Dassault investit 20 M€ sur les Falcon en Gironde

Le groupe Dassault Aviation renforce sa présence en Gironde et à Bordeaux Métropole avec l’inauguration du nouveau site de Dassault Falcon Service. Un investissement de 20 M€.
Eric Trappier à côté d'une maquette du Falcon 8X

Eric Trappier, PDG de Dassault Aviation, était à Mérignac (Gironde) jeudi 10 novembre dans l'après-midi à l'occasion de l'inauguration, en bordure de l'aéroport de Bordeaux-Mérignac, du nouveau site de maintenance, réparations et révisions de Dassault Falcon Service (DFS), filiale dont Jean Kayanakis est le gérant. Eric Trappier a été accueilli à DFS par Alain Anziani, sénateur-maire (PS) de Mérignac, vice-président de Bordeaux Métropole, Alain Juppé, maire (LR) de Bordeaux, président de Bordeaux Métropole, candidat à l'investiture de la droite et du centre pour l'élection présidentielle de 2017, Marie Récalde, députée (PS) de la Gironde, et Alain Rousset, président (PS) de la Nouvelle-Aquitaine et député de la Gironde.

Ce nouveau site de DFS n'a pas été installé sur un petit périmètre. La filiale de Dassault Aviation a ainsi acquis un terrain de 49.000 m2 pour y construire un hangar de 7.200 m2 qui bénéficie d'un accès direct à la piste de l'aéroport pour accueillir les Falcon. Cette nouvelle implantation du groupe Dassault en Gironde représente un investissement global de 20 M€ (achat du terrain, construction du bâtiment...).

Site DFS : une livraison express

"Ce nouvel établissement va accompagner l'expansion constante de la flotte Falcon, qui compte aujourd'hui 2.100 appareils à travers le monde et qui continue de croître, notamment avec l'arrivée du Falcon 8X, dont les livraisons ont commencé le mois dernier", a cadré Eric Trappier.

La pose de la première pierre de ce nouveau centre de maintenance, réparations et révisions (MRO) a eu lieu à Mérignac il y a un an et Jean Kayanakis s'est félicité de la rapidité de cette mise en œuvre.

"C'est une grande satisfaction que d'avoir pu réaliser si vite un tel projet. Le permis de construire a été obtenu en juillet 2015, la première pierre a été posée en octobre et le bâtiment a été livré en septembre 2016. Les premiers Falcon sont arrivés sur le site le 17 octobre dernier. Le 28 octobre, un premier avion re-livré a été rendu à son propriétaire. Tout se déroule parfaitement", a ainsi détaillé le dirigeant de DFS.

L'activité du site girondin de DFS, qui emploie pour le moment 25 salariés et bientôt 70, va rapidement monter en puissance. Ce nouveau centre MRO pourra ainsi accueillir quatre avions d'un coup, puis passer à six.

Inauguration Dassault Falcon Service

Marie Récalde, Alain Rousset, Alain Juppé et Eric Trappier (Photo Jean-Philippe Déjean)

Les 100 ans de Dassault

Dassault Falcon Service, qui a vu le jour en 1967, assure une large gamme de services liés à la maintenance des Falcon, qui est au cœur de son activité. DFS intervient ainsi aussi bien dans la spécification des aménagements intérieurs que dans la formation des personnels. Mais DFS est également une compagnie aérienne spécialisée dans l'aviation d'affaire, qui dispose d'une flotte de sept Falcon. Son siège social se trouve à Bonneuil-en-France, sur l'aéroport du Bourget, et l'entreprise a réalisé un chiffre d'affaires de 176 M€ en 2015. Elle emploie 600 collaborateurs.

Dans son allocution Eric Trappier a expliqué pourquoi 2016 était "une année exceptionnelle" pour Dassault Aviation. Il a d'abord rappelé qu'en 2016 le groupe avait fêté son 100e anniversaire, l'histoire ayant commencé en 1916, quand Marcel Dassault, alors Marcel Bloch, a mis au point l'hélice "Eclair", qui allait équiper les premier avions de combat français.

Le choix de jouer français

L'année 2016 est aussi celle de la conclusion de la vente à l'Inde de 36 Rafale. Les Indiens sont durs en affaire et lors des très longues négociations qui ont précédé la signature de ce contrat certains commentateurs ont fait comme si Dassault essayait de s'implanter pour la première fois dans le sous-continent. Sans revenir sur ces détails, Eric Trappier a remis les pendules à l'heure en rappelant que le groupe Dassault "est en Inde depuis 1953" et qu'il a déjà eu l'occasion d'y vendre "cinq types d'avions".

En plus de l'inauguration du site de DFS à Mérignac, 2016 c'est aussi l'année du lancement du nouveau Falcon 8X, présenté le 5 octobre dernier et capable de faire 12.000 km d'une seule traite, soit Pékin-New York ou Paris-Los Angeles comme l'a illustré le PDG. Et puis Eric Trappier a annoncé de nouveaux investissements dans l'usine toute proche de Dassault Aviation, où sont assemblés Rafale et Falcon, mais sans donner de précisions. Le fuselage du premier Falcon 8X a été fabriqué à l'usine Dassault de Biarritz, tandis que ses ailes voyaient le jour à Martignas, tout près de Mérignac où l'ensemble a été assemblé avec les moteurs Pratt & Whitney Canada PW307D.

Inauguration DFS Mérignac

Eric Trappier, Jean Kayanakis et Pierre Dartout (photo Jean-Philippe Déjean)

L'Aérocampus dans le bon axe

Le sénateur-maire de Mérignac, Alain Anziani, a salué dans la création de ce nouveau site "un choix profond, stratégique, de jouer français, métropolitain, mérignacais" de la part du groupe Dassault Aviation, avant de rajouter "c'est à nous de vous faciliter la vie".

Etant donné le rôle également militaire de l'aéroport de Bordeaux-Mérignac (couplé à la Base aérienne 106), la cession de ce dernier à des intérêts privés inquiète et Marie Récalde, qui siège à la commission Défense de l'Assemblée nationale, s'est voulue rassurante. "La cession de l'aéroport de Bordeaux-Mérignac n'est pas d'actualité, c'est ce que me laisse penser mon dernier contact avec l'Agence française pour les investissements internationaux" a annoncé la députée.

Alain Rousset s'est de son côté déclaré "heureux et fier" de cet investissement du groupe Dassault Aviation. Il ne pouvait pas manquer de reparler de l'Aérocampus, à Latresne (Gironde), centre de formation international très largement centré sur la maintenance aéronautique, que la Région Aquitaine a relancé après l'avoir acheté à la DGA (Direction générale de l'armement).

"Quand nous l'avons acquis, ce centre accueillait 700 stagiaires par an. Aujourd'hui nous en sommes à 43.000 !, dont des Qataris", s'est félicité le président de Région.

Désormais président de la Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset a déclaré qu'avec l'Ecole nationale supérieure de mécanique et d'aérotechnique (Ensma), à Poitiers, "nous devons créer une école d'ingénieurs aéronautiques, ici même". A terme, l'Aérocampus devrait être chargé de la formation d'une grande partie des collaborateurs de DFS à Mérignac.

Bâtiment Dassault Falcon Service Mérignac

Entrée du site DFS de Mérignac (Photo Jean-Philippe Déjean)

130 M€ d'investissement côté Métropole

Alain Juppé a dit tout le bien qu'il pensait de l'activité industrielle duale (civile et militaire), dont Dassault Aviation est un exemple incontournable, et de "l'excellence" du partenariat développé au cours de ces dernières années entre l'avionneur et les autorités métropolitaines. Il a rappelé que Bordeaux Métropole avait initié un investissement de 130 M€, notamment pour relier l'aéroport à Bordeaux par le tramway.

Le président de Bordeaux Métropole a abondé au besoin d'aller vite et de simplifier les procédures administratives pour bien réussir les projets industriels, exprimé en début de cérémonie par Eric Trappier, avec l'assentiment appuyé d'Alain Anziani. Le patron de la Métropole a ensuite dit la nécessité qu'il y avait à promouvoir l'apprentissage, avant d'élargir son propos et de mettre en garde contre le protectionnisme. "Pour transformer une entreprise, comme un pays, il y a une vertu cardinale : c'est l'optimisme, l'espérance", a-t-il conclu.

Avoir une procédure robuste

C'est à Pierre Dartout, préfet de la Gironde et préfet de Nouvelle-Aquitaine, représentant des services de l'Etat, que revenait la délicate tâche de clôturer les discours. Un peu mis sous pression par la nécessité exprimée par les orateurs de boucler les procédures administratives dans les meilleurs délais, Pierre Dartout a fait une réponse à deux temps. Il a tout d'abord souligné sa sensibilité personnelle "à cette exigence" de rapidité avant d'éclairer sa méthode.

"Il nous faut travailler dans deux directions. Nous avons tout d'abord besoin d'avoir une culture de projet entre équipes, et ici (pour la construction du site de DFS -NDLR) il y a eu cette volonté, ce qui a permis de battre certains records de rapidité. Ensuite nous, les fonctionnaires, appliquons les règles issues de la loi, du règlement. C'est pourquoi nous avons créé une équipe environnementale. Pour être plus efficaces sans rien laisser passer. Nous ne pouvons aller plus vite que grâce à une procédure robuste", a tenu à recadrer le représentant de l'Etat.

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