Les quatre syndicalistes de Ford Aquitaine Industries (FAI), à Blanquefort (Gironde), poursuivis par Ford France après deux actions syndicales contre le constructeur automobile Ford, menées au Salon de l'auto en 2012 puis en 2014, ont commencé à être entendus au commissariat de police de Bordeaux depuis le 8 avril.
"Sur les quatre, il y a un militant CFTC, qui est passé au commissariat le premier, et trois CGT. Deux de nos adhérents passent ce mardi, matin et après-midi, mon tour tombe demain mercredi. Nous n'avons appris qu'au début de l'année 2016 que nous étions poursuivis pour des faits qui remontent à 2012 et 2014. C'est sidérant que l'on nous poursuive pour des faits aussi anciens et mineurs, c'est même inquiétant", estime Philippe Poutou (CGT), salarié de FAI et candidat du NPA à la présidentielle de 2017.
Des dirigeants de Ford Europe à FAI
Lors des actions syndicales organisées sur le stand de Ford au Salon de l'automobile à Paris, en 2012 et 2014, Philippe Poutou ne cache pas être monté sur une voiture de la marque pour haranguer la foule. "Nous ne nous sommes pas cachés, tout a été filmé ! On nous reproche "un léger enfoncement du capot à l'avant", mais si la voiture avait été vraiment abîmée elle ne serait pas restée au Salon de l'auto, comme ça été le cas!", assure le cégétiste, qui estime que la direction de Ford France veut intimider les syndicalistes. Il souligne ainsi qu'en 2014 les autocollants qu'on leur reproche d'avoir posé sur le stand de Ford et les confettis qu'ils y ont jeté ont été nettoyés en une heure.
"Je ne pense pas que cela puisse aller jusqu'au procès mais on ne sait jamais. C'est un peu le culot qui va être sanctionné. Et en plus nos tickets d'entrée au Salon de l'auto on les avait payés", conclut Philippe Poutou.
A l'usine FAI, qui est une filiale de Ford Europe et non de Ford France, la tension est remontée suite à une demande de revalorisation salariale. La situation restant statique, les syndicats ont décidé de mener une action d'envergure demain mercredi en organisant une journée de grève.
"Ce mouvement "usine morte" fait suite à deux gros débrayages, organisés la semaine dernière. La direction de FAI nous a demandé de faire attention et nous a informé qu'en mai des représentants de la direction de Ford Europe viendraient à Blanquefort", résume Philippe Poutou.
Ce que ce dernier prend pour une nouvelle plutôt bonne.
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