mais aussi un lieu proposant à la fois des bureaux pour startups, accélérées ou non, ainsi qu'un espace d'accueil et de vie pour tous les acteurs de l'innovation. Nous proposerons également un programme de formations destinées aux startups et entreprises déjà établies, sur des sujets tels que le marketing digital, la levée de fond, l'acquisition, l'UX design, ainsi que des avantages exclusifs, synonymes d'économies immédiates, négociés avec les meilleurs fournisseurs, et enfin un fonds d'investissement."

La question de la prise de participation des accélérateurs est fondamentale. De quelle école faites-vous partie, sachant que la valorisation d'une startup est souvent problématique à estimer ?
"C'est souvent compliqué pour une startup de se retrouver devant un accélérateur qui lui annonce qu'il va prendre 5, 10 ou 15 % du capital et qu'il fera d'elle un géant dans quelques années. Héméra va prendre une part très faible mais sera présent lors de la levée de fonds suivante, avec une décote (Lire aussi l'interview de Julien Parrou sur le sujet, NDLR). Cette mécanique évite la barrière importante à l'entrée du programme d'accélération et donne des gages aux autres investisseurs du tour de table car nous prendrons, nous aussi, des risques. Quant au premier véhicule d'investissement, il est en cours de finalisation."

>> Lire aussi : "Les accélérateurs de startups, entre hype et réel besoin"

A qui s'adresse l'accélérateur ?
"Aux startups de Bordeaux, de l'Aquitaine, et à toutes celles, ailleurs, qui sont intéressées. Héméra ne sera par ailleurs pas sectoriel, et pas nécessairement focalisé sur le numérique. Toute startup innovante à fort potentiel de croissance peut candidater."

Quels sont les prochaines étapes d'Héméra ?
"Nous venons tout juste de lancer notre site Internet qui permet aux jeunes entreprises de candidater. Une quinzaine d'entreprises se sont déjà manifesté. Nous ne fonctionnerons pas par promotion mais au fil de l'eau. Notre esprit est de répondre aux besoins des entreprises accélérées quand ils se feront sentir, pas de faire un point de 4 heures systématiquement chaque semaine. Nous proposerons un accompagnement sur le long terme, avec un mentor dédié à un projet.
Dans un premier temps, nous allons accueillir, à partir de fin janvier, les premières startups accélérées dans les locaux de ConcoursMania, cours Arnozan à Bordeaux, où nous aurons aussi un plateau pour louer des bureaux. Héméra emménagera avant l'été 2016 dans un vaste espace en centre-ville."

Il existe déjà à Bordeaux deux accélérateurs, 33 Entrepreneurs et Ecom 33. Le Village by CA s'installera en 2016. Ne risque-t-on pas la saturation ?
"Aujourd'hui, nous ne sommes pas de trop car il existe une vraie demande de la part des startups de la région et d'au-delà. Il est vrai que beaucoup d'accélérateurs se montent, et que tous ne réussiront pas. Notre raisonnement est qu'il est important, pour un accélérateur, de se reposer sur plusieurs piliers car le soutien aux jeunes pousses prend du temps, est risqué donc fragile. Il est compliqué de survivre pendant les 5 à 7 ans nécessaires avant les premiers retours sur investissement."

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