La patronne des usines Ford était hier à Bordeaux

La CGT appelle à la grève ce jeudi à Ford Aquitaine Industries, à Blanquefort (Bordeaux Métropole), après une semaine mi-figue mi-raisin pour les syndicats marquée en particulier par la venue dans l’usine de Linda Cash, la vice-présidente de Ford Europe.
Linda Cash, vice-présidente de Ford Europe et patronne des usines européennes.

La remise à plus tard, pour cause de grève des aiguilleurs du ciel, du comité de suivi de Ford Aquitaine Industries (FAI), qui devait se tenir à la préfecture de la Gironde ce jeudi 9 mars et qui était très attendue par l'intersyndicale CFE-CGC, CFTC, CGT, FO, a sans doute convaincu la CGT d'appeler les salariés à débrayer de 13 h à 15 h en début d'après-midi ce 9 mars, et cette nuit de 22 h à 23 h. Le comité de suivi, où devaient se retrouver élus girondins, représentants de Ford Europe, de l'intersyndicale de FAI et des services de l'Etat, aurait dans l'idéal dû permettre de faire le point sur l'avenir de cette usine spécialisée dans la fabrication de boîtes de vitesses automatiques qui emploie un peu plus de 900 salariés.

Alors que les syndicats s'inquiètent et craignent que Ford ferme Ford Aquitaine Industries, la maison mère européenne de FAI assure le contraire. Mardi 7 mars les élus du comité d'entreprise de FAI ont reçu deux élues PS qui suivent le dossier FAI : Pascale Got, députée de la Gironde, et Christine Bost, maire d'Eysines, vice-présidente de Bordeaux Métropole et 1re vice-présidente du Conseil départemental de la Gironde.

La venue surprise de Linda Cash

"Cette réunion avec Pascale Got et Christine Bost était prévue de longue date pour faire une synthèse sur les événements précédents, pour revenir sur le plan annoncé par Ford de remplacer la fabrication de la boîte de vitesses 6F35 par celle de la 6F15. Nous sommes certains que cela ne suffira pas à maintenir l'activité à FAI et c'est pourquoi nous maintenons le contact avec les élus", explique Gilles Lambersend, secrétaire général du comité d'entreprise (CE) de FAI.

Alors qu'ils avaient été informés ce même mardi à 8 h 30 de la remise à plus tard du comité de pilotage, les élus du comité d'entreprise n'étaient pas au bout de leurs surprises.

"Nous avons ensuite appris que Linda Cash, la vice-présidente de Ford Europe en charge la production, c'est-à-dire de la totalité des usines européennes, arrivait ce mercredi", confirme le cégétiste.

Contrairement à ce qu'ont pu pronostiquer certains, Linda Cash n'est pas venue seule à Blanquefort puisqu'elle était accompagnée par le président de FAI, Kieran Cahill, également directeur de la division moteurs et transmissions de Ford Europe.

Pascale Got et Christine Bost

Pascale Got et Christine Bost au CE de FAI le 7 mars (J. Philippe Déjean)

La question de la compétitivité

"Linda Cash a pris en compte les importants espaces vides dans FAI, avec, selon ses chiffres, 66 % de l'espace utilisé, précisant qu'il s'agit d'une priorité à aborder à tous les niveaux hiérarchiques et syndicaux et qu'il est important d'étudier toute proposition", rapporte Jean-Luc Gassies, élu CFTC au comité d'entreprise.

Une analyse de la situation qui n'en est pas restée là. Sans combler l'attente des syndicalistes, Linda Cash n'a pas hésité à évoquer le futur et même l'hypothèse des véhicules électriques, abordées lors de la rencontre des cadres dirigeants de Ford Europe avec le secrétaire d'Etat à l'industrie.

"Concernant l'avenir du site, poursuit Jean-Luc Gassies, Linda Cash a indiqué que des études sont en cours, que toute opportunité sera prise en compte. Selon elle, il y a peu de produits, au niveau de Ford, destinés à l'Europe. Le plan de développement des véhicules électriques, hybrides ne serait pas encore précisément défini. Le plan produit détermine le nombre d'emplois au niveau de FAI".

L'élu CFTC rajoute ensuite que Linda Cash a rappelé que "la compétitivité est un point très important pour Ford" et que la "comparaison entre usines s'effectue sur la base de l'efficacité au niveau du coût total".

Rechercher de nouvelles activités

Linda Cash, toujours selon Jean-Luc Gassies, s'est également voulu rassurante en précisant que les préoccupations des salariés étaient remontées au plus haut niveau du groupe Ford et que la situation à FAI n'est pas ignorée. La CFTC se félicite qu'un haut responsable comme Linda Cash ait fait le voyage à Blanquefort mais insiste sur le fait que "de nombreux produits nouveaux pourraient être affectés par Ford à FAI" tout en revenant sur le fait que FAI forme, avec sa voisine Getrag Ford Transmissions (GFT groupe Magna), une usine voisine de quelques centaines de mètres, "un centre d'excellence des transmissions".

Une idée qui ne semble plus vraiment être dans l'air depuis l'an dernier et la reprise du groupe allemand Getrag (sous-traitant de Ford) par Magna, équipementier automobile canadien de taille mondiale qui travaille également depuis des lustres avec le constructeur automobile de Dearborn (banlieue de Détroit). La CFTC a demandé à ce qu'une équipe dédiée travaille avec le directeur de l'usine, Gerd Inden, à la recherche de nouvelles activités, mais la centrale veut aussi des précisions sur les points de compétitivité qui devraient être améliorés à FAI et les règles de mise en concurrence entre les usines du groupe.

Un comité de suivi avant le 20 mars ?

La CGT estime de son côté qu'avec ou sans les cadres (CFE-CGC) l'intersyndicale de Ford Aquitaine Industries "semble anesthésiée et du coup incapable de prendre une initiative" et appelle à la tenue d'une assemblée générale pour faire le point "sur une situation toujours aussi inquiétante voire même plus inquiétante encore".

Convaincus notamment que la mobilisation des élus, la venue de Linda Cash et l'organisation du comité de suivi, qui a finalement été reporté, sont autant de résultats de la mobilisation syndicale menée depuis fin 2016, la CGT s'inquiète, estimant "que l'intersyndicale n'est plus aussi déterminée qu'au début". D'où la mobilisation de ce jeudi 9 mars, qui pour la centrale doit éviter un renversement du rapport de force en faveur de la direction. Aucune nouvelle date n'a encore été arrêtée pour la tenue du prochain comité de suivi de FAI.

"Ce sera sans doute avant le 20 mars car je crois qu'à partir du 24 mars, avec l'obligation de réserve des fonctionnaires en période électorale, le préfet ne pourra plus rien dire", conjecture Gilles Lambersend.

Quoi qu'il en soit, la tenue de ce comité de suivi reste très attendue.

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Commentaires 10
à écrit le 10/03/2017 à 7:09
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heureusement qu'il y a des syndicats on fait souvent appel à eux en cas de conflit personnel et là on est plus contre les avancées sociales même si c'est plus à la mode,c'est souvent grâce à eux et dans les années à venir devant un avenir complexe...

à écrit le 09/03/2017 à 16:37
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Oui le fait d'envoyer cette dame était un signe évident qu'il est hors de question que les actionnaires milliardaires américains et autres ne donnent quoi que ce soit. Le coup de dire que le marché européen n'était pas leur principal alors que l'...

le 09/03/2017 à 19:26
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@citoyen blasé: "cette dame", moron, a plus de qualifications et de diplômes que toute ta famille depuis la nuit des temps. De plus, j'espère que tu as remarqué qu'elle était noire et que pour les noirs de sa génération, il fallait vraiment en vouloi...

le 10/03/2017 à 10:21
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Encore le gars que je ne lis jamais mais qui lui me li tout le temps et pourtant malgré tout commente toujours à côté de la plaque, incroyable. pasdetrick: Comment se fait il qu'à chaque fois que vous me répondez j'ai l'impression que vous parlez...

le 10/03/2017 à 15:37
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@Citoyen blasé: et qui est à côté de la plaque une fois de plus ? Il semblerait que tu commentes histoire de commenter, sans savoir de quoi tu causes ! Linda Cash est un cadre-dirigeant de Ford. Tu voudrais pas que la société envoie des délégués comm...

le 10/03/2017 à 17:24
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"Linda Cash est un cadre-dirigeant de Ford" Houlà mais dites moi vous m'avez habitué à stagner pas à reculer ! Vous vous épuisez avec la campagne présidentielle mon pauvre vieux, faites attention à vous... "Tu voudrais pas que la société ...

le 11/03/2017 à 19:13
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Je ne suis pas socialo communiste, comme d'habitude vous délirez Vous trollez. (2h30 du mat vous êtes encore en train d'expulser vos ressentiments sur internet, franchement arrêtez et vivez ou allez vous faire enfin soigner, merci)

à écrit le 09/03/2017 à 16:14
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C'est sûr qu'être accueilli par la CGT donne une très mauvaise image du travailleur français :-)

le 09/03/2017 à 22:45
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Suis absolument d'accord avec Patrickb

le 10/03/2017 à 16:10
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Oui, les fossoyeurs de France inc. Sont déjà prêts et sur le pied de guerre.. A dégouter qui que ce soit d'entreprendre sur le sol national.

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